Critique de Solveig Deschamps

 ©Pierre Grobois

On n’était pas encore accros mais on était drôlement contents d’être dans la grande salle du Nouveau Théâtre de Montreuil pour assister aux épisodes 5 et 6 de ce feuilleton théâtral mis en théâtre par Mathieu Bauer, directeur du lieu. On avait adoré les premiers épisodes, une saison 1 prometteuse, du bon théâtre populaire. Une histoire bien ficelée comme pour certaines très bonnes séries télé : Un immeuble en construction qui s’effondre sur une maison de retraite dans une petite ville de banlieue ( Montreuil), sous terre un petit vieux irascible et la toubib de l’établissement, le fils venu rendre visite au vieux père et qui se trouve être le promoteur véreux de l’immeuble qui vient de les engloutir, la fliquette très novice et pas fûte fûte et le jeune black futur grand vidéaste, microcosme social attendant les secours. Au dessus ,Hugo le directeur du cabinet , téléphone portable greffé à l’oreille , en prise avec les habitants, les médias , lui-même, se débattant comme il peut en attendant le retour du maire (l’arlésienne de cette saga), espérant vivement que les pompiers extirperont rapidement les engloutis. On les avait quittés en septembre après un second éboulement… Y avait il des morts ?  comment allait se dépatouiller le directeur de cabinet …

Les cinq premières minutes

Après un résumé visuel de la première  partie sur un support en lanières en plastique  en avant scène (un peu comme les rideaux qui coupent du froid dans les entrepôts)  des derniers épisodes. Hugo, le directeur du cabinet (Matthias Girbig, qu’est ce qu’il est bien cet acteur !) arrive de la salle, toujours aussi désorienté et dépassé. Puis nous revoilà sous terre, au centre du drame. Hic ! C’est le vieux qui est mort et bientôt ça ne sentira pas la rose… Pas de chœur citoyen dans ces épisodes. Les enfermés endossent  cette fois deux rôles : Nabil  (le futur grand vidéaste) est aussi un collègue d’Hugo, la jeune flic quant à elle, est aussi une militante qui va sans doute avoir une petite histoire d’amour avec le directeur du cabinet, la toubib (Christine Gagnieux, très très bien) se transforme en serveuse du bar où vient se ressourcer Hugo …

Y’avait rien de bien à la télé hier soir

Cinq premières minutes où tout est dit, après rien, linéarité de l’action, du texte. On se doutait bien que l’écriture  de Sophie Maurer n’allait pas révolutionner le théâtre mais on avait l’impression que ça pouvait tenir le choc comme certains romans de gare. Mais hier soir ce n’était que du vide, vide avec lequel se débattaient les comédiens qui avaient beaucoup de mal à puiser l’énergie nécessaire pour nous tenir en haleine.

Heureusement le traitement des images, de la vidéo est comme en septembre excellent. Projections au sol, sur des supports, haute technologie au service du théâtre très efficace, certes les moyens sont là mais encore  faut –il savoir les utiliser et c’est le cas.  Mathieu Bauer était en prise hier avec un projet ambitieux qui semblait avoir une faille. Puisse t-il ne pas se faire avaler par celle-ci pour la suite qui aura lieu en mai 2013.

Une faille – Épisodes 5 et 6
Saison 1 : Haut – bas – fragile
Avec Joris Avodo, Pierre Baax, Christine Gagnieux, Mathias Girbig, Lou Martin-Fernet
Texte : Sophie Maurer
Scénario : Sylvie Coquart Morel
Conception et mise en scène : Mathieu Bauer
Dramaturgie : Marie-José Malis
Composition musicale : Sylvain Cartigny
Musiciens : Sylvain Cartigny, Stan Valette
Costumes : Nathalie Raoul
Vidéo : Stephane Lavoix
Chef opérateur : Cyrill Renaud
Son : Dominique Bataille composé de 8 musiciens amateurs et de 24 amateurs théâtre en alternance.
Assistante à la mise en scène : Anne Soisson
Ainsi que le chœur citoyen
Jusqu’au 20 décembre 2012 – Lundi, mercredi et samedi à 20h30 – Mardi, jeudi 19h30 – Dimanche 17h – relâche mercredi 5 et 12 décembre et dimanche 16 décembre
Nouveau Théâtre de Montreuil
Salle Jean-Pierre Venant
10, place Jean Jaurès 93100 Montreuil
Métro : Mairie de Montreuil
Réservation : 01 48 70 48 90
http://www.nouveau-theatre-montreuil.com

 

 

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