ƒƒƒ Critique de Denis Sanglard

©Laurent Friquet

Cela tient de la bouffonnerie magistrale, c’est complètement dingue, sacrément subversif et très malin

Enjambe Charles de Sophie Perez et Xavier Boussiron est un vaste foutoir ou trois acteurs-performers (Françoise Klein, Sophie Lenoir, Stéphane Roger) complètement déchaînés, interrogent férocement la Culture, l’art contemporain et les discours afférents.

Un décor qui tient à la fois d’un atelier de poterie et d’un hommage à Louise Bourgeois – La destruction du père -ces trois zigs s’en donnent à cœur joie dans une parodie acide de performance qui dénonce une certaine dérive de la culture et de l’art aujourd’hui. Œuvres absconses et discours obscurs, tout ça est passé avec allégresse au hachoir. Cela procède du coq-à-l’âne, du fourre-tout, du joyeux bordel. Sophie Perez et Xavier Boussiron font tout péter avec une joie et une ironie mordante. De vrais « sales gosses ». Pêle-mêle,  on passe de la blague carambar au discours inaugural d’une maison de la culture, d’un  atelier artistique et des rapports entre l’artiste et son modèle où s’expose surtout la tendance exhibitionniste de certains comédiens, une parodie de Charles Aznavour dont la marionnette hante le plateau bientôt maculé de glaise… Ne dévoilons pas tout. Et de ci de là quelques clins d’œil- peut-on parler d’hommages ? – à certains artistes qui n’en demanderaient sans doute pas tant. Cela devient vite un jeu de piste  où l’on essaie de reconnaître qui est ainsi promptement étrillé.

La charge peut sembler lourde mais la caricature et la parodie sont aussi un art que S.P et X. B manient avec un évident sens de la mesure. Que résument ainsi les potiers de Vallauris dont il est question ici aussi : « Plus le trou est profond, plus la matière monte. »

« Enjambe Charles »
Conception et scénographie Sophie Perez et Xavier Boussiron
Avec Françoise Klein, Sophie Lenoir, Stéphane Roger
Textes Sophie Perez, Xavier Boussiron, Jean-Yves Jouannais
Costumes Sophie Perez, Corinne Petitpierre
Réalisation décors  Daniel Mestanza
Musique  Xavier Boussiron
Régie générale et Images  Laurent Friquet
Régie Plateau  Anne Wagner dit Reinhardt
Lumière Fabrice Combier
Son Felix Perdreau

Théâtre du Rond-Point
Salle Roland Topor
2bis avenue Franklin D. Roosevelt

Du 12 au 29 septembre 2013, 20h30
Dimanche 15h30- relâche les lundis

Réservations 01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr

 

 

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