Critiques // Critique • « Un petit jeu sans conséquence » de Dell et Sibleyras, m/e/s A. Mostefaoui à la Comédie Saint Michel

Critique • « Un petit jeu sans conséquence » de Dell et Sibleyras, m/e/s A. Mostefaoui à la Comédie Saint Michel

Août 03, 2011 | Aucun commentaire sur Critique • « Un petit jeu sans conséquence » de Dell et Sibleyras, m/e/s A. Mostefaoui à la Comédie Saint Michel

Critique de Djalila Dechache

La Boîte de Pandore

Sur la petite carte postale à disposition du public il est noté que : « Claire et Bruno renvoient auprès de leurs amis, l’image d’un couple stable “modèle” disent certains ».
Exaspérée par cette réputation, Claire lance une rumeur : Bruno et elle se séparent ! Et voilà comment une simple garden-party devient le lieu de toutes les révélations. Le couple découvre ce qu’il n’aurait jamais dû savoir… La boîte de Pandore est ouverte !

Pourquoi « Un petit jeu sans conséquence » ? Réponse du metteur en scène :
« En 2006 j’ai eu l’immense plaisir de mettre en scène et de jouer cette pièce à la Comédie République et au Théâtre des Béliers à Avignon. Alors, pourquoi se lancer à nouveau dans ce projet ? Et bien tout simplement pour continuer cette merveilleuse aventure qui nous avait apporté tant de joie et qui avait permis de défendre un texte qui parle à chacun d’entre nous. La réaction du public en 2006 avait été enthousiaste, j’imaginais donc que les mêmes questions ne se poseraient pas à moi aujourd’hui… et pourtant, elles sont toujours bien présentes ! Comment relever ce défi face à un monument théâtral ayant obtenu autant de récompenses, la plus grande étant la reconnaissance du public ? Nous fêterons la 150ème représentation en Avignon » (Avec deux équipes de comédiens qui jouent en alternance à Paris et au même moment au Festival d’Avignon).

C’est donc la même histoire (1) avec un traitement aux multiples points communs entre les deux propositions et des points divergents bien sûr. Et c’est cela qui est intéressant dans cette expérience c’est que la lecture, l’approche et le travail de mise en scène et de direction d’acteurs seront forcément différents.

La salle et la scène donnent du confort aux comédiens qui jouent la carte de la complicité de l’amitié.
Ce jeu de cache-cache et du mentir-vrai aura justement des conséquences non négligeables sur l’ensemble des protagonistes, redistribuant les rôles et places des éléments du groupe. En conséquence, comme un gâchis sur les personnages après le passage du bulldozer aux allures de chant des sirènes nommé tentation.
Le rythme n’est ni lent ni rapide, il se déroule tranquillement, ce qui a pour conséquence que le public dans cette salle pleine de la Comédie Saint-Michel suit attentivement l’histoire avec des rires ici et là, sans excès.

Des moments d’amoureuse proximité entre Claire et Bruno, des silences, de longs silences de communion entre eux, une tonalité de voix sans excès parfois très basse comme en confidences caractérisent cette proposition qui fait la part belle à l’atmosphère intimiste en cette fin d’après-midi d’été.
Pour qu’au final Bruno, totalement défait dans sa chemise à grosses fleurs lance cette tirade -culte : « Claire partie c’est douze ans de ma vie qui partent en moto » en voyant sa belle partir avec Serge, son copain de toujours.

Ils se sont tellement appropriés le texte qu’ils donnent l’impression que c’est leur propre langage, leur propre vie, leur propre histoire.

À voir deux fois, ou davantage si c’était le cas la même histoire par deux ou des metteurs en scène différents , renforce les questions qui ont surgi dès la première représentation portant sur la facilité des rencontres, des mœurs et l’extraordinaire disposition à se séparer sur un motif somme toute dérisoire, non réglé parce que non pris au sérieux. L’idéal serait de proposer les deux versions en intégrale ou successivement dans chaque théâtre afin de s’inscrire dans une pluralité d’approche et d’analyse.


  1. Voir aussi la mise en scène de Jean-Christophe Barc au Théâtre du Gymnase ici

Un petit jeu sans conséquences
De : Jean Dell et Gérald Sibleyras
Par : la Cie Libero
Mise en scène : Amar Mostefaoui
Avec : Béatrice Darmon / Manon Rony, Caroline Coustère, Ali Hocine / Amar Mostefaoui, Samy Berry / Benjamin Gauthier, Sylvain Tempier / Guillaume Mélanie, Virginie Gamel, Nicolas Ragni

Du 19 mars au 24 septembre 2011

Comédie Saint Michel
95 Boulevard Saint-Michel, 75 005 Paris – Réservations 01 55 42 92 97
www.comediesaintmichel.fr

cie.libero.over-blog.com

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