Critique de Bettina Jacquemin –

Corps et âme

La pièce parle d’amour, le ton est décalé et l’artiste exécute quelques pas de danse. Jacques Gamblin propose un voyage au cœur de l’intime et pose ses pénates au Théâtre du Rond-Point. Une escale pas si posée que ça…

Etre une musaraigne

Tout est normal mon cœur scintille… On ne sait pas trop à quoi s’attendre lorsque l’on pénètre la salle Renaud-Barrault du Théâtre du Rond-Point. Le titre est intriguant, les premières agitations de l’artiste, également. On se demande alors où l’on atterrit lorsque Jacques Gamblin nous parle d’une girafe ; la pauvre a fait un nœud avec son cou ! Tour à tour, il raconte une séance d’ostéopathie, enchaîne les moments de vie et les questions « les plus saugrenues, les plus innocentes, les plus cocasses sur les chemins joyeux et inattendus ». Le comédien débat même sur la condition des musaraignes et des éléphants. Le ton est délirant, le décalé lui va bien et à nous, aussi.

© E. Carecchio

Du cœur

Des questions, il s’en pose, le comédien. On ne sait jamais véritablement si l’amateur de Miss Picardie, c’est lui. Peu importe, le questionnement et les anecdotes parviennent jusqu’à nous dès lors qu’elles nous donnent le sourire. Jacques Gamblin parle d’intime, avec facétie et puissance. Car il court, le comédien, il danse aussi. S’enchaînent au récit intime et décalé, les respirations chorégraphiques insufflées par deux jeunes danseurs, Claire Tran et Bastien Lefèvre, un souffle auquel se joint Jacques Gamblin, corps et âme. Les musiques de Jay-Jay Johanson et Patrick Watson accompagnent un ensemble minutieusement exécuté ; les corps s’entremêlent, portent les mots et se fondent dans une mise en scène rythmée d’Anne Bourgeois. Un voyage enivrant au cœur de l’intime.

Tout est normal mon cœur scintille
De et avec : Jacques Gamblin
Danseurs : Claire Tran et Bastien Lefèvre
Collaboration artistique : Anne Bourgeois
Assistante à la mise en scène : Domitille Bioret
Collaboration chorégraphique : Catherine Gamblin-Lefèvre
Scénographie : Alain Burkarth
Vidéo : Sébastien Sidaner
Costumes : Marie Jagou
Conception sonore : Grégory Beller
Lumières : Laurent Béal

Du 11 au 3 décembre 2011
Du mardi au vendredi à 18h30, le samedi à 15h30 et 18h30

Théâtre du Rond-Point
2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris 8e
Métro Franklin D. Roosevelt ou Champs-Élysées Clemenceau – Réservations 01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr

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