// Agenda
D’autres jours viendront, création du Théâtre El Duende, mise en scène d’Andrea Castro au Théâtre El Duende, d’Ivry sur Seine
© Frédéric Blaise
ƒƒ article de Sylvie Boursier
« Ils éprouvèrent ainsi la souffrance profonde de tous les exilés qui est de vivre avec une mémoire qui ne sert à rien », dit Camus dans La peste. Est-ce pour cela que l’écrivain exilé a écrit L’étranger ? Pour sa mère privée de parole, pour ces petites gens silencieux qu’il a connus en Algérie ?
D’autres jours...
Les Forces vives, d’après Simone de Beauvoir, mise en scène de Camille Dagen, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, dans le cadre du Festival d’Automne, Paris
© Simon Gosselin
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Au fond de la scène une porte s’ouvre comme l’entame d’un chapitre. Une jeune femme, cheveux long, paraît, puis son geste assuré et le grésillement reconnaissable d’une tondeuse : les mèches tombent au sol. Figure anachronique du contemporain comme un point d’accroche dans l’épopée qui suivra : cette liberté...
Pour que l’année soit bonne et la terre fertile, par le Collectif Mind the Gap, au Théâtre 13/Bibliothèque
© Stéphane Gaillochon
ff article de Denis Sanglard
Bon, commençons par ne rien raconter du début… Laisser la surprise aux spectateurs, c’est bien aussi, surtout avec cette création où les surprises ne manquent pas. Mind the Gap, c’est un collectif qui ne se tire pas la bourre, ne se crêpe pas le chignon, uni comme les 5 doigts d’une main, droite ou gauche qu’importe. Par où...
How in salts desert is it possible to blossom…, un projet de Robyn Orlin, à Chaillot-Théâtre National de la Danse, dans le cadre du Festival d’Automne
© Valerian Galy
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
S’il fallait ne retenir qu’une chose de cette nouvelle création de Robyn Orlin, c’est le rire qui traverse le plateau, un rire qui est plus que l’expression de la joie mais une identité profonde, l’expression joyeuse et cathartique d’une résilience, une célébration de la vie. C’est, de ses créations et performances, en apparence...
On ne jouait pas à la pétanque au ghetto de Varsovie, d’Éric Feldman, mise en scène d’Olivier Veillon, au Théâtre du Rond-Point, Paris
© Patrick Zachmann
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Partir de soi. C’est étrange, spécial, comme expression, dirait Éric Feldman, notre hôte. Partir de soi, sans se départir de ce qu’il est profondément. Réhaussant simplement avec un art subtil et consommé, art de l’acteur et de l’auteur, l’être et la pensée par les traits affirmés de la mise en jeu. L’autofiction...
Marius, d’après Marcel Pagnol, mise en scène de Joël Pommerat, en collaboration avec Caroline Guiela Nguyen et Jean Ruimi, MC93 de Bobigny, Festival d’Automne
© Agathe Pommerat
ƒƒƒ article de Sylvie Boursier
César doit mourir, Marius doit partir, rien de commun entre le film des frères Taviani, tourné en prison et la pièce de Joël Pommerat, créée en centre de détention, exceptée leur origine carcérale. Est-ce cela qui insuffle aux comédiens ce souffle incandescent, cette ardeur viscérale de jeu ? Dans le film, les acteurs bougeaient...
Barbara, mémoires interrompus, d’après Il était un piano noir… , de Barbara, mise en scène de Frédéric Constant, Studio Hébertot, Paris
© Fabienne Rappenneau
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette
Un spectacle s’intitulant Barbara, mémoires interrompus, peut faire peur, des chansons pures et dures martyrisées ? Déguisement en noir foncé ? On se méfie, on s’attend au pire. Et on a tort. Ce spectacle est basé sur le livre de Barbara, publié en 1998, ses premières années, son enfance, sa grand-mère,...
Résurrection (symphonie n°2), musique de Gustav Mahler, direction musicale Esa-Pekka Salonen, mise en scène de Romeo Castellucci, Grande Halle de la Villette / Festival d’Automne
© Monika Rittershaus
ƒƒ article de Denis Sanglard
La Résurrection selon Roméo Castelluci c’est un charnier à ciel ouvert où s’entassent les cadavres à qui l’on redonne une identité bafouée par leur mort violente. Nécessité intime dans la réparation, le deuil, et politique dans la dénonciation des crimes contre l’humanité. Sur cet immense plateau couvert de boue,...
Article 353 du code pénal, adapté par Emmanuel Noblet à partir du roman de Tanguy Vieil, Théâtre des Célestins, Lyon
© Jean-Louis Fernandez
Article de Paul Vermersch
Difficile de rentrer dans cette forme dont les propositions autour de l’adaptation du roman de Tanguy Vieil, Article 353 du code pénal, se court-circuitent et s’annulent les unes les autres.
Au centre du plateau, deux coins d’un rectangle de terre creusée et une chaise. C’est là que va se dérouler l’entièreté...
Boujloud (l’homme aux peaux), écrit et mis en scène par Kenza Berrada, Théâtre de la Bastille, Paris
© Hélène Harder
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette
Boujloud (l’homme aux peaux) est un spectacle surprenant, avec du positif, du clair épousant du flou. Nous sommes emportés, bien qu’un peu lassés ici ou là. Le sujet est très fort, le viol. Viol dont on ne peut parler, ou trop tard, où mal, pas assez. Une femme, jouée par Kenza Berrada, est sur scène...
Moins que rien, d’Eugène Durif, d’après Woyzeck de Georg Büchner, mise en scène de Karelle Prugnaud, au Théâtre 14, Paris
© Vahid Amanpour
f article de Denis Sanglard
Au commencement était Woyzeck de Georg Büchner, pièce fragmentée, inachevée, histoire d’un soldat, troufion humilié par sa hiérarchie, trompée par sa femme Marie. Histoire d’un féminicide aussi. De ce matériaux elliptique, Eugène Durif tisse avec le talent qu’on lui reconnait une nouvelle pièce, palimpseste concentré sur...
Les fausses confidences, texte de Marivaux, mise en scène d’Alain Françon, au Théâtre des Amandiers de Nanterre
© Jean-Louis Fernadez
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
Encore une fois Alain Françon fait preuve de son immense talent à dépoussiérer Marivaux, un répertoire tombé, à quelques exceptions près, dans le cliché, la pose et l’imposture. Alain Françon ne cherche pas à l’actualiser à marche forcée mais il démontre, remis dans son contexte, sa modernité, sa radicalité et son acuité....
Nos matins intérieurs, par le Collectif Petit Travers et le Quatuor Debussy, à l’Espace Chapiteau de la Villette, Paris
© Michel Cavalca
ƒƒƒ article de Hoël Le Corre
Nos matins intérieurs est un spectacle à 14 personnes. 14 artistes sur scène : 10 jongleurs et 4 musiciens. Et des balles, des balles, des balles, des balles de partout : jaillissantes, rebondissantes, tournoyantes aux quatre coins de la scène, explosant comme un feu d’artifice, tressant des liens éphémères entre les jongleurs,...
Inconditionnelles, de Kae Tempest, traduction et mise en scène de Dorothée Munyaneza, musique Dan Carey, Théâtre des Bouffes du Nord, Festival d’Automne,Paris
© Christophe Raynaud de Lage
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette
Inconditionnelles. Deux femmes dans la même cellule, pas pour les mêmes raisons bien entendu, les mêmes raisons n’existent pas. Elles sont graves oui, une femme à perpétuité et une autre dont la lourde peine va être « allégée ». Deux femmes face à face, côte à côte, depuis longtemps apparemment....