// Critiques
Fugue, spectacle musical de Samuel Achache, théâtre des Bouffes du Nord

ƒƒƒ article de Denis Sanglard
© Jean-Louis Fernadez
L’art de la fugue appliqué au théâtre. Soit quelques voix indépendantes formant un ensemble se poursuivant l’une l’autre… Dans ce paradis blanc devenu un enfer, le pôle sud, cinq personnages, scientifiques à la recherche d’un lac souterrain, drôles d’olibrius à vrai dire, tentent de combler l’ennui...
A tort et à raison, de Ronald Harwood, mise en scène de Georges Werler, au Théâtre Hébertot

article de Denis Sanglard
© Laurencine Lot
Etrange pièce qui par tant de manichéisme frise la caricature et atteint la médiocrité. Malgré un sujet passionnant, la compromission artistique avec le régime nazi à travers le procès du chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler, cette création est lourde. Très lourde. On s’y ennuie ferme. Un manichéisme donc, outré et franchement ridicule,...
Les Liaisons dangereuses, adaptation Christine Letailleur, Les Solitaires Intempestifs

lecture de Dominika Waszkiewicz
Christine Letailleur n’en est pas à sa première adaptation théâtrale, ni d’ailleurs à son premier flirt avec la langue du XVIIIe siècle. Après Sade et sa philosophie dans le boudoir, elle s’attaque avec gourmandise au célèbre roman épistolaire de Laclos : 175 lettres réduites à 75 séquences, oscillant entre monologues-fleuves et réjouissantes stychomythies,...
La 7ème vague, théâtre du Centaure, au 104

ƒ article de Denis Sanglard
© DR
Faire corps avec sa monture, devenir un centaure. N’être plus qu’un, cavalier et cheval, réunis dans un même élan et dans un seul but, faire de la piste d’un manège un théâtre où se reflète le monde comme il va, au rythme d’un galop effréné… La compagnie du Centaure créée voilà bientôt trente ans par Camille et Manolo, basée à Marseille,...
« Bigre », un spectacle écrit et mis en scène par Pierre Guillois, au Théâtre du Rond-Point

ƒƒƒ article de Victoria Fourel
© Bigre / crédit illustration : Stéphane Trapier
Le spectacle Bigre se décrit lui-même comme un mélo burlesque. Alors il prend quelques codes du clown et du muet, et il les injecte dans un décor ultra-réaliste – ou presque. Dans des chambres de bonnes collées les unes aux autres, trois personnages partagent un palier et des instants de vie, au rythme des...
Très nombreux, chacun seul sur une idée de Jean-Pierre Bodin et Alexandrine Brisson, mise en scène de Jean-Louis Hourdin

article d’Anna Grahm
C’est un coup de projecteur sur le monde du travail, sur ceux qui ont encore la chance de travailler, qui s’accrochent et serrent les dents pour ne pas être à leur tour jetés à la porte.
C’est la parole de gens de peu, d’hommes et de femmes abonnés aux petits métiers, qui sont habitués à recevoir des ordres, qui ont appris à se taire, à courber l’échine,...
Roméo et Juliette, mise en scène d’Eric Ruf à la Comédie-Française

ƒ article d’Ulysse Di Gregorio
© Vincent Pontet/Comédie-Française
Roméo et Juliette, une comédie ? Bien que la tension de l’œuvre de Shakespeare réside dans l’alternance de passages comiques et tragiques, la mise en scène d’Eric Ruf signe une comédie… Difficile alors de croire au suicide de Roméo qui ne porte pas à un seul moment de la pièce le poids tragique...
Nobody, performance filmique de Cyril Teste, d’après les textes de Falk Richter

ƒƒ article de Florent Mirandole
© Simon Gosselin
Jean est un jeune loup. Employé d’« Outsource », une société spécialisée dans le conseil, le personnage principal de Nobody incarne le parfait jeune cadre arriviste. Cravates onéreuses, horaires de bureaux à rallonge et « franglais » de fonction, le personnage de Jean semble plat, vide, creux. Mais Jean regarde de plus en plus...
Entre-temps, BP Zoom au Théâtre Paris-Villette

ƒ article de Camille Scordia
© DR
Dans ce spectacle muet, deux clowns déguisés en centurions passent le balai sur la scène. L’un jeune et dégourdi, l’autre plus âgé et peu assuré, tous deux forment un duo burlesque par excellence, qui fait penser au couple de Dupont et Dupond dans Tintin. Occupés à surveiller les environs, ils ratissent la scène, dans leur armure de centurion,...
Orestie (une comédie organique) d’après Eschyle, mise en scène de Romeo Castellucci à l’Odéon

ƒƒ article d’Ulysse Di Gregorio
Orestea 2015 © Guido Mencari
À la levée du rideau, une scène obscure et en son centre une chaise sur laquelle tournoie une énorme femme sous un parapluie. Tout le spectacle est ainsi composé d’une succession d’images de plus en plus insolites. Sur cette scène « organique » comme Romeo Castellucci l’intitule, la violence et la cruauté sont...
Maxi Monster Music Show, du Maxi Monster Music Show, mise en scène de Benoît Lavigne, au Lucernaire

ƒƒƒ article de Victoria Fourel
© DR
Microcosme bizarre et décalé, étrangement attirant, le monde du cirque et de la revue est le lieu de ce spectacle (très) vivant, qui dessine le portrait d’une troupe, et nous entraîne dans ce cabaret.
Décrit comme un hymne à la fête et à la différence, le spectacle est chaleureux dans son décor et dans son ton, nous donnant l’impression...
John, création de Lloyd Newson / DV8, Grande Halle de la Villette, Festival d’Automne à Paris

ƒƒ article de Denis Sanglard
© DR
Où est passée la danse ? Cette danse explosive, abrasive, engagée qui faisait la singularité de DV8… Avec John il semble que le chorégraphe Llyod Newson entame un nouveau tournant. Et déroute quelque peu. La parole, le texte succède à la danse, toujours présente mais comme estompée, en retrait. Certes les corps sont présents, proches de la chute...
Thank you for Coming : Attendance, de Faye Driscoll, au Théâtre de Gennevilliers

ƒƒƒ article de Florent Mirandole
© DR
Le danseur est penché devant nous, ses yeux à notre hauteur nous scrute avec intensité. Un entremêlement de bras et de jambes derrière lui le retient de tomber, le laissant en équilibre au dessus du public. Reparti autour d’une scène surélevée, le public observe les gesticulations de 5 danseurs en ouverture d’Attendance, le premier volet d’une...
En attendant Godot de Beckett, mise en scène de Jean-Pierre Vincent aux Bouffes du Nord

ƒƒƒ article d’Ulysse Di Gregorio
© DR
Avec cette mise en scène de Beckett, Jean-Pierre Vincent nous livre l’essence même de l’œuvre. Il ne s’arrête pas seulement au vide de l’existence qui est suggéré dans « l’attente de Godot », mais il nous fait aussi ressentir toute l’humanité et la tendresse qui émanent des personnages d’Estragon et Vladimir.
Une terre aride,...