Critiques // « Le Soir des Monstres » d’Etienne Saglio au Théâtre de l’Ouest Parisien

« Le Soir des Monstres » d’Etienne Saglio au Théâtre de l’Ouest Parisien

Déc 17, 2010 | Aucun commentaire sur « Le Soir des Monstres » d’Etienne Saglio au Théâtre de l’Ouest Parisien

Critique d’Audren Destin

« Il était une fois un royaume, fait de vieux objets à la splendeur déchue, inventé par un homme pour peupler sa solitude. Mais dans les méandres de ce royaume à l’architecture tordue, sa folie lui échappa doucement… »

Né en France en décembre 1984, Etienne Saglio commence à jongler à l’âge de six ans. A dix-sept ans, il intègre l’École Nationale de Cirque de Châtellerault pour un an avant d’entrer en formation pour deux ans au Lido à Toulouse. De 2005 à 2007 il est élève au Centre National des Arts du Cirque.

© Johann Fournier

Hiver 2006

Un jeune homme marche dans les faubourgs de Stockholm. Soudain il s’arrête devant une poubelle de laquelle dépasse un grand manteau noir. Il l’enfile, et sa silhouette se redresse imperceptiblement ; sa grande carcasse se tient enfin droite. C’est à partir de la découverte de ce manteau qu’Etienne Saglio commence à construire son personnage sur scène, le faisant évoluer dans toutes sortes de situations. Petit à petit il construit un univers autour de vieux objets qu’il récupère sur le trottoir, le soir des encombrants, le soir des monstres.

10 décembre 2010, Théâtre de l’Ouest Parisien, 20h30

Enveloppé dans son grand manteau noir, Etienne Saglio, seul dans son royaume, vaque à ses occupations. S’il semble d’abord assez tranquille, cela ne vas pas durer. En effet, son « entourage » s’acharne à lui faire perdre la boule. Bien qu’on ne doute pas qu’il l’ait perdue depuis longtemps. Mais nous ne pouvons que nous réjouir de sa folie, car c’est une folie douce et prolifique. Etienne court, tombe, se relève, tombe à nouveau, se retrouve la tête en bas, suspendu en l’air par une corde qui fait des caprices. Oui, les vieux objets qui peuplent son palais ont des sentiments, des emportements et des astuces pour faire tourner Etienne en bourrique. Cet homme là, avec ses airs de roi déchu, à un magnétisme évident. Son pouvoir est supérieur au nôtre. Il a le pouvoir de faire vivre les objets; que ce soit de la ferraille, des bouts de corde ou un vulgaire tuyau. Aucune vieillerie ne lui résiste. Cependant son pouvoir lui échappe. « Pourquoi cette ferraille ne reste-t-elle pas tranquille ! » l’imagine-t-on crier. Mais aucun son ne sort de sa bouche. Cet illusionniste est un clown silencieux à qui la maladresse colle à la peau.

© Elsa Revol

Sa silhouette fine se faufile dans un royaume hanté, tombé en désuétude. Ses longs doigts osseux tentent d’attraper ses encombrants amis. Parfois son regard pénétrant et illuminé balaye la salle. Ne soyez pas dupes, il connait son public, malgré ce qu’il veut nous faire croire, il n’est pas né de la dernière pluie.

A ses tours je réponds
Par un élogieux discours
A mon ami chanceux
Qui tout le long du jour
Marche regardant les cieux
Et s’emmêle les pinceaux
Mais a la fin
Retombe toujours sur ses deux mains

La réalité est extra-ordinaire si on tend à en dépasser les limites

Mêlant l’art du cirque à celui de la magie, Etienne Saglio a un don, celui de nous enchanter, c’est pourquoi il faut courir à sa rencontre, le soir où les portes de notre monde s’ouvrent sur l’au-delà, le soir des monstres.

Le Soir des Monstres
De et avec : Etienne Saglio
Écriture et conception magique : Raphaël Navarro
Lumières : Elsa Révol
Musique : Swod
Regard extérieur : Albin Warette
Régie plateau : Gabriel et Laurent Beucher
Régie lumière : Fabien Brossard

Les 10, 11 et 12 décembre 2010

Théâtre de l’Ouest Parisien
1 place Bernard Palissy, 92 100 Boulogne-Billancourt – Réservations 01 46 03 60 44
www.top-bb.fr

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