// Critiques

« Maldoror » d’après le Comte de Lautréamont à la Maison de la Poésie

Critique de Bruno Deslot – Le « mirage des sources » Pendant longtemps, la vie du mystérieux comte de Lautréamont a été une des plus grandes énigmes de la littérature française. Ses Chants de Maldoror, épopée épique en prose comprenant six chants, ne révèle l’auteur qu’un demi-siècle après sa mort (de cause inconnue) en 1870. Ses sources d’inspiration sont aussi nombreuses... 

« Nunzio » de Spiro Scimone, mise en scène Thierry Lutz au Lucernaire

Critique de Camille Hazard – Un face à face profondément humain qui fuit lentement au cours de la pièce vers deux sombres destins…Reprise de la pièce Nunzio, écrite par l’auteur sicilien Spiro Scimone et mise en scène par Thierry Lutz au théâtre Lucernaire. Deux portraits Celui de Nunzio, ouvrier (que l’on suppose être dans le bâtiment), sa toux virulente le fait sans cesse prier... 

« De la fragilité des mouettes empaillées » de Matéi Visniec au Théâtre des Variétés

Critique de Dashiell Donello – Un jeu littéraire Sous la charpente en bois du petit théâtre des Variétés, en ce mois de juin, il fait chaud. (On verra le pourquoi de ce détail plus loin.) La pièce de Matéi Visniec est inspirée de La Mouette d’Anton Tchekhov qui elle même avait pris sa source dans deux faits divers : une mésaventure vécue par une amie de Tchekhov qui fut abandonnée... 

« Oxu » un spectacle de et avec Jean-Claude Legay, Christine Murillo et Grégoire Oestermann

Critique de Denis Sanglard – La loi de Murphy Quoi est-ce qu’Oxu ? Un O.T.N.I, soit objet théâtral non identifié qui ma foi laisserait tout chroniqueur perplexe. Donc et pour résumer, enfin tenter de, trois excellents comédiens qui décidèrent un beau jour qu’il y en avait assez de tous ces tracas quotidiens qui vous empoisonnent la vie et qui n’ont pas de nom. Et des tracas, y’en... 

« François d’Assise » d’après Joseph Delteil, adaptation Adel Hakim et Robert Bouvier

Critique de Monique Lancri – Le spectacle auquel le théâtre Artistic Athévains nous convie se nomme « François d’Assise » et non « Saint François d’Assise » : la différence est d’importance. Il s’agit, en effet, de l’adaptation d’un texte de Joseph Delteil (1894-1978), lequel a toujours insisté sur la « sainteté » en quelque sorte « laïque » de François,... 

« Les Âmes Mortes » d’après Nicolas Gogol à la MC93

Critique d’Anne-Marie Watelet – La pièce est adaptée du roman Les âmes mortes, écrit en 1842 par Nicolas Gogol, écrivain ukrainien, célèbre pour la critique sociale qu’il fit du système administratif russe. Sa plume acérée et ironique dévoile ces fonctionnaires – 14 grades – enracinés dans l’immensité nue et froide du Nord-Ouest du pays. Il est utile de préciser... 

« Ubu Roi » d’Alfred Jarry, mise en scène Jean-Pierre Vincent à la Comédie Française

Critique de Bettina Jacquemin – Du scandale à la farce « A ta place, ce cul, je voudrais l’installer sur un trône ». Voilà que Père Ubu, « capitaine de dragons, officier de confiance du Roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d’Aragon » et… « fort grand voyou », au demeurant se voit largement encourager par Mère Ubu,... 

« Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust » de Renaud Cojo

Critique de Denis Sanglard – … Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust est une performance sur la création de soi. Enfin c’est un peu plus compliqué que ça. Disons que Renaud Cojo s’interroge sur la schizophrénie de l’artiste. Mais c’est encore un peu plus compliqué. Le sujet ne cesse de s’ouvrir vers d’autres perspectives. Cela ne cesse de... 

« Flowers in the Mirror », l’Opéra chinois du Sichuan sur la scène des Amandiers

Critique d’Anne-Marie Watelet – L’Opéra du Sichuan a adapté le roman de Li Ju Chen du XIXe siècle, un classique de la littérature chinoise. Le sichuanais est une langue régionale vieille de presque 3000 ans et le style d’opéra présenté par la troupe chinoise date de la dynastie Ming (1368-1644). Ce spectacle vivant a été réalisé en étroite collaboration avec Charles et... 

« Léon-Gontran Damas a franchi la ligne », textes de L-G. Damas à l’Épée de Bois

Critique de Monique Lancri – Frédérique  Liébaut (metteur en scène) et Mylène Wagram (comédienne) présentent au théâtre de l’Epée de Bois : Léon-Gontran Damas a franchi la ligne. Titre bien énigmatique pour un spectacle : un pareil prénom donnerait à penser  que nous avons affaire à quelque conte pour enfant. Qui, en effet, connaît, en 2010, l’écrivain Damas, prénommé,... 

« Les Trois Sœurs » mis en scène par Alain Françon à la Comédie Française

Critique de Dashiell Donello – Dans une petite ville de garnison, perdue au fin fond de la campagne russe, trois jeunes femmes, arrivées là avec leur défunt père, ancien commandant de brigade, rêvent de retourner à Moscou, où elles ont passé leur enfance. Diverties par les visites des militaires, les soeurs retrouvent un semblant de vie. Macha, mariée trop jeune à un époux ennuyeux,... 

« L’impardonnable revue » avec Michel Fau, mise en scène Emmanuel Daumas au Rond Point

Critique de Denis Sanglard – Plumes, strass et paillettes En 1996, se jouait La servante d’Olivier Py à la manufacture des œillets. 24h d’une création intense où Michel Fau jouait magistralement le rôle du Fou Tiroir. Au petit matin, alors que nous n’en étions qu’à la moitié du spectacle, quelques uns des spectateurs affamés, dont j’étais, se réfugièrent au troquet du coin... 

« Combat de nègre et de chiens » de Koltès au Théâtre de la Colline

Critique de Dashiell Donello – Combat d’ombres et de sang Dans un pays d’Afrique de l’Ouest, le chantier d’une grande entreprise française, en passe d’être fermé. Il ne reste plus que Horn, chef chantier au bord de la retraite, et Cal, un ingénieur. L’arrivée simultanée d’une jeune femme que Horn a fait venir de Paris pour l’épouser et d’un Noir mystérieusement entré... 

« L’Invention du Monde » d’Olivier Rolin à la MC93 (lecture)

Critique de Monique  Lancri – Lecture versus spectacle. Si le roman d’Olivier Rolin : L’invention du monde (1993) tenait déjà de la gageure, à savoir, faire tenir dans l’épaisseur d’un gros roman une journée de la terre (très exactement celle du 21 mars 1989), la « lecture » proposée par Michel Deutsch constitue un pari d’égale envergure. Car comment opérer...