// À l’affiche
« Le Chanteur d’Opéra » de Frank Wedekind au Théâtre de la Loge
ƒƒƒ article de Victoria Fourel
© DR
»Je ne suis pas mon propre maître » scande le Chanteur d’Opéra que met en scène Frédéric Jossua au Théâtre de la Loge. Pris par ses engagements, adulé par ses admiratrices, il se débat contre l’image que l’on se fait de lui, et celle que l’on exige de lui. Le jeune homme représente ainsi à la fois la place de l’artiste...
« C’est Noël Tant pis » de Pierre Notte, au Théâtre du Rond-Point
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
© Claire Fretel
« J’ai deux fils et ils me crucifient le soir de Noël »
C’est Noël, ça sent le sapin. Pierre Notte trousse une comédie noire et vacharde, grinçante, aux répliques assassines et acides bien senties. Ça crépite sec comme une bûche dans l’âtre, ça fait des étincelles et bientôt il y a le feu au sapin, la maison brûle. Une comédie...
« Le Sacre du printemps », de Roméo Castellucci, Grande Halle de la Villette / Festival d’Automne à Paris
f article de Denis Sanglard
© DR
« Poussière tu es, poussière tu redeviendras ». Roméo Castellucci propose une version radicale du Sacre du Printemps de Stravinsky. Une énorme machinerie, 6 tonnes de poudre d’os. Et nul danseur. Un ballet de poussière, un ballet mécanique où la machinerie à vue charrie, délivre la cendre qui tourbillonne au rythme de ce Sacre, rituel païen de fertilisation....
« A mon âge je me cache encore pour fumer » de Rayhana mise en scène Fabian Chappuis, à la Maison des métallos
ƒ article de Suzanne Teïbi
© Bastien Capela
Voix de femmes, corps de femmes
Dans l’Alger des années 90, le temps d’une journée, huit femmes se retrouvent au hammam, lieu d’échange et de refuge par excellence, de règlements de compte aussi. Dehors, la nouvelle a fait le tour du quartier, la jeune Myriam, qui a sali l’honneur familial – elle est enceinte hors mariage – est maintenant...
« Corbeaux nos fusils sont chargés » texte de Kunio Shimizu, mise en scène de Yukio Ninagawa, au Théâtre de la Ville
ƒƒƒ article d’Anna Grahm
© Maiko Miyagawa
Le mot corbeau véhicule à lui seul une foule de croyances à travers le monde. Mais quelle est l’alchimie qui a bien pu transformer ces corbeaux japonais – symbole d’amour filial – en une communauté haineuse avide de vengeance ? Tout commence par une image radicale. Des corps incubent dans des aquariums, enroulés comme des fœtus, ils maturent...
Slava’s Snowshow création et mise en scène de Slava, au Trianon
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
Ce n’est pas un nouveau spectacle de Slava. Il y a bien longtemps que le clown Slava a roulé cette création à travers le monde comme son personnage, confié à d’autres, roule sa boule de neige sur le plateau. Mais c’est une rencontre, pour ceux qui ne le connaisse pas encore, avec un poète loufoque qui entraîne le public dans une fantaisie où tout peut...
« You are my destiny (Lo stupro di Lucrezia) » d’Angelica Liddell, Théâtre de l’Odéon / Festival d’Automne à Paris
article de Denis Sanglard
© Brigitte Enguérand
Angelica Liddell sème le chaos sur le plateau de l’Odéon. « You are my destiny » ou la rédemption de Tarquin. Le viol de Lucrèce est balayé, renvoyé à l’anecdote pour une histoire d’amour, de passion torturée qu’elle mêle à la sienne et dont Venise fut le point de rupture. Certes. Images chocs comme toujours et sous influences revendiquées :...
« Derniers remords avant l’oubli » de Jean-Luc Lagarce à l’Épée de bois
ƒ article de Victoria Fourel
Il faut vendre la maison. Il faut se débarrasser de cette histoire d’amour passée et de ces sentiments encombrants. Alors, trois personnages se voient, ils se revoient, accompagnés de conjoints et enfant pour deux d’entre eux. Ce dimanche à la campagne, tendu, difficile, ravive les passions, les déceptions, et les remords.
Dans cette mise en scène de...
« Le moral des ménages », d’après Éric Reinhardt, mise en scène de Stéphanie Cléau, au théâtre de la Bastille
ƒƒ article d’Anna Grahm
@ Marc Domage
Familles sensibles s’abstenir
La musique d’Ennio Morricone annonce le drame. La toute puissance de l’imaginaire du cinéma sature le réel pitoyable qui empêche l’affirmation de soi. Les décalages et les artifices sont posés. Au fond, une rangée de vêtements alignés par taille et par couleur. Et au micro, Carsen dans son costume velours bleu ciel...
« La Double Inconstance » de Marivaux, à la Comédie Française
ƒƒ article de Victoria Fourel
Dans le foyer des comédiens de la Comédie Française se prépare la représentation de La Double Inconstance. Le public est plongé dès le départ dans un double-jeu entre la réalité et la fiction, entre l’époque actuelle et une époque lointaine, entre le personnage et le comédien. C’est la proposition de mise en scène que fait Anne Kessler, en...
« La Petite Soldate Américaine, conte sans fée mais avec moralité », de Jean-Michel Rabeux, à La Maison des Métallos
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
© Ronan Thenadey
Pan ! Clic ! La petite soldate américaine chante. En tout temps, en tous lieux. Elle ne pense à rien, elle chante. Et puis un jour elle perd sa voix. Elle part alors à la guerre, elle fait la guerre tout bien. Elle tue aussi. Pan ! Et sa voix revient. Alors elle chante. Elle torture. Elle chante. Elle tue. Pan ! Elle photographie aussi. Clic !...
« Manger », de Boris Charmatz au Théâtre de la Ville / Festival d’Automne à Paris
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
© dpa
Manger, mâcher, mastiquer, avaler, cracher, recracher, ingurgiter, régurgiter, déglutir, saliver, vomir, digérer. Corps affamés, corps repus, corps dilatés. Chanter, éructer, hurler, murmurer, haleter, souffler. La dévoration, le chant, acte de danse. Acte performatif où Boris Charmatz explore, déplaçant le centre de gravité de la danse, ce qu’induit...
« Genesis » de Sidi Larbi Cherkaoui et Yabin Wang à la Grande Halle de la Villette
ƒƒ article de Suzanne Teïbi
© AAP
Chasser la mort
On nous raconte des histoires, sur le plateau de la Nef de la Grande Halle de la Villette. Et on nous les raconte bien. Genesis, ce sont des rencontres et des collaborations artistiques heureuses. Entre deux chorégraphes d’abord : le belge Sidi Larbi Cherkaoui et la chinoise Yabin Wang. Entre leurs compagnies respectives – Eastman et Yabin...
« 4.48 Psychose » de Sarah Kane, mise en scène de Sara Llorca et Charles Vitez à La Loge
ƒ article de Camille Hazard
© DR
De ce texte sombre, à l’écriture fragmentée, plongeant dans les méandres de la dépression psychotique, Sara Llorca amène de la fraicheur et de la poésie à travers une mise en scène et un jeu qui collent au plus près du texte de Sarah Kane.
Si le désespoir des mots se fait entendre, c’est avec un visage juvénile qu’il nous touche. Loin de se complaire...