ƒ Critique Solveig Deschamps

© A Nordmann

Je me réjouissais de retourner au TGP, travaux terminés, je voulais voir comment c’était maintenant, et voilà que je découvrais que les travaux n’étaient pas terminés.

– Mais si ! M’a-t-on dit à l’accueil

TGP à l’image d’un squat d’artistes – Théâtre bobo?  –

– Peu importe! M’exclamai-je tant que les spectacles sont bons !

Me retrouvai au Terrier, la magnifique petite salle du sous-sol associée pour toujours à « Éxécuteur 14 » D’Adel Hakim ; Jean Quentin Châtelain m’ayant fait couler toutes les larmes de mon corps et de mon cœur aussi.

L’entrennui

Sur le plateau, à jardin, une pile de projecteurs, à cour, un vieux miroir et les poteaux incontournables et casse-tête des metteurs en scène, des parpaings en avant scène, le Terrier peint en blanc.

Elle arrive de la salle, bonnet rouge en laine sur la tête.  «  Je m’appelle Mounia Raoui et je vais vous jouer un texte de Marie Gerlaud ». Elle éteint son portable et commence le prologue, voix en demi-teinte, elle va nous raconter l’histoire de cette petite fille de 9 ans, rencontrée sur un banc face à un bureau de tabac, entre fantôme et réalité. Écriture fluide et précise, aux conjugaisons délicieuses de  Marie Gerlaud qui fonde, en 1987, son groupe de recherches théâtrales « la Compagnie Athanor » et, en 2012, crée sa maison d’édition «  in fine ». On se laisse emporter doucement par cette entrée en histoire.

La jolie Mounia enlève son bonnet, se cache derrière un poteau. Elle va devenir la petite fille ou pas. Elle va devenir l’histoire de celle-ci.

Et l’ennui s’installe.

L’adaptation de Joël Jouanneau en est-elle la cause ? On devine plus qu’on ne comprend, on se noie un peu dans les méandres de l’entresol où semble vivre la petite fille amoureuse d’un plus grand qui fume. Sommes-nous en guerre ? L’écriture ne nous parvient plus. D’autant que le parti pris de Joël  Jouanneau  est de ne surtout pas incarner, comme si le texte pouvait prendre chair malgré lui. Quand c’est le cas, quel bonheur ! Mais nous étions loin de ce bonheur hier soir… Quelque chose qui allait de travers…

Tout y était : l’écriture, une très bonne comédienne, un metteur en scène qui nous régale de ses spectacles depuis de nombreuses années mais il y a des aventures théâtrales pour lesquelles l’alchimie ne prend pas.

L’entreciel
De Marie Gerlaud
Adaptation et mise en scène : Joël Jouanneau
Avec Mounia Raoui
Lumière : Thomas Cottereau
Son : David Bregardis
Le texte est publié aux éditions L’harmattan

Jusqu’au 31 mai – Mardi, mercredi, jeudi, vendredi à 19h0 – Samedi à 18h – Dimanche à 16h – Relâche les lundis et le 19 et 28 mai

Théâtre Gérard Philipe
59 Boulevard Jules Guesde
93200 Saint Denis
RER : Saint Denis
Réservation : 01 48 13 70 00
www.theatregerardphilipe.com

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