Critiques // De la culture en boîte…

De la culture en boîte…

Avr 18, 2011 | Aucun commentaire sur De la culture en boîte…

Le petit clan des Verdurin de la culture

(…) Pour faire partie du “petit noyau”, du “petit groupe”, du “petit clan” des Verdurin, une condition était suffisante mais elle était nécessaire : il fallait adhérer tacitement à un Credo… de gens peu regardant sur les malheurs d’autrui, dirait aujourd’hui Proust. Certes ! Les gens en place ne sont pas à plaindre. Mais l’élite en danger a raison de s’énerver sur certaine privauté d’état. Le directeur de l’Odéon Théâtre de l’Europe, Olivier Py prendra donc la tête du festival d’Avignon. Il sera remplacé par  Luc Bondy « sur proposition du ministre de la Culture », Frédéric Mitterrand, qui lui trouve une carrure européenne. Ce qui a bizarrement calmé celui qui n’avait qu’une carrure « nationale ». Cela fait bien rire dans les chaumières d’une intelligentsia régalienne et amorale. Tartuffe n’est plus un personnage de Molière, mais un clone (Clown) qui ce reproduit dans l’administration de nos théâtres de France et… d’Europe. Donc, laissons ces aimables théâtreux se saborder entre eux. Car, cerise sur le gâteau, nous avons un ministre qui connaît le théâtre comme Frédéric Lefebvre connaît sa littérature (Zadig et Voltaire). Mais Vincent Baudrier et Hortense Archambaud, s’accrochent comme des poux  à leur part de gâteau, même sans cerise. Ils ont oublié tous ces nantis que rien n’est à eux… tout est à nous (contribuables) et que tout est écrit sur du sable dans l’art dramatique. On a oublié (que le temps passe vite) que la nomination de Olivier Py à l’Odéon, avait remué aussi la poussière des secrets d’alcôve (de polichinelle) d’un ministère de la culture qui comme l’hôpital se fout de la charité. Comme dirait La Fontaine : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». On pourrait même dire marron dans ces petits arrangements pas très égalitaire. Que Olivier Py se rassure ce n’est pas lui qui est en cause, mais un système bourgeois et caduc qu’il faut absolument remettre en question. D’ailleurs nous l’invitons lui et les autres nantis de la culture à manifester contre ce système plutôt qu’à se prêter aux chaises musicales des nominations en courtisan pas très tatillon, quand il s’agit de son propre intérêt.

Daschiell Donello

De la culture en boîte !

A l’heure où toute la profession s’émeut d’une nomination faite dans l’urgence des nécessités laborieuses du Ministère de la Tartufferie, l’Odéon est en deuil de son directeur, Olivier Py, dont il n’est pas question de dénigrer la qualité de son travail accompli 5 ans durant, bien au contraire, mais d’évoquer le jeu des chaises musicales auquel se livre le roi de la « gadgetisation » de la « culture pour chacun » et use et abuse d’un mailing list constitué sur la base d’un travail d’archives : Mitterand l’européen. Car sur cette question, et tout particulièrement dans le domaine du spectacle vivant, le p’tit bonhomme en mousse fait illusion dans la vitrine magique de Pinocchio. De nominations en nominations, le compte est-il bon ? Notre spécialiste de la statistique nominative (ne craignons pas la redondance !) a-t-il atteint ses objectifs ? Pensons tout de même à ses sbires, grassement rétribués, tous élevés selon les principes mêmes du Congrès d’Epinay, ayant le vent en croupe et ne souhaitant qu’une chose : « être nommé » !

Julie Brochen avait déjà réussi un tour de force pour quitter son bocal plein d’eau croupie, en usant tous les canapés du Ministère pour diriger le TNS. D’autres lui avaient emboîter le pas, ou bien nécrosaient en pratiquant la politique de l’immobilisme dans leur cage dorée ! Les CDN sont toujours très bien chauffés. Les exemples sont nombreux et il suffit de parcourir les onglets du site du Ministère pour se faire une idée de la vaste fumisterie à laquelle on ne cesse de nous faire croire chaque jour en omettant de préciser qu’après un mandat dans un CDN, c’est l’autoroute pour les « nominés » mais la départementale pour les autres !

Mais qu’en est-il des autres d’ailleurs ? Ces artistes à la petite semaine, ces chômeurs qui coûtent plus qu’ils ne rapportent à la société ? Sont-ils suffisamment européens pour prétendre au statut d’artiste ou bien méritent-ils seulement les lieux de fortune situés dans des coupe-gorges où personne ne se rendra jamais ?

Le syndrome de « l’artistissime » qui prévalait au 19e siècle s’ourdit de manière toujours aussi populaire mais avec tous les outils de communication permettant de diffuser de l’info comme on sème des pesticides ! Artiste d’un jour, artiste de toujours, star même, le paysage culturel d’aujourd’hui offre un large panel de marchandises à consommer sur place ou à emporter, pur produit du mercantilisme du spectacle vivant relayé par la télévision et les médias en tout genre. Pendant  que cette jeunesse dorée, formatée, obéissante et facilement domptable croit à ce que l’on lui raconte, « Les Tontons Flingueurs » poursuivent de s’amuser en haut lieu à faire tourner les chaises et le public de s’émouvoir d’une actualité désolante !

Messieurs, il est temps d’apprendre à tourner vos vestes mais dans le bon sens ou d’en choisir le revers ! L’énarque ambitieux, plaie ouverte pour le budget de l’Etat ou l’ingénieur capitaliste qui intègre le Ministère comme le loup pénètre dans la bergerie, doit cesser de mettre la culture en boîte et ferait mieux de rejoindre des filières sino-américaines dans lesquelles il pourrait exploiter ses compétences professionnelles comme il se doit !

Bruno Deslot

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