// À l’affiche
La nuit sera blanche, d’après Dostoïevski, adaptation et mise en scène de Lionel Gonzàlez au théâtre de l’Aquarium, cartoucherie de Vincennes
© Christophe Raynaud de Lage
ƒƒƒ article de Sylvie Boursier
« Et maintenant que vais-je faire de tout ce temps que sera ma vie..? », chantait Gilbert Bécaud. Que faire lorsqu’on est devenu le bourreau de celle qu’on aimait, qu’on l’a humiliée et poussée au suicide à son insu. Un prêteur sur gages prônait la sévérité et faisait barrière aux rires, à la joie et à...
Les quatre sœurs March, d’après Louisa May Alcott, adaption et et mise en scène d’ Armance Galpin et Aurélien Houver, au Théâtre du Ranelagh
© Le Hasard du Paon
ƒƒ article de Hoël Le Corre
Ce nom sonne comme un goûter d’enfance, un retour dans une époque un peu surannée mais chaleureuse. Les Quatre Filles du Docteur March ont désormais leur adaptation théâtrale grâce au beau travail d’Armance Galpin et Aurélien Houver. Dans l’écrin boisé du Théâtre du Ranelagh, nous sommes invités à entrer dans...
Sucre d’orge vous montre son luth, texte de Sucre d’Orge, mise en scène Sucre d’Orge et Clara Brajtman, à La Divine Comédie
© Hervé Photograff
ff article de Denis Sanglard
Voilà de la belle ouvrage finement troussé ! Sucre d’Orge, corps bien fait et tête bien pleine, artiste burlesque et luthiste, signe un premier seule en scène, cabaret dessalé et leste, avec pour seul partenaire son luth. On saura tout sur le luth de la demoiselle, de son usage et maniement, de son anatomie, de son gros manche et de sa corde...
Lumières du corps, de Valère Novarina, mis en scène et interprétation de Marcel Bozonnet, au Théâtre du Soleil
© Laurencine Lot
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
A l’arrière du plateau, un homme est assis dans un couloir surgi d’on ne sait où. Comme une brèche bleutée dans le mur du monde, ce couloir a fait irruption, muette entame pareille à un parafe. Ce bleu : une giclée d’encre claire, aussi soudaine et lumineuse qu’un acteur au seuil de la scène. Ici, entendons-nous bien,...
Dissection d’une chute de neige, de Sara Stridsberg, mise en scène de Christophe Rauck, Théâtre des Amandiers, Nanterre
© Géraldine Aresteanu
ƒƒƒ article de Corinne François-Denève
Christine n’a pas très envie d’être reine. Aux ors et à la servitude du pouvoir, elle préfère la lecture, l’étude, ou la compagnie de Belle. Mais le destin l’a fait fille de roi, et n’a pas voulu que sa mère engendre un héritier mâle. On y a pourtant cru : l’enfant semblait bien être un garçon, avant...
Mon absente, texte et mise en scène de Pascal Rambert, à la MC93 Bobigny
© Jean Louis Fernandez
ƒƒƒ article de Sylvie Boursier
Laver son linge sale en famille avec pour lessive les cendres des aïeux, suggérait Jules Renard ; le grand ménage a lieu autour du cercueil d’une chienne de mère, libre à la folie, alcoolique jusqu’à plus soif, propriétaire d’un immense appartement parisien et trop pauvre pour y allumer le chauffage en hiver, écrivaine...
Mars exploration, de Victor Inisan, aux Plateaux Sauvages, Paris
© Pauline Le Goff
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Fake ou artefact, capitaine ? S’agissant de Mars exploration, le second terme pourrait bien relever des deux sens qui lui sont prêtés : à la fois biais artificiel affectant l’étude de phénomène naturel et production artistique proprement dite. Victor Inisan élabore en effet sa proposition théâtrale à partir d’archives...
Abysses, Davide Enia, mise en scène Alexandra Tobelaim, au 104, Festival Les Singulier.es
© Matthieu Edet
ƒƒ article de Emmanuelle Saulnier-Cassia
La création d’Abysses devait avoir lieu au NEST en novembre 2020. Elle a été reportée pour les raisons que l’on sait et a finalement été présentée aux professionnels et à la presse en ce mois de mars dans le très beau théâtre en bois du CDN transfrontalier de Thionville.
C’est sa nouvelle directrice (depuis 2020),...
Georges, de Georges Edmont, mise en scène de Jean-Michel Rabeux
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
Georges, une vie de pédé. On peut le dire ce vilain, ce sale mot homophobe, un crachat porté ici haut, en sautoir par Georges. Car c’est sa vie à lui, Georges. Une vie de pédé qui commence par le désamour d’une mère bonniche. Georges, un bâtard chié et de père inconnu. Ça commence d’ailleurs comme ça ce formidable et délicat récit, par...
4211km texte et mise en scène de Aïla Navidi, au studio Marigny
© Dimitri Klockenbring
ƒƒ Article de Sylvie Boursier
L’ouverture se situe dans une maternité française avec d’emblée l’image de l’exil, la famille Farhadi perpétue les rituels de la naissance en Iran, chargée d’une batterie de cuisine de couvertures et de chaises. Dès lors le fondu enchainé va relier le présent de l’exil dans une banlieue française aux images fantômes...
Un sentiment de vie, texte de Claudine Galea, mise en scène d’Emilie Charriot, au Théâtre des Bouffes du Nord
© Jean-Louis Fernandez
fff article de Denis sanglard
Un sentiment de vie, de Claudine Galea, c’est une histoire d’amour entre un père et sa fille traversée par la guerre d’Algérie, par la mort au travail et l’absence que rien ne peut remplacer. Histoire d’une écriture aussi, tissée de souvenirs entre l’Histoire et l’histoire et de cette toujours porosité entre les deux. Ecriture...
L’amour de l’Art, conception de Stéphanie Aflalo, au Théâtre de la Bastille
© Roman Kane
ff article de Denis Sanglard
Ils sont sérieux comme des papes, quoiqu’un peu anxieux du fait de leur fragilité, de leurs multiples rétroversions et handicaps dont ils font en préambule de leur conférence la liste exhaustive. Nous voilà donc prévenu, le corps peut lâcher à tout moment, la conférence s’interrompre brutalement. Mais il va tenir et ce à quoi nous allons...
Curtain Call ! de Judith Rosmair, mise en scène Johannes von Matuschka et Judith Rosmair, Théâtre de la Colline
© Ebby Koll
ƒƒƒ article de Corinne François-Denève
On connait bien l’angoisse du gardien de but au moment du penalty (« Die Angst des Tormanns beim Elfmeter »). On est également familier avec celle de l’actrice la veille de la première : des films comme Opening Night, ensuite transposé sur les planches, l’ont amplement documentée. Ici, ce n’est pas Myrtle Gordon...
40° sous zéro, l’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer & les quatre jumelles, de Copi, mise en scène de Louis Arène, Cie Munstrum, Au Théâtre du Rond-Point
© Darek Szuster
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
40° sous zéro, c’est complètement givré ! Un Copi follement queer. Deux pièces du dramaturge argentin qui n’aurait sans doute pas renié cette mise en scène hallucinée. Des créatures hors-norme, pas d’autre terme, pour une cérémonie foutrement trash. C’est du grand-guignol burlesque, grotesque et punk. Et sophistiqué...