Critique de Camille Hazard –
Un plateau nu mis à part un tréteau blanc et une danseuse.
Une lumière blanche trace des trajectoires différentes, un fond sonore fait cohabiter des bruits de rues, des départs de trains, des sons quotidiens d’enfants, d’objets que l’on prend…
Toute la chorégraphie et les déplacements de la danseuse sont géométriques, enfermés dans un carcan très précis et rigide, un labyrinthe.
L’économie des gestes, des mouvements est une idée chère à Doriana Crema qui souhaite atteindre l’essentiel, la pureté de l’idée et de la gestuelle.
Au bout d’un moment, elle s’empare de la planche blanche, rappelant un monolithe : symbolise-t-elle la connaissance, la renaissance, la mort ? Chacun peut y voir et ressentir ce qu’il souhaite.
L’utilisation d’une pomme (seul objet sur la scène) qui disparaît par la suite évoque pour l’artiste la simplicité et la disparition…Là encore chacun peut interpréter cela comme il l’entend.
Doriana Crema ne souhaite pas donner un sens à son travail.
Avec l’épuration des gestes, la mise à distance de l’artiste face à son travail et au public, nous sommes un peu perdu devant cette chorégraphie, toutefois très précise, saccadée et pensée.
Ce travail est une transition, une immersion vers une recherche intérieure : épurée au maximum afin de trouver l’essentiel. Mais en adoptant cette démarche, il y a un risque que le spectateur ne perçoive rien.
Aspecifiche Atipie
Texte et interprétation : Doriana Crema
Musique : Gregorio Caporale
Vidéo et lumière : Sandro Carnino
Collaboration artistique : Claudio ContiLe 21 juillet 2010
Dans le cadre du festival Teatro a CorteCavallerizza Reale – Turin (Italie)
www.teatroacorte.it