Critiques // Festival « Les Enfants du rock » à Chambéry / partie 2

Festival « Les Enfants du rock » à Chambéry / partie 2

Mar 01, 2011 | Aucun commentaire sur Festival « Les Enfants du rock » à Chambéry / partie 2

Chronique d’Audren Destin

Eric Lareine / A Wop Bop A Loo Bop A Lop Bam Boom

Excellent spectacle d’Éric Lareine, en toute simplicité: un guitariste, un chanteur, un bouquin. Le bouquin, c’est celui de Nick Cohn, un livre fondateur de la critique rock dans les années soixante « A Wop Bop A Loo Bop A Lop Bam Boom ».
Dans ce livre écrit en 1968 et révisé en 1972, Nick Cohn raconte de manière simple, personnelle et sans complaisance, l’histoire du rock dans les années 60 et de ses principaux représentants. Parmi les passages choisis par Eric Lareine, il y a par exemple celui sur Les Mods, « d’étranges petites créatures très soignées et chétives, qui conduisaient des scooters, mâchaient du chewing-gum et avalaient des pilules par centaines. Ce qu’ils affectionnaient par dessus tout c’était les sapes. Tout l’argent qu’ils possédaient ne servait qu’à une chose: les rendre encore plus beaux. »
Entre les passages lus, il chante quelques rock, notamment une très bonne reprise de Creedence Clearwater Revival.

Big Wheel keep on turnin’
Proud Mary keep on burnin’
Rollin’ rollin’, rollin’ on the river

Il y a également des passages sur les Rolling Stones, P. J. Proby, le grand damné de l’industrie du spectacle, The Who et d’autres encore. Le spectacle dure une heure, c’est intelligent, efficace et ça sonne bien. Pour ceux qui ne connaissent pas Eric Lareine, c’est un vieux de la vielle qui produit depuis plus de trente ans une poésie rock hors des sentiers battus. Son dernier disque, « Eric Lareine et leurs enfants » (Les Productions du Vendredi / Le Chant du Monde) est sorti en 2010.

Après le concert et quelques bières au bar avec la charmante équipe du festival, la nuit du clip a commencé à 00h30. J’en ai regardé quelques uns mais je ne me suis pas attardé car je ressentais le besoin de quitter les salles obscures.

Il se trouve qu’avant de rentrer à l’hôtel, j’ai fait un saut dans d’autres salles obscures. A côté de l’Espace Malraux, sur une grande place carré, il y a une petite concentration de bars et de boites. Ambiance à la con mais c’est toujours sympa de savoir ou boire un petit whisky à 3h du mat.

Dimanche 12h30 / Courts-métrages rock

Cinq courts-métrages sur le thème de la musique. Quand on va voir des courts, on peut ressentir une légère appréhension, heureusement c’était un bon cru. « Vinyl » de Julien Hallard raconte avec beaucoup d’humour une journée ordinaire dans une boutique de vinyles à Paris. « Love You More » de Sam Taylor Wood, est une histoire d’amour entre deux adolescents à Londres en 1978, en même temps que la sortie de l’album « Love you more » des Buzzcocks. « La leçon de danse » de Philippe Prouff donne quelques trucs pour apprendre à danser efficacement. « Musique for one apartment and six drumers », de Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson est un concert d’appartement et « La leçon de guitare », de Martin Rit, une leçon de guitare à la française. Parmi les cinq, je recommande fortement les trois premiers.

Un Espace Malraux, des espaces Malrock

Durant toute la durée du festival, l’Espace Malraux a été réaménagé pour permettre au visiteur une immersion totale dans le monde du rock’n’roll. Ainsi plusieurs salons proposaient des projections permanentes. Le salon concerts filmés où l’on pouvait voir ou revoir quelques concerts mythiques: The Rolling Stones, Pink Floyd, The Doors, Jimi Hendrix et d’autres. Le salon « Les Enfants du Rock » qui proposait des archives de l’émission culte créée par Pierre Lescure et présentée par Jean-Pierre Dionnet, Philippe Manoeuvre, Jacky et Antoine de Caunes, dans les années 80. Un salon Docus ou étaient présentés « Wild Thing », épopée rock selon Jérôme de Missolz, en partenariat avec Arte, ainsi que « And I Ride, and I Ride », excellent documentaire sur Rodolphe Burger. Ce dernier était particulièrement intéressant et bien fait, du moins pour moi qui connaissait peu le personnage. A ce propos j’ajoute que Rodolphe Burger était  l’invité d’honneur du festival avec trois spectacles: « Le Velvet de Rodolphe Burger » (réinterprétation des chansons du Velvet Underground), le ciné-concert dont j’ai parlé plus haut et en clôture du festival, le concert « Blood and Burger, » collaboration entre le bluesman américain James Blood Ulmer et Rodolphe Burger, qui fait suite à un album qu’ils ont enregistrés ensemble en 2003, « Guitar Music ». Dans ce documentaire sur Burger, je me souviens particulièrement d’un passage où il est filmé de dos dans sa voiture et où, tout en conduisant sur des petites routes enneigées, il raconte les aventures de son ami guitariste Freddy Koella, l’alsacien qui a tenté sa chance à la Nouvelle Orléans et s’est retrouvé à tourner avec les plus grands comme Willy Deville ou Bob Dylan.

Ajoutez à cela des kilomètres de hot-dog, des litres de bières, des play-list rock concoctés par quelques personnalités, un salon de coiffure à la mode des sixties et l’exposition de photographies de Renaud Monfourny, photographe attitré des Inrockuptibles, et vous avez tous les éléments (ou presque) pour une véritable plongée dans cet univers parfois lumineux, parfois sombre mais toujours électrisant qu’est le rock’n’roll.

Le Curial Cinéma proposait pendant tout le festival une programmation rock avec notamment « Easy Rider », « Pat Garret and Billy the Kid », « Good Morning England, » « Honytonk Man » et bien d’autres encore. Parmi les spectacles auxquels je n’ai pu assister, il y avait Micro, du chorégraphe touche à tout Pierre Rigal, N’Relax avec la chanteuse Marine Pellegrini entourée de ses musiciens et le groupe Les Franglaises.

Je termine cet article par un grand remerciement aux organisateurs, l’équipe du CNT et celle de l’Espace Malraux qui ont travaillés ensemble pour proposer ce festival. Accueil chaleureux, sympathique et cool.

…Précédent

Festival Les Enfants du Rock
Du 17 au 20 février 2011
Le festival est organisé conjointement par l’
Espace Malraux et le Centre National du Théâtre

Espace Malraux – Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie
67 place François Mitterrand, 73 001 Chambéry cedex
Accueil billetterie 04 79 85 55 43

www.espacemalraux-chambery.fr

www.cnt.asso.fr

Be Sociable, Share!

Répondre

You must be Logged in to post comment.