Critiques // « Vienne 1913 » d’Alain Didier-Weill au Théâtre du Lierre

« Vienne 1913 » d’Alain Didier-Weill au Théâtre du Lierre

Jan 11, 2010 | Aucun commentaire sur « Vienne 1913 » d’Alain Didier-Weill au Théâtre du Lierre

Critique de Bettina Jacquemin

Destins croisés

En avril 1909, dans le parc du Prater à Vienne, un jeune homme va passer la nuit de ses 20 ans sur un banc, seul avec un chien errant, tandis qu’au loin, la capitale de l’empire austro-hongrois brille de tous ses feux, en pleine effervescence artistique, scientifique et politique.

Un jeune homme pauvre qui survit misérablement dans un asile, étudie le dessin à l’école des Beaux-Arts de Vienne. Ce garçon, qui vient de fêter ses 20 ans, rencontre un jeune homme, brillant, beau, héritier de la célèbre aristocratie viennoise. Mais voilà, ce jeune homme nanti, a un dilemme qui le ronge… Il est antisémite. Le psychanalyste Jung trouve alors très intéressant de l’envoyer consulter son maître Freud.

Ces deux jeunes gens vont ainsi se confronter, parallèlement et ensemble, à tous les aspects de la société viennoise et se forger quelques idéaux définitifs. Le jeune homme pauvre s’appelle Adolf… Adolf Hitler.

Basculement subtil et grinçant

Il y a de ces spectacles dont l’atmosphère vous saisit immédiatement. Vienne 1913 est de ceux là.

L’ambiance est sombre. Mais le décor est esthétique. A peine entrés dans la salle, on remarque ce lustre de fils de fer rouge. Les comédiens s’installent tel un orchestre viennois. Des sonorités troublantes émanent de verres en cristal.

Il y a Hugo qui tente de comprendre son antisémitisme obsessionnel auprès de Freud. Et Adolph, qui s’éveille au Nationalisme allemand. Les tableaux s’alternent. On y rencontre Jung, Marx, Klimt…

Comment, dans une société où se côtoient artistes et intellectuels, les germes de la barbarie peuvent-ils apparaître?

L’auteur, Alain Didier-Weill s’interroge sur le « basculement du côté du mal ». Mais, il propose une explication quelque peu agressive. La remarquable interprétation de Miguel-Ange Sarmiento adoucit heureusement un récit psychanalytique parfois un peu trop didactique. Il mène le personnage d’Adolf H LENTEMENT vers la paranoïa.

Bien évidemment, « nous pensons d’un bout à l’autre de la pièce à la suite de l’histoire… ».

Vienne 1913
De : Alain Didier-Weill
Par : la Cie Influenscènes
Mise en scène : Jean-Luc Paliès
Avec : Miguel-Ange Sarmiento, Philippe Beheydt, Bagheera Poulin, Jean-Pierre Hutinet, Jean-Luc Paliès, Alain Guillo, Katia Dimitrova, Claudine Fiévet, Stéphanie Boré
Les chanteuses et musiciennes : Estelle Boin et Geneviève Botteau
Musique sur verre : Jean-Claude Chapuis
Lumières : Jean-François Saliéri
Création musique : Jean-Claude Chapuis

Du 6 au 24 janvier 2010

Théâtre du Lierre
22 rue du Chevaleret, 75013 Paris – 01 45 86 55 83
www.letheatredulierre.com

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