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Hot Dog, par le Galactik Ensemble, au Lycée Jacques Decour, Festival Paris l’Eté

Juil 11, 2024 | Commentaires fermés sur Hot Dog, par le Galactik Ensemble, au Lycée Jacques Decour, Festival Paris l’Eté

 

© DR

f article de Denis sanglard

Sautons, sautons, sinon nous sommes perdus… Osons parodier Feue Pina Bausch mais c’est ce que l’on se dit devant ces trois énergumènes qui sur un plateau, un matelas gonflable, ne cessent de sautiller, rebondir et faire de sacrées galipettes acrobatiques, ne manquant pas de ressort pour exprimer rien moins que l’art de la guerre, art étant un peu ici galvaudé, ne consistant en fait qu’à vouloir prendre la couronne, usurper le trône, quitte à massacrer le (ou la) tenant(e) du titre. Avec ça un titre énigmatique, Hot Dog, à se demander ce que ce chien chaud vient faire ici. Mais il vrai que l’homme pris en tenaille dans tout conflit est quelque peu le jambon de la farce dont le pouvoir affamé ne fait qu’une bouchée dans on gros ventre. Cette facétie burlesque quasi sans parole, les grandes douleurs sont toujours muettes, traverse en bondissant les époques, fait le grand saut et le grand écart entre les techniques diverses et variées, toujours inventives, dans la démonstration allègre d’un jeu de massacre réitéré, d’ambitions assassines tenaces qui depuis la nuit des temps semble être le propre de l’homme. Le temps de la représentation étant très court, trente cinq minutes, tout reste à l’état d’esquisse -on le regrette un peu quand même – mais c’est l’intention qui compte. Et vitesse n’est point précipitation. Avec ça une propension à sauter du coq-à-l’âne, une idée en emmenant une autre et c’est ainsi que l’on passe sans coup férir d’une guerre shakespearienne sans bruit ni fureur, enfin croit-on, à un match de catch pseudo mexicain, une bagarre villageoise de fin de soirée, une mêlée inextricable de rugby, un à-peu-près pas de deux baroque incongru ( mais la danse au final n’est-elle pas aussi une zone de conflit ?). Vanité des vanités – comme toute guerre – les couronnes tressautant et giclant d’une tête l’autre sont en plâtre et s’effritent bien vite, les épée de nos chevaliers à la triste figure de même, tout bientôt n’est plus que blanche poussière. Et ce sol instable et élastique n’arrange rien à l’affaire, il n’y a pas mieux comme métaphore ; rien ne tient jamais vraiment longtemps et tout finit un jour par s’effondrer, les hommes comme leurs ambitions. Et de rebondir. On le voit, derrière cette farce, le propos quoique brossé à gros traits se veut quelque peu sérieux. Le Galaktik Ensemble sont peut être de drôle de zig ils n’en sont pas moins lucides sur notre état du monde où depuis la nuit des temps la loi du plus fort et du Talion ne cessent de faire et défaire l’Histoire et jamais pour le meilleur. « Réfléchissons bien à qui nous donnons la couronne » est-il écrit sur un phylactère et brandit en conclusion de cette farce. Etrange et troublant écho de notre actualité mais nous voilà dûment prévenu.

Hot Dog, par le Galactik Ensemble

De et avec : Mathieu Bieton, Jonas Jullliand, Karim Messaoudi

Régie générale et plateau : Charles Rousseau

 

Jusqu’au 12 juillet, à 19h30

 

Lycée Jacques Decour

12 avenue Trudaine

75009 Paris

 

Réservations : www.parislete.fr

 

 

 

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