Critiques // Critique • « Pays Natal – Pièce de Printemps » de Pedro Kadivar (Lecture) / Festival Francophonies en Limousin

Critique • « Pays Natal – Pièce de Printemps » de Pedro Kadivar (Lecture) / Festival Francophonies en Limousin

Oct 04, 2011 | Aucun commentaire sur Critique • « Pays Natal – Pièce de Printemps » de Pedro Kadivar (Lecture) / Festival Francophonies en Limousin

Critique de Camille Hazard

A l’occasion des lectures « l’imparfait du présent » présentées dans le cadre de la 28ème édition du Festival des Francophonies en Limousin, l’auteur et metteur en scène d’origine iranienne Pedro Kadivar, présente la troisième pièce « Pièce de printemps » de sa tétralogie « Pays Natal ».
Après Pièce d’Automne et Pièce d’Hiver, Pedro Kadivar reste très attaché au thème de la migration. Cette migration que tout être vit au cours de son existence, cherchant inlassablement des espaces de vie.

« Les images vivent comme vous et moi et nous font signe depuis l’enfance »

Pedro Kadivar

Pièce de Printemps parle du retour au pays natal qu’un homme a quitté il y a 20 ans.
Il revient cet homme, pour « restaurer son visage  » qu’il pense avoir perdu.
Son désir : trouver, voir son acte de naissance comme pour prouver son existence, se sentir à même de vivre. Puis des rencontres le percutent : Une passante, un chauffeur de taxi, un étranger, ses parents qu’il n’a pas revu depuis son départ, un ancien ami du lycée, un brigand… Succession de dialogues minimalistes, parfois décalés, au hasard des rues.
En déambulant dans la ville, il imagine qu’il retrouvera les images d’autrefois qui le suivent, figées, enracinées dans sa tête. Mais les lieux et les hommes changent, continuent d’évoluer avec le temps, sans penser à nous. Cet homme prend conscience que « lorsqu’on part d’un pays, on croit que c’est le pays qui disparait et non nous qui nous sommes enfuis ». Quoique que nous fassions, où que nous allions, une fois coupées, nos racines vivent et lorsqu’on les retrouve, elles ont tellement changé qu’elles n’existent plus comme on le souhaiterait. Il faut se rendre à l’évidence : le pays natal imaginé n’existe plus.
« On ne retrouve pas son enfance mais on s’aperçoit que c’est la même personne qui a continué à marcher sur les mêmes trottoirs. »

Cet homme se rend compte que nous continuons d’être ce que nous avons toujours été depuis la naissance et que ce n’est uniquement ce qui nous entoure, ce qui nous borde qui évolue. Peu importe le pays, les gens, les rencontres, nous ne sommes pas une succession d’âges ou d’époques, nous sommes perpétuellement le prolongement de nous-même.
« Il y a maintenant en moi le souvenir de ma naissance. »

Ce texte est d’une vérité et d’une sincérité poignante. Aucun détail ou presque sur le pays natal en question, notre imagination vogue, dérive et accoste subrepticement sur les rivages du pays de notre enfance. Pays réel ou pays intérieur qu’importe, nous passons notre vie à voyager, à chercher, à chercher à oublier, à fuir… Mais que fuyons-nous à part nous-même ?
Pour donner vie et voix à cette lecture, quatre élèves de l’école l’INSAS en Belgique ont travaillé sous la direction d’un metteur en scène bien connu du festival des Francophonies, Armel Roussel.

Actuellement, des projets de mise en scène, de Pièce d’Automne et Pièce d’Hiver, suivent leur cours et nous pourront bientôt retrouver Pedro Kadivar au Théâtre de l’Odéon, en résidence cette année pour des lectures et des rencontres.

Pièce de Printemps –Pays Natal
Texte : Pedro Kadivar
Mise en lecture : Armel Roussel
Avec : Romain Cinter, Chloé De Grom, Bwanga Pilipili, Emile Falk

Le samedi 1er octobre 2011 à 10h
Dans le cadre du festival
Les Francophonies en Limousin

Théâtre d’expression 7
20 Rue Réforme, 87 000 Limoges – Réservations 05 55 77 37 50

Pedro Kadivar est en résidence à l’Odéon-Théâtre de l’Europe sur la saison 2011-2012 pour un cycle de lectures et de rencontres.

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