// Critiques

« Los Demonios » de Valérie Boronad au Vingtième Théâtre

Critique de Bruno Deslot – Une quête identitaire Samuel, fils de « disparu », remonte le fil du temps afin d’écrire le roman de son père, Luis, engagé dans la guérilla en Argentine durant la dictature. Entre 1976 et 1983, 30 000 personnes disparaissent en Argentine, laissant à leurs proches, le douloureux souvenir d’une période sombre éclairée par la violence ouverte... 

« La Tête de l’Homme » de Florence Pazzottu à la Maison de la Poésie

Critique de Bruno Deslot – L’aperception de l’ombre Entre le 6 et le 7 avril, événement choc, point de départ d’une aperception de l’ombre qui convoque l’humanité. La Tête de l’Homme, un titre bien singulier pour une narration tout en vers, et non en alexandrin, comme on pourrait le croire, avant d’en éprouver le vrai rythme et de faire le décompte... 

« L’Illusion Comique » de Corneille, mise en scène Galin Stoev à la Comédie Française

Critique de Monique Lancri – Ecrite et jouée pour la première fois en 1635 ou 1636 (soit quelques mois avant Le Cid), la pièce de Corneille est d’une audace stupéfiante, en porte-à-faux par rapport aux us et habitudes de son temps. Ainsi les pères (Pridamant, celui de Clindor, et Géronte, celui d’Isabelle) ne sont-ils guère ici des modèles à imiter. Leur sévérité, justement... 

« Burn Baby Burn » de Carine Lacroix au Studio-Théâtre de la Comédie Française

Critique de Bruno Deslot – Au milieu de nulle part « La terre tourne comme une toupie qui s’arrête trop vite. […] Hirip et Violette ne jouent plus à la toupie. Même si l’une des deux a encore un regard émerveillé, c’est par accident. L’autre ne regarde plus. La terre tourne trop vite pour rien. » Coiffée à la diable, aussi blonde que singulière, avec sa fleur... 

« Une Maison de Poupée » d’Ibsen, mise en scène Michel Fau à la Madeleine

Critique de Bettina Jacquemin – Aux prises de son existence Nora vit avec son époux et ses enfants dans une maison de poupée trop jolie, étouffante et cauchemardesque. Insouciante, elle joue avec la vie, avec les autres et avec elle-même. Un évènement va la contraindre à détruire les conventions du couple bourgeois et créer le scandale. La jeune épouse cache un lourd secret pour... 

« Fantasio » d’A. de Musset mis en scène par D. Podalydès à la Comédie Française

Critique de Bettina Jacquemin – « Le mois de mai sur les joues, le mois de janvier dans le cœur » Fantasio est cynique, blasé, révolté. Clown triste, il s’ennuie et boit. Dans cette Allemagne mi-bourgeoise, mi-féodale et romantique, où il vit, son ami Spark, qui n’a aucune illusion sur la médiocrité de la société, tente en vain de le ramener au « normal ». Mais ce que Fantasio... 

« Les Suppliantes », tragédie grecque d’après Eschyle, par Olivier Py à l’Odéon

Critique de Bruno Deslot – © element-s Demande d’asile Les Danaïdes fuient la Libye afin d’échapper à un mariage forcé. Accompagnées de leur père, Danaos, elles demandent asile au roi d’Argos. Devant épouser les fils d’Egyptos, les Danaïdes quittent le pays et abordent au pays d’Argos, berceau de leur race, demandant l’hospitalité et la protection... 

« Ce Soir J’ovule » de Carlotta Clerici au Théâtre des Mathurins

Critique de Bruno Deslot – Une course après la montre Clara s’épuise à la tâche, son corps ne lui appartient plus, allongée ou assise la course à l’ovulation devient obsessionnelle. Une jeune femme, semblable à toutes celles qui observent de près le cadran de l’horloge biologique, envisage, après une folle étreinte avec l’homme qu’elle aime, d’avoir... 

« La Toison d’Or » de Franz Grillparzer à la MC93 / Festival Le Standard Idéal

Critique de Camille Hazard – La 7éme édition du festival le standard idéal à la MC 93 de Bobigny se termine cette année dans un moment de grâce. Karin Beier, metteur en scène allemande, qui assure habituellement la direction du Schauspiel de Cologne, propose une mise en scène de La Toison d’or, de Franz Grillparzer, tout à fait remarquable. Cette pièce est la troisième de son auteur,... 

« Les Naufragés du Fol Espoir » par le Théâtre du Soleil, Ariane Mnouchkine

Critique de Denis Sanglard – Embarquement immédiat ! C’est un beau voyage, un grand voyage auquel nous convie Ariane Mnouchkine et son théâtre du Soleil ! Un voyage en bateau où nous traversons les océans, de Cardiff à la Patagonie, du Canal de Beagle au large de l’Ile d’Hoste. Nous essuyons des tempêtes de neige, luttons contre des vents glacials. Nous assistons à un tragique... 

« Kichinev 1903 » de Haïm Nahman Bialik à la Maison de la Poésie

Critique de Bruno Deslot – Les horreurs du premier jour de Pâques Pendant les deux derniers jours de Pessah, en avril 1903, un pogrom s’abat sur la ville de Kichinev en Bessarabie. Meurtres, viols, écartèlements, et autres violences s’enchaînent, tuant une cinquantaine de personnes et blessant plusieurs centaines de membres de la communauté juive. Présentes sur les lieux du... 

« Arrêtez le monde, je voudrais descendre » d’Igor et Lily au Montfort Théâtre

Critique de Monique Lancri – C’est avec ce titre magnifique (un vers de René de Obaldia inscrit sur les murs en mai 68) que la Compagnie Dromesco nous emmène dans son monde à elle, un monde dont on aimerait bien ne pas descendre trop vite ! Un spectacle “magique” Théâtre ? Cirque ? Concert ? Danse ? C’est tout cela à la fois. Des acteurs, des animaux, des musiciens, des... 

« Le Bain » suivi de « L’Apprentissage » de Jean-Luc Lagarce aux Déchargeurs

Critique de Denis Sanglard – Jetons l’eau du bain avec le bébé Certains metteur en scène ont semble t-il peur du vide. Un plateau nu leur semble une épreuve insurmontable. Il faut absolument remplir l’espace, absolument donner à voir. Dans le Bain, protocole d’adieu à l’être aimé, et l’Apprentissage, lent retour à la vie dans un univers médicalisé et déshumanisé, deux récits... 

« David & Edward » de Lionel Goldstein au Théâtre de l’Œuvre

Critique de Florian Fauvernier – Trois hommes et un enterrement Deux Michel, Duchaussoy et Aumont, déjà partenaires de jeu à la Comédie Française dans les années 60, autant dire deux monstres sacrés des planches, se retrouvent face à face sous la direction intelligente et fine de Marcel Bluwal. Un cimetière, drôle d’endroit pour une rencontre David et Edward, ce sont deux septuagénaires...