// Critiques

« La Cerisaie » de Tchekhov par Paul Desvaux à l’Athénée Théâtre

Critique d’Anne-Marie Watelet – « Dans le temps, on faisait sécher les cerises ; […] – Et qui en a la recette aujourd’hui ? – On l’a oubliée, personne ne la sait plus ». Après cinq ans d’absence, Lioubov Andréièvna est heureuse de retrouver sa propriété familiale au sud de Moscou. Pour elle et les siens, rien n’a changé : les cerisiers... 

« Plus Qu’Hier Et Moins Que Demain », Courteline et Bergman au Théâtre Mouffetard

Critique d’Ottavia Locchi – Ingmar Bergman et Georges Courteline sont des auteurs qui n’ont à priori pas grand chose en commun. Nés d’époques différentes, ils ont cependant tous deux traité le sujet du couple, de la vie à deux. Pierre Maillet et Matthieu Cruciani sont les premiers à avoir osé rassembler deux écritures aussi différentes sur un même plateau. Le risque... 

« Encore un Tour de Pédalos (je hais les gais) » d’Alain Marcel au Rond Point

Critique d’Evariste Lago – Voguer dans la mare aux canards Avec « Encore un tour de pédalos »,  on nage dans un univers gay pas très gai : une pseudo comédie musicale à quatre voix qui se veut à l’opposé des « archétypes » mais malheureusement pas des stéréotypes. Tout commence, évidemment, par l’homophobie latente d’une société moderne occidentale qui dénigre... 

« Pinocchio » d’après Collodi par Joël Pommerat aux Ateliers Berthier

Critique de Camille Hazard – Nous pénétrons, le temps d’un spectacle, dans les yeux de Joël Pommerat ; à l’époque où, comme il le dit, ses yeux ne percevaient pas encore la Vérité. En signant l’adaptation de ce célèbre conte de Carlo Collodi, Pommerat rebondit sur le récit initiatique de « Pinocchio » : tout en gardant l’esprit merveilleux et cruel des contes, il n’hésite... 

« L’Exception et la Règle » de Brecht à l’Espace Confluences

Critique de Camille Hazard – Cette pièce de Bertolt Brecht, rarement représentée en France, interroge la condition humaine et sociale. C’est à travers une courte histoire cruelle, un fait-divers qui aboutit devant un tribunal, que l’auteur dénonce le capitalisme grinçant et le pouvoir. Trois hommes traversent rapidement le désert afin de se rendre dans une ville pour conclure une... 

« L’Instrument à Pression » de David Lescot au Théâtre des Abbesses

Critique d’Ottavia Locchi – Du théâtre syncopé ! En premier lieu, la musique, le jazz. Et puis ce rapport professeur / élève, castrateur, censeur, qui manie les mots au lieu de manier les notes… S’ensuivent cuivres et rythmes, improvisations, textes balancés, le tout en images s’il vous plait. C’est du jazz ! Et puis, la quête. Le musicien veut trouver l’harmonie,... 

« Embrassons-nous, Folleville ! » de Labiche au CDN de Sartrouville

Critique d’Anne-Marie Watelet – Une charmante comédie acidulée, dans l’intimité d’un intérieur bourgeois. Représentée en 1850 à Paris, cette pièce compte parmi les grands succès de Labiche, à une époque où la classe bourgeoise, à laquelle il appartient, évolue dans la prospérité et la recherche des plaisirs, des secrets et des intrigues d’alcôve. Nous... 

« Pornographie » de Simon Stephens, mise en scène Laurent Gutmann à la Colline

Critique de Dashiell Donello – « On asservit bien mieux les peuples avec la pornographie qu’avec les miradors. » Alexandre Soljénitsyne Une pornographie à rebours sur les sept âges de la vie et une intimité livrée à la transgression. C’est la belle proposition du metteur en scène Laurent Gutmann, à la Colline. La pièce de théâtre, « Pornographie », de Simon Stephens, a... 

« Une Flûte Enchantée » d’après Mozart par Peter Brook aux Bouffes du Nord

Critique de Camille Hazard – Dénuder cet opéra de tout apparat, enlever les couches de poudre, de costumes pesants, de décors écrasants, de gestes codés et figés pour, enfin, faire respirer le texte. Une première envie de Peter Brook, à l’aube de ce projet : transmettre par la simplicité, la clarté et l’intimité cette œuvre complète et bouleversante. À travers cette intrigue,... 

« Le Fantôme de l’Opéra » d’après Gaston Leroux par Henri Lazarini au Théâtre 14

Critique d’Ottavia Locchi – La Passion, l’Obsession, l’Amour Éternel, le Génie, la Folie… Tout un programme ! « Le Fantôme de l’Opéra » est un titre légendaire. Le Roman de Gaston Leroux, paru en 1910, continue toujours de fasciner l’âme humaine. Pas moins de huit adaptations cinématographiques, réalisées entre autres par Rupert Julian, Terence Fisher,... 

« Julius Caesar » de Shakespeare au Théâtre Gérard Philipe, mise en scène Arthur Nauzyciel

Critique de Camille Hazard – Nous voilà conviés à une soirée chic où se mêlent sur scène costards, jazz et champagne, et où des acteurs vont jouer pour nous « Julius Caesar » de William Shakespeare. Le théâtre dans le théâtre ou plutôt, un grand spectacle. L’ambition du metteur en scène français, Arthur Nauziciel, a été de mettre en forme cette pièce, où l’action repose... 

« Le Roi s’amuse » de Victor Hugo au Théâtre de l’Aquarium, mise en scène F. Rancillac

Critique de Denis Sanglard – Le bon plaisir « Le Roi S’Amuse » de Victor Hugo est un mélodrame mal balancé, mal foutu mais génial, hugolissime,  où l’alexandrin le plus flamboyant côtoie le trivial le plus incisif. Histoire complètement folle et tragique, de larmes et de sang, de rire, histoire d’un roi cynique violant la fille cachée de son bouffon, de la vengeance qui s’ensuivit... 

« Amphitryon » d’Heinrich von Kleist, mise en scène Bernard Sobel à la MC93

Critique de Camille Hazard – Heinrich von Kleist affirmait qu’il n’avait fait que traduire l’Amphitryon de Molière. Mais, loin de n’être qu’une simple version allemande, celui-ci remodèle l’œuvre de Molière, il amplifie chacun des propos  et la modernise en plaçant, au centre de l’écriture, la question du Moi et du Je. Rappelons que ce fut le dramaturge latin Plaute... 

« L’Opérette Imaginaire » de et mise en scène Valère Novarina à l’Odéon

Critique de Pauline Decobert – Voyage au bout du langage Valère Novarina nous offre au théâtre de l’Odéon une traduction hongroise de L’Opérette imaginaire, écrite initialement en français. Le chant, la danse, la parole sont ici le moteur fou d’un spectacle qui n’est plus de l’ordre du compréhensible mais qui fait appel à une sensibilité extatique, électrique, hystérique....