// Agenda
Pièce d’actualité n°16 – Güven, conçue et mise en scène par Jérôme Bel, Maxime Kurvers, Marie-José Malis et Marion Siéfert, à La Commune – CDN Aubervilliers
© Willy Vainqueur
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
« Le monde entier est un théâtre, et les hommes et les femmes ne sont que des acteurs » a écrit Shakespeare dans Comme il vous plaira.
« Le théâtre n’est plus le monde » semble lui répondre Diane Scott en 2021 dans son essai S’adresser à tous.
Quant à Güven, il s’interroge auprès de Marie-José Malis :...
La Forteresse du sourire, mise en scène et texte Kurô Tanino, au T2G – Théâtre de Gennevilliers, avec le Festival d’Automne
© Takashi Horikaw
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Savez-vous comment se dit western spaghetti en japonais ?
Non? Alors gardez bien l’oreille attentive sans vous laissez absorber complètement par la lecture des sur-titrages, et La Forteresse du sourire vous apprendra que, comme en français, il s’agit de mots importés mais différents puisqu’il s’agit de : macaroni...
L’île d’Or. Kanemu-Jima, du Théâtre du Soleil, dirigé par Ariane Mnouchkine, en harmonie avec Hélène Cixous, Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes
© Michèle Laurent
ƒƒƒ article de Emmanuelle Saulnier-Cassia
Au fil de ses spectacles et avec L’Ile d’Or en dernier lieu, Ariane Mnouchkine prouve qu’elle bâtit une œuvre.
Cette construction n’est certes pas le résultat d’un processus individuel, mais celui d’une troupe qu’elle mène tambour battant depuis près de 60 ans, et dont la fidélité et la diversité est...
Anéantis de Sarah Kane, mise en scène de Simon Delétang au Studio-Théâtre de la Comédie-Française
© Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française.
article de Denis Sanglard
Sarah Kane entre au répertoire de la Comédie-Française et c’est bien. Formidable auteure trop tôt disparue après cinq œuvres exigeantes, implacables, flamboyantes et désespérées, qui interrogeait l’humain dans ses retranchements ultimes, l’origine de la violence qui fonde notre système,...
La disparition du paysage, de Jean-Philippe Toussaint, mise en scène d’Aurélien Bory, au Théâtre des Bouffes du Nord
© Aglaé Bory
ƒƒ article de Denis Sanglard
Un homme dans un appartement à Ostende. Seul, réduit à l’immobilité, il se souvient. L’attentat. La déflagration. Devant la fenêtre qui donne sur la mer, l’observation du paysage est une étrange méditation où les souvenirs en lambeaux affluent, le paysage se métamorphose ; la mer, Tokyo, le café Métropole de Bruxelles…...
La Cerisaie, d’Anton Tchekhov, mise en scène de Clément Hervieu-Léger, à la Comédie-Française
© Brigitte Enguérand, coll. Comédie-Française
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault
Le curieux décor d’une splendide maison russe se présente devant nous, intérieur-extérieur mélangés, dedans-dehors. Dans cette datcha évidemment au milieu d’une cerisaie immense, La Cerisaie, revient sa propriétaire, Lioubov Andreïevna. Elle a quitté la Russie après la mort de son fils....
La théorie, texte de Marie Yan, mise en scène de Valentine Caille à L’Etoile du Nord, Paris
© Céleste Rogosin
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
C’est un immense tableau grisâtre, abîmé, parcouru de mots illisibles, au bord de l’effacement, à deviner : comme un palimpseste. Et puis des éraflures, des éventrements par endroit, d’où semble sourdre la poudre de craie floutant l’un des côtés du grand rectangle délimitant la scène comme une aire de jeu. L’école...
Le Roi Lear, de William Shakespeare, mise en scène de Georges Lavaudant, Théâtre de la Porte Saint-Martin / Théâtre de la Ville hors les murs
© Jean-Louis Fernandez
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
Mise en scène et interprétations magistrales et radicales, ainsi peut-on résumer en deux clichés, tant pis assumons, Le Roi Lear monté par Georges Lavaudant, interprété par Jacques Weber dans le rôle-titre auquel il faut adjoindre François Marthouret dans celui de Gloucester, et l’ensemble des interprètes sans exception...
Grammaire des mammifères de William Pellier, mise en scène de Jacques Vincey, Théâtre Olympia, Tours
© Christophe Raynaud de Lage
ƒƒƒ article de Corinne François-Denève
Au début, la peur nous envahit. Mais que sommes-nous donc allée faire dans cette galère ? Pourquoi avoir accepté d’aller s’enfermer, un week-end de novembre, dans la salle d’un théâtre, pour subir un texte évidemment contemporain, à prétention philosophique, qui va chercher, entre autres, dans le Tractatus...
Je ne suis plus inquiet, de Scali Delpeyrat, Théâtre de la Ville – Espace Cardin
© Bruno Venzal
ƒƒ article de Nicolas Brizault
Scali Delpeyrat nous présente une suite d’épisodes découpés de son passé, de son présent. Ils sont axés sur ses grands-parents maternels de religion juive et fuyant Paris quelques jours avant les rafles du Vel d’Hiv’, et ayant pu s’installer ensuite dans le Sud-Ouest avec une chance merveilleuse ; sur sa mère, ayant...
Eugène Onéguine, de Piotr Ilitch Tchaïkovski, livret de Constantin Chilovski et Tchaïkovski d’après un poème de Pouchkine, mise en scène de Stéphane Braunschweig, Théâtre des Champs-Élysées
© Vincent Pontet
ƒƒƒ article de Emmanuelle Saulnier-Cassia
Alors que Willy Decker produisait en 1995 (repris notamment en 2017) à l’Opéra de Paris un Eugène Onéguine très graphique dans une scénographie et des décors assez spectaculaires qui nous avaient enthousiasmé, Stéphane Braunschweig a pris le parti de créer un Eugène Onéguine plus intimiste, tout en délicatesse...
Thomas joue ses perruques, mis en scène par Hélène François, au Théâtre du Rond-Point
© DR
ƒƒ article de Denis Sanglard
Il serait trop facile de dire que cette création n’est pas du tout capillotractée… Thomas Poitevin, héros du confinement – on attendait ses vignettes postées quotidiennement sur Instagram comme un acte de résistance à la morosité et l’anémie journalière que la pandémie provoquait – est désormais sur scène avec toutes ses perruques....
Dark noon de Fix&Foxy au Théâtre Nanterre-Amandiers
© Soren Meisner
ƒƒ article de Nicolas Thevenot
La scène est un lopin de terre, à s’approprier : un rectangle à la couleur ocre, râpeux comme une toile émeri, où les corps s’affrontent et tombent et se relèvent sans fin. La dramaturgie est une économie : des subsistances, des corps comme marchandise, de la violence comme loi ultime des échanges. Et une économie de...
La seconde surprise de l’amour, de Marivaux, mise en scène d’Alain Françon, au Théâtre de l’Odéon / Berthier
© Jean-Louis Fernandez
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
La seconde surprise de l’amour mis en scène par Alain Françon est une merveille d’intelligence, de (fausse) simplicité et de grâce. Point de mièvrerie ici, de maniérisme, de mignardise, de préciosité, de marivaudage abscons. Marquise et chevalier sont dépoudrés, sans affectation aucune, mis à nu. Ce que met en scène...