// Festivals
Barbara (par Barbara), de Clémentine Deroudille et Arnaud Cathrine, présenté par Marie-Sophie Ferdane et Olivier Marguerit, Festival Les Singulier-es 2024, Au Cent Quatre, Paris
© DR
ƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette
Comment dire, il faut l’avouer dès le départ, sans doute une immense partie du public était là POUR Barbara, pour faire comme si, pour trembler à Vienne, près du petit bois de Saint-Amand. Oui, et alors ? Eh bien alors il faut aussi bêtement dire que nous attendions en tremblant du velours noir, Pantin (juste à côté, frissons...
Le Cabaret de la rose blanche, conception et chorégraphie de Radhouane El Meddeb, au Manège de Reims
© Agathe Poupeney
fff article de Denis Sanglard
Ils entrent sur le plateau mains ouvertes, offertes. Un geste d’accueil, de bienvenue, accompagné d’un vaste sourire qui embrasse le public et d’emblée nous sommes conquis, troublés et bouleversés. Parce que ces mains sont vides, elles ne contiennent que l’espoir fragile d’un ailleurs heureux et la douleur du partir, de l’exil....
Ex Machina, spectacle-performance de et avec Carole Thibaut, TNP Villeurbanne
© Héloïse Faure
ƒƒƒ article de Corinne François-Denève
« Ex machina » se retrouve par exemple dans l’expression « deus ex machina ». Au théâtre, désigne le dieu (genré au masculin) qui daigne faire son apparition à la fin de la pièce pour résoudre tous les problèmes, ceux du héros, et accessoirement de l’héroïne, qu’on marie ou envoie au couvent, si elle...
Papillon Noir, de et avec Solen Briand, dans le cadre du Festival Magic Wip, au Pavillon Villette, Paris
© Compagnie la Subliminale
ƒƒ article de Hoël Le Corre
Solen Briand nous reçoit autour d’une grande table noire, au milieu de peintures qui parsèment les murs d’une petite pièce qui a tout pour receler un moment intime. Magicien et mentaliste, il nous accueille, soudain convives d’un hommage à sa maman, décédée des suites d’une maladie foudroyante. Le temps d’un...
Les amours de la pieuvre, de Rebecca Journo, au Théâtre Le Colombier à Bagnolet, dans le cadre du festival Faits d’hiver
© Rebecca Journo
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Les fonds marins augurent le royaume de l’invisible. Il nous faut tendre l’oreille pour y voir quelque chose. C’est un monde en soi. Dans une scénographie qui serait plus de l’ordre de l’installation que du décor, le public immergé dans le dispositif, Rebecca Journo œuvre à une sorte de laboratoire surréaliste, différentes...
Cellule, de Nach, au Théâtre de la Bastille / festival Faits d’hiver
© Dainius Putinas
ƒƒ article de Nicolas Thevenot
D’abord la nuit noire, épaisse, comme une brusque étreinte à couper le souffle. C’est la première cellule, celle du repli en soi où l’ouïe fraye son écoute dans un dense labyrinthe sonore, rocailleux, reconnaissable mais non identifiable : s’en détache le grain du réel, comme celui qui affleure dans une photo argentique...
R.OSA, de Silvia Grabaudi, au Théâtre de la Ville, Théâtre des Abbesses, Paris, dans le cadre du festival Faits d’hiver
© Eleonora Radano
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Lorsqu’elle pénètre la scène au sol blanc immaculé, juste colorée d’un maillot une pièce bleu arlequin, le silence emplit la salle aussi pleinement que l’eau une piscine : à ras bord. De l’ordre du phénomène proprement météorologique. Sont-ce ses dimensions hors normes, ce débordement de chair pareil à une luxuriante...
Grand jeté, de Silvia Grabaudi, au Théâtre de la Ville, Théâtre des Abbesses, Paris, dans le cadre du festival Faits d’hiver
© Andrea Macchia
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Grand jeté, pas de bourrée, plié, pas de chat, glissé… la danse classique est une constellation de vocabulaire français qui fleure bon son fumet d’époque. Héritage de l’histoire et de sa filiation au maître de ballet français, il est repris tel quel avec une savoureuse pointe d’accent dans toutes les langues. Il y...
Le fil, suivi de 48e parallèle, de Sylvain Prunenec, au Carreau du temple, dans le cadre du festival Faits d’hiver
© Marc Domage
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Baissant son pantalon, il découvre un short au motif de camouflable militaire et enjambe la scène depuis le public. Ainsi Sylvain Prunenec commence-t-il, sans façon, à dérouler ce fil qui, de l’ici et maintenant, va se dérouler jusqu’en 1986. 48e parallèle poursuivra dans une deuxième partie en suivant un autre fil, spatial, qui...
Forever, chorégraphie de Tabea Martin au Théâtre de la Cité Internationale, dans le cadre du Festival Faits d’hiver
© Nelly Rodriguez
ƒƒ article de Nicolas Thevenot
Cela s’appelle toiser. Ce surplomb qui rend inaccessible, ce regard qui instruit mieux qu’un juge, ils en usent, tous autant qu’ils sont, plantés en bord de scène, couverts (en partie) de vinyle blanc, tandis que nous prenons place dans les gradins. Eux sont effectivement éternels, forever, cela crée forcément des...
Maggie the Cat, de Trajal Harrell à la Grande Halle de la Villette, dans le cadre du Festival d’Automne
© Tristam Kenton
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
A voir la rampe en fond de scène tel un fil à linge où seraient suspendues jupe à volant, ceintures en tissus, corsets, et autres accessoires rehaussés de pois, rayures ou léopard, à voir les deux tables, sises sous la rampe, débordantes de coussins de velours rouge et taupe, le monde de la mode se destine à entrer en collision avec...
Funkenstein, de Kidows Kim, à la Ménagerie de verre, Paris, dans le cadre du festival INACCOUTUMÉS 2023
© Lucille Belland
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Les performances de Kidows Kim dressent, pièce après pièce, une cosmologie inouïe dont les créatures extraordinaires, renouvelées et préexistantes, déploieraient d’autres manières d’être vivant, d’articuler espace et temps. L’effet de sidération est son principal fait, comme la découverte de nouvelles planètes...
(M)imosa or Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church (M), conception et interprétation de Cecilia Bengolea, François Chaignaud, Trajal Harrell et Marlene Monteiro Freitas, programmé par le Centre National de la danse dans le cadre du Festival d’Automne
© Annavan Kooij
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
La danse est un art du ressassement. Plus encore que le théâtre, fermement ancré sur la page du livre, la danse se poursuit par la gestation des mouvements d’un corps à l’autre, par la répétition, par la reprise (il n’est qu’à considérer le ballet classique) et même par l’écart qui reste malgré tout lié à un précédent...
Prophétique (on est déjà né.es), direction artistique de Nadia Beugré, au Centre Pompidou dans le cadre du Festival d’Automne
© Werner Strouven RHoK
ƒƒ article de Nicolas Thevenot
Un doigt qui tourne et s’acharne autour d’un trou du cul est un doigt d’honneur. Il recèle, autant que la dernière phalange de l’étoile du ballet, son pesant d’affirmation artistique et la dépasse par la portée politique de son geste. Son odeur de sainteté est queer et poétique. Prophétique (on est déjà né.es)...