// Agenda
Vie et Destin, de Vassili Grossman, mise en scène de Gérold Schuman, au Théâtre de la Grange à dîmes à Ecouen
© Jennifer Herovic
ƒƒ Article de Sylvie Boursier
Où es-tu Vassili ? Toi qui pensais nous transmettre par ton roman ce que tu avais vu à Stalingrad – jusqu’ à l’irreprésentable d’une chambre à gaz – toi qui avais entendu « le grincement combiné de la taïga sibérienne et du camp d’Auschwitz », toi qui témoignas de l’extermination de près de cinq millions...
Solo Arts Martiaux, texte et interprétation de Yan Allegret, au Nouveau Gare au Théâtre, à Vitry-sur-Seine
© Marylou Tamagnini
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Je n’y connais rien en arts martiaux. Pourtant, sans prendre grand risque sinon celui de me faire raccourcir, il serait fort à parier que ces arts-là, comme d’ailleurs tous les autres arts du vivant, gagent leur réussite dans leur entrée en matière. C’est une question de placement initial : tactique, éthique, artistique....
Indestructible, écrit et mis en scène par Manon Worms et Hakim Bah, Théâtre des Célestins, Lyon
© Mathilde Delahaye
article de Paul Vermersch
Si ce n’est pas l’objet ici de dresser la longue liste des décisions politiques qui, sur les dernières années, amorcent un net recul des droits sociaux en France, on ne peut que trop s’enthousiasmer que des voix s’élèvent contre cette régression démocratique et que le théâtre devienne pleinement le lieu d’un contre-discours,...
Patatas fritas falsas, texte et mise en scène d’Agnès Mateus et Quim Tarrida, au Théâtre de la Bastille, Paris
© Lili Marsans
ƒƒf article de Denis Sanglard
« N’ai pas peur, je suis ta peur ! »
Voilà une performance radicale – et le mot est bien trop faible – qui dénonce vertement et avec une rage concentrée ce qui à pas de loup, au pas de l’oie serait-on tenté d’écrire, monte lentement et qui risque de nous submerger bientôt, fruit de notre passivité accommodante, de nos...
Le rendez-vous, d’après le roman Jewish Cok de Katharina Volkmer, adaptation de Camille Cottin et Jonathan Capdevielle, mise en scène de Jonathan Capdevielle, au Théâtre des Bouffes du Nord
© Aloïs Aurelle
fff article de Denis Sanglard
Récit, confession d’une jeune allemande en passe de faire sa transition, Le rendez-vous, roman décapant de Katherina Volkmer, dont le titre explosif original Jewish Cok interroge avant de comprendre la provocation et la résolution qu’il contient, questionne l’héritage familial, le sentiment de culpabilité qui vous ronge d’être...
Huellas, mise en scène d’Olivier Meyrou, Théâtre du Rond-Point, Paris
© Franck Jalouneix
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette
Huellas… un spectacle dont on ressort enchanté, comment dire, avec un whaou sortant tout seul, se répétant. Huellas, qui signifie les empreintes, nous permet justement une approche de traces néandertaliennes, de leurs échos. On s’attend à quelque chose d’un peu quelconque, du déjà vu facile, mauvaise...
La réunification des deux Corées, écrit et mis en scène par Joël Pommerat, Théâtre des Célestins, Lyon
© Agathe Pommerat
ƒƒ article de Paul Vermersch
Le plaisir d’assister au spectacle de Joël Pommerat est certes de découvrir la forme très attractive de cette pièce, composée de tout un tas de situations indépendantes les unes des autres, renouvelant à chaque fois notre attention et notre curiosité, mais c’est surtout de sentir une théâtralité très assumée, très...
Les chats (où ceux qui frappent et ceux qui sont frappés), un spectacle de Marlène Saldana et Jonathan Drillet, à Chaillot-Théâtre national de la Danse
© Ph Lebruman
ƒƒ article de Denis Sanglard
Loin des chats baudelairiens, cette comédie musicale complétement et génialement foutraque, avouons-le, est une réjouissante satire et inquiétante dystopie politique. Vacharde, caustique et lucide sur l’état du monde comme il va, c’est-à-dire de guingois, voire franchement mal. Ces dix matous se font joyeusement les griffes sur...
From England with love, chorégraphie et musique d’Hofesh Shechter, au Théâtre de la Ville / Les Abbesses
© Todd Macdonald
ƒƒ Article de Denis Sanglard
From England with love… déclaration d’amour à l’Angleterre ? Oui et non. Hofesh Shechter jette un regard critique sur son pays d’adoption. Terre de contrastes, de paradoxes, tiraillée entre traditions bien ancrées et modernité affirmée, entre breakfast et attitude résolument punk, pump and circumstance. Une culture disruptive,...
Lacrima, de Caroline Guiela Nguyen, Odéon – Les Ateliers Berthier, Paris
© Christophe Raynaud de Lage
ƒƒƒ article de Sylvie Boursier
Les dessous des dessus chics, histoire secrète de la robe, une princesse anglaise commanda un jour une robe pour son mariage, les meilleurs artisans du Royaume furent mis à contribution…La guimauve s’arrête là où commence le récit de Caroline Guiela Nguyen qui montre l’envers du décor d’un atelier de haute couture...
Le radeau de la Méduse, d’Alexandre Delimoges, Comédie Bastille, Paris
© Yann Etesse
ƒƒ article de Nathalie Tambutet
Un seule en scène pour cette conférence sur l’œuvre majeure du peintre Théodore Géricault : Le radeau de la Méduse.
Une reproduction agrandie du tableau est suspendue sur la scène. La conférencière, excentrique, fait son entrée et nous interpelle. Elle nous interroge comme à l’école. Nous sommes invités à applaudir quand nous...
Moya, par Zip Zap Circus, à l’Espace Chapiteau de La Villette, Paris
© Joseph Banderet
ƒƒƒ article de Hoël Le Corre
La silhouette d’un homme assis se dessine au centre de la grande scène du chapiteau. Ses haillons, sa tête courbée, sa précipitation à tendre une main suppliante lorsqu’une ombre passe devant lui : ce jeune homme est un mendiant, un marginal, de ceux qui cherchent la chaleur humaine dans un regard, une main tendue, un...
Le Soulier de satin, de Paul Claudel, mise en scène d’Éric Ruf, à la Comédie-Française
© Jean-Louis Fernandez, coll. Comédie-Française
fff article de Denis Sanglard
La joie ! Voilà ce qui traverse cette mise en scène du Soulier de satin de Claudel. La joie, jusque dans le public qui, oui, chante à l’unisson de Doña Musique (Edith Proust). Qui aurait pu un jour voir cela, en ce lieu, ce public embarqué sans façon, sans barguigner, dans cette œuvre monstre, éminemment,...
Mycelium, chorégraphie de Christos Papadopoulos, Ballet de l’Opéra de Lyon, au Théâtre de la Ville / Sarah Bernhardt
© Agathe Poupeney
fff article de Denis Sanglard
Il y a d’abord ce danseur, seul dans une lumière entre chien et loup, sortant du néant et glissant sur le sol. Illusion d’un corps flottant, en apesanteur. Bassin, épaules et bras ondulant comme algues dans le flux et le reflux des marées ou branches secouées par le vent. Regard fixe, tourné vers un horizon intérieur mais conscient...