ƒ article de Camille Scordia

© DR

Dans ce spectacle muet, deux clowns déguisés en centurions passent le balai sur la scène. L’un jeune et dégourdi, l’autre plus âgé et peu assuré, tous deux forment un duo burlesque par excellence, qui fait penser au couple de Dupont et Dupond dans Tintin. Occupés à surveiller les environs, ils ratissent la scène, dans leur armure de centurion, guettant les attaques extérieures avec toute la maladresse possible et imaginable. Armé de son arbalète, l’un tire un faux coup qui atterrit droit dans une horloge géante. Conséquence immédiate : l’heure se dérègle, et, malgré leurs tentatives pour remettre les pendules à l’heure, l’horloge rend l’âme. Alors que les cloches ne cessent de sonner au hasard, les deux clowns se trouvent aspirés dans un vertige du temps : le plus âgé des deux vieillit à une vitesse accélérée, tandis que son comparse continue à lutter avec les aiguilles de l’horloge, à l’aide d’une machine qui les fait tourner à grande vitesse. Devant eux se déploie un diaporama de photos, souvenirs, tandis que le temps continue sa marche.

Souvent drôles, les deux clowns ont élaboré une représentation, sous forme d’assemblage de sketchs, suivant la commande de Paris-Villette, qui leur avait donné comme thématique charnière le temps. Sous des abords légers, ce spectacle évoque la mort, la finitude de notre existence, avec poésie, et sans lourdeur.

Dans le superbe cadre du théâtre de Paris Villette, ce spectacle jeune public s’appuie sur plusieurs bons ressorts : l’interactivité avec le public, en le faisant participer, ou changer la direction de son regard. Le comique burlesque et muet : ce ne sont pas les paroles, mais les postures et les gestes qui inspirent le rire. Ainsi, les comédiens donnent plus de liberté dans l’interprétation de leurs gestes, et suggèrent, au lieu de verbaliser. Enfin, les gags ne tombent jamais dans la facilité, et sont des supports pour aborder des thèmes importants dans la construction de l’imaginaire de l’enfant : la notion de finitude. Parler de la mort n’est jamais aisé pour les parents. Avec Entre-temps, des images poétiques naissent et nourrissent, sans alourdir, l’imaginaire de l’enfant.

Entre-temps
BP Zoom
De et avec Philippe Martz et Bernie Collins
Régie François Poppe, César, Nicolas Lemoine
Régie TPV Guillaume Lambert, David Albo

Du 11 décembre 2015 au 2 janvier 2016
Vendredis 11 et 18 décembre à 19h
Samedis 12, 19, 26 décembre et 2 janvier à 20h
Dimanches 13, 20 et 27 décembre à 16h
Mercredi 16 décembre à 14h30
Mardis 22 et 29 décembre,
mercredis 23 et 30 décembre à 14h30 et 20h
Séance scolaire : jeudi 17 décembre à 14h30

Théâtre Paris-Villette
211, avenue Jean Jaurès – 75019 Paris
Réservation 01 40 03 72 23

www.theatre-paris-villette.fr

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