Festival Teatro a Corte
ƒƒƒ critique Dominika Waszkiewicz

 © DR

Un théâtre dans une valise

À chaque étape de la pérégrination piémontaise, d’étranges valises nous accueillent. De part et d’autre d’une micro-scène improvisée, deux personnes : un spectateur et un manipulateur. Que font-ils ? Ils racontent des histoires. Contes, classiques littéraires ou évènements historiques, les intrigues se nouent à l’aide d’objets usuels. Une cuillère en bois devient Pinocchio tandis que quelques pinces à linge métamorphosent la célèbre marionnette en âne. Selon le précieux concept du théâtre d’objets, les niveaux se confondent et la métaphore émerge irrésistiblement du prosaïsme pour créer une dimension méta-théâtrale jouissive.

Petite manipulation… innocente ?

Autre particularité de la proposition : les spectacles présentés sont entièrement menés par le public. En effet, à l’aide d’un casque audio, le manipulateur applique les consignes enregistrées, sans connaître la trame de la pièce dont il est le metteur en scène et acteur. Il doit se contenter d’effectuer les gestes demandés, avec les objets appropriés. Pendant ce temps, le spectateur suit l’intrigue diffusée dans ses écouteurs, tout en profitant du spectacle « inconscient » qui se déroule sous ses yeux. Roméo et Juliette, Le Petit Chaperon rouge ou Roland Furieux, les quatorze brefs scénarios préparés par Luì Angelini et Paola Serafini offrent un éventail d’œuvres célèbres comme autant de prétextes au jeu.

En outre, cette petite expérience innocente pose, parallèlement, la question de la responsabilité du spectateur qui devient partie intégrante de la représentation. Ainsi, il y ajoute sa part de subjectivité, démultipliant le résultat à l’infini.

On aimerait ouïr plus souvent chez nous cette réjouissante voix des choses !

 
„Machina per il Teatro Inconsciente“
De et avec Luì Angelini et Paola Serafini
www.lavocedellecose.it

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