// À l’affiche
« Amnésique en musique » de Philippe Leygnac, mise en scène de Julien Feder, aux Bouffes du Nord
ƒƒƒ article de Victoria Fourel
© Bohumil Kostohryz
L’oubli, c’est la gêne. Le cheveu sur la soupe. Le rire. La perte de soi, la perte du fil. Oublier, c’est ne plus arriver à suivre la pensée. C’est donc ne plus pouvoir donner au public ce qu’il attend : le spectacle. En s’appuyant sur tout ce que mémoire et musique ont en commun, Philippe Leygnac tisse...
« Gulliver », mise en scène de Karim Bel Kacem au Théâtre des Amandiers de Nanterre
article de Dominika Waszkiewicz
© DR
Guidés par les ouvreurs(ses), nous entrons dans le gigantesque atelier du Théâtre des Amandiers. Là, quelques consignes simples, notamment de sécurité. Au milieu de l’inhabituel espace, un caisson de bois clair échoué, sorte d’arène couverte. Tout autour, de petites fenêtres, un banc et des casques audio. Nous prenons place, impatients et solennels...
« La Révolte » de Villiers de l’Isle-Adam, mise en scène Marc Paquien, Théâtre des Bouffes du Nord
ƒƒ lecture de Camille Hazard
© Pascal Victor / ArtComArt
Il est de ces grands textes d’auteurs qui jamais ne se fanent sous l’emprise du temps ; écrite en 1870, ce huis clos est une promesse vers un renouveau du théâtre de l’époque. Son auteur Auguste de Villiers de l’Isle-Adam n’hésite pas à semer, à travers les scènes qui se jouent, quelques touches d’ironie sur le théâtre...
« Un endroit frais dans la cervelle » mise en scène de Thierry Bordereau, au Théâtre de l’Echangeur
ƒƒ article d’Anna Grahm
Un sol étincelant. Miroitant comme de l’eau. Au fond du plateau un mur biscornu plongé dans la pénombre, et plus près, à l’avant-scène, une longue caisse en bois. De ce nulle part surréaliste surgit un homme un peu compassé qui s’embrase doucement. Tue-moi répète-t-il tue-moi dans mon élan. Derrière lui des ombres apparaissent ou plutôt leurs os, leurs...
« Pichet Klunchun and myself », de et par Jérôme Bel et Pichet Klunchun, au Théâtre de la Commune
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
© DR
Jérôme Bel a toujours refusé que les danseurs de ses pièces chorégraphiques soient de simples objets. Plus que la danse elle-même c’est le rapport que le danseur établit avec son art, de la sujétion consentie à son émancipation, qu’il interroge. C’est à la fois mettre à nu le processus chorégraphique et affirmer le danseur au centre de ce processus....
« Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire, texte lu par Olivier Borle, au Théâtre de l’Opprimé
ƒ article de Florent Mirandole
Le « cahier » est une œuvre de jeunesse du poète martiniquais Aimé Césaire, où se retrouvent déjà les thèmes vitaux qui vont irriguer son œuvre. C’est aussi une œuvre pionnière pour le mouvement de la « négritude », mouvement intellectuel qu’il a participera à créer. Mais d’abord, ce texte rédigé dans l’exaltation et la fureur de la jeunesse...
« La loi du marcheur » (entretien avec Serge Daney), par Nicolas Bouchaud au Carreau du temple
ƒƒ article de Florent Mirandole
© Brigitte Enguerand
Il n’est pas facile de grandir dans un pays où Pierre Fresnay est un « modèle masculin ». Cette confidence de Serge Daney ouvre la lecture de l’entretien qu’a donné Serge Daney à Régis Debray en 1992, quelques mois avant sa mort. Le comédien Nicolas Bouchaud reprend le texte de l’interview pour retracer à grands traits la vie...
« Dancefloor Memories », de Lucie Depauw, mise en scène de Hervé Van der Meulen, à la Comédie Française
ƒ article de Suzanne Teïbi
© Cosimo Mirco Magliocca / coll. Comédie-Française
Marguerite, Pierre et Gary abordent la vieillesse avec un éclairage tout singulier : pleins de désir et d’amour. L’amour affectueux d’abord, celui de Marguerite pour Pierre, qui voit son mari et le père de ses enfants décliner, grignoté peu à peu par Alzheimer. L’amour charnel aussi, celui d’une passion...
« The dogs days are over », de Jan Martens, à la Maison des Arts de Créteil, Festival EXIT
ƒƒƒ article de Florent Mirandole
© DR
« The dogs days are over » commence comme un entraînement de boxe. Après avoir enfilé leurs baskets, 8 danseurs se mettent à sautiller en cadence sur une scène entièrement nue. La petite musique des sautillements qui commence à entrainer le public devient vite le fil du rouge du spectacle, fil sur lequel le chorégraphe belge Jan Martens brode une...
« Shake it out » de Christian Ubl, au Théâtre Châtillon
ƒƒ article de Florent Mirandole
Crédits photos : Didier Philispart
A première vue, construire une pièce sur la construction européenne est aussi enthousiasmant que produire une comédie musicale sur la reforme territoriale ou un ballet sur le quotient parental. C’est pourtant le sujet choisi par le chorégraphe autrichien pour sa pièce « shake it out ». A partir de ses propres...
« Not here/not ever », de Sang Jijia, Théâtre National de Chaillot
ƒƒ article de Florent Mirandole
photo: Yaniv Cohen
Le temps s’est couvert sur le théâtre de Chaillot. Dans un décor pâle, presque blême, une vingtaine de danseurs s’élancent sur une scène à la lumière cotonneuse. Ce sera la seule allusion à l’origine de la compagnie Carte Blanche, arrivée de Norvège, tant le chorégraphe, le chinois Sang Jijia, imprime de bout en bout...
« Les Années » d’Annie Ernaux, lecture de Dominique Blanc, Théâtre de l’Atelier
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
© D.R
Les Années d’Annie Ernaux, récit autobiographique ou jamais le « moi » et le « je » n’apparaissent. Une autobiographie distanciée à l’écriture rigoureuse, écriture blanche, « au couteau ». Récit d’une vie à travers quelques photos, des souvenirs, récit en creux d’une société bouleversée en mutation constante, de...
« Schitz » de Hanokh Levin, mise en scène de David Strosberg au Théâtre de la Bastille
ƒƒ article d’Anna Grahm
© DannyWillems
Sur la scène, une guitare électrique, un accordéon, des chaises jaune canari et un jeune garçon qui regarde la salle s’installer. Une fois la grande famille des spectateurs assise, une autre famille, plus réduite celle-là, entre à la manière d’un troupeau d’éléphants. Le rire du public est immédiat. Un par un les gros qui arrivent péniblement...
« Darling (Hypothèses pour une Orestie) », un spectacle de Ricci/Forte, Nouveau Théâtre de Montreuil
ƒ article de Denis Sanglard
© Pietro-Bertora
L’Orestie, guerre fratricide grecque, annonciatrice du chaos. Mais du texte d’Eschyle il ne reste rien, quelques fragments épars, une vague référence bien vite évacuée, deux marionnettes en chaussettes et basta. Un court instant hilarant, le seul de cette création. Les Ricci/Forte font table rase. L’Orestie est un point de départ, un point...