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Critique. « Chassez le naturel » Propos dansé par Jacques Bonnaffé et Jonas Chéreau

Mai 15, 2013 | Aucun commentaire sur Critique. « Chassez le naturel » Propos dansé par Jacques Bonnaffé et Jonas Chéreau

ƒƒƒ Critique Dashiell Donello

NATURE AIME A SE CACHER©Pierre Grosbois

Une heure dix de bonheur et de poésie dansée au Théâtre de la Bastille. Courez-y vite, courez-y vite !

Chassez le naturel  ne peut se critiquer dans le sens commun du mot critique. La geste poétique de Norge ou la philosophie de Rousseau est piégée dans la cage de l’acteur poète. Cette chose féerique ne peut se raconter sans l’œil du présent ni l’oreille spectatrice. On ne peut que tenter le poème.

C’est un duo dansé d’ombre et d’espace, qui voyage de branche en canopée. L’un parle du silence, l’autre signe les sons. La nature est pleine de sonneries. Prenez donc une photo ! Un crapaud Nokia sonne l’alarme du soir. C’est beau de l’air !

La chouette Onfray  n’envoie plus de mail, ni dans les champs, ni dans les bois. Il y a belle lurette qu’on lui a cloué le bec, avec son lieu de naissance en 1959, à Chambois. Cela ne s’invente pas.

La cage de l’acteur est une forêt apocryphe, à l’opposé du territoire. Le sens de la nature est dans la sève des arbres. Le public est une mouche, mais on ne l’entend pas voler ; trop occupé à rire, il vient oublier ses soucis, dans la réserve des zoos masqués, loin du bureau.

La scène piège l’acteur, le cache dans le visible. Le lapin est noir sur noir comme rugirait Johnny, autre bête de scène. La bande son du monde animal, chante : Ni Dieu, ni bêtes ! C’est l’anarchie de la faune ! La flore est un nom révolutionnaire, une philosophie insondable…

Merci aux animaux étranges ! Le rare et inoubliable Bonobo, Jacques Bonnaffé (Pan paniscus, espèce protégée). L’agile gibbon dansant la nuit et les étoiles, malheureusement en voie de disparition, le Jonas Chéreau. Et à toute la faune, sans qui une forêt de théâtre ne serait que mensonge : Michel Vandestien à la scénographie, Louis Sclavis à la musique, Hervé Bontemps à la lumière et à la belle poésie du  Parti pris des animaux de Jean-Christophe Bailly.

Courez-y vite, courez-y vite ! Puisse qu’on vous le dit !

 

Chassez le naturel
Propos dansé par Jacques Bonaffé et Jonas Chéreau
De Jean-Christophe Bailly
Jusqu’au 9 juin
Les dimanches 26 mai et 9 juin à 18h et le dimanche 2 juin à 15h et 18h Relâche les 18, 19, 20, 27 mai et 3 juin
Scénographie Michel Vandestien
Collaboration images, sons et régie générale Éric da Graça Neves
Lumière Hervé Bontemps
Chansons Daniel Johnston
Citation Kronos Quartet
Voix off Gwenaël Morin.
 
Théâtre de la Bastille
76 rue de la Roquette 75011 Paris
Métro : Bastille
Réservation : 01 43 57 42 14

 

www.theatre-bastille.com

 

 

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