Critiques // Critique . Les Clowns. Mise en scène de François Cervantes. Festival Paris Quartier d’Eté

Critique . Les Clowns. Mise en scène de François Cervantes. Festival Paris Quartier d’Eté

Juil 21, 2013 | Aucun commentaire sur Critique . Les Clowns. Mise en scène de François Cervantes. Festival Paris Quartier d’Eté

ƒƒƒ critique Denis Sanglard

 Les clowns

Nez Rouge

Trois clowns sur un plateau, « livres de chair, poèmes sur pattes », décident de monter le Roi Lear de Shakespeare. Rien que ça ! Et c’est magique, c’est d’une poésie folle. C’est une émotion qui jaillit impromptue et vous fait soudain redevenir môme. Ces trois là sont à la fois des adultes terrifiants et des gosses insupportables se chamaillant pour des broutilles. Mais jouer Shakespeare requiert d’être sérieuxcomme un pape et c’est sérieusement qu’ils se mettent à l’affaire. Et comme ils ne sont que trois, Le Roi Lear sera résumé à sa plus simple expression. Et c’est merveille de les voir découvrir et jouer leur partition. Ils sont clowns et le restent mais n’en font jamais des tonnes. Pas de surenchères dans la partition. Ils nous embarquent avec eux dans un voyage au cœur du théâtre, un théâtre en train de se faire devant nous, avec trois fois rien, quelques cartons pour faire un château. Qu’importe le nez rouge, il sied à merveille à Cordélia ou Goneril !

Tant de sérieux

Arletti, Zig et Boudu sont des clowns d’exception. Corps engoncés, en vrac, surmontés de coiffures improbables, ils sont un concentré magnifique et poétique d’une humanité perdue. Arletti, vieille petite fille, Zig si lunaire, ou Boudu le bourru qui aime tant manger les petites filles, forment un trio évident de complicité. De la grotte de Boudu, au rêve de Zig jusqu’au plateau de théâtre d’Arletti c’est une pérégrination incongrue et folle. Mais l’intrusion audacieuse de Shakespeare dans l’univers si particulier du clown, ce frottement, fait des étincelles magiques. Il y a quelque chose d’explosif dans cette rencontre. Et d’évident. Le rôle peut de temps à autre leur échapper, ils peuvent bien commenter ou discuter le texte entre deux répliques, Arletti, Zig et Boudu néanmoins s’emparent de leur partition avec sérieux. Sérieux comme peut l’être un clown ce qui  parfois a des conséquences imprévues. Tant de sérieux par ailleurs qu’ils n’en décollent plus. Ils sont comme ces gamins qui s’emparent d’un personnage et commentent en même temps l’histoire qu’ils jouent. Et ce décalage là est magnifique. C’est très drôle. C’est un retour à l’enfance mais c’est aussi une vision du théâtre juste et bouleversante. Voilà, c’est peut être ça la leçon Des Clowns : le théâtre est un jeu d’enfant ….

Les Clowns
Texte et mise en scène de François Cervantes
Avec Dominique Chevallier, Bonaventure Gacon, Catherine Germain
Son Xavier Brousse
Jusqu’au au 3 août 2013
Tous les jours à 20h30, le dimanche à 17h, relâche le lundi

Théâtre de la Cité Internationale
17 bd Jourdan 75014 Paris
RER : Cité universitaire
Réservations : 01 43 13 50 50
www.theatredelacite.com

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