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Critique. « Antigone » de Jean Anouilh au Théâtre du vieux Colombier

Sep 17, 2012 | Aucun commentaire sur Critique. « Antigone » de Jean Anouilh au Théâtre du vieux Colombier

Septembre 16, 2012 |

Critique de Marie Surget

« Antigone par Marc Paquien »

Dans ses propos recueillis par Laurent Codair et Chantal Hurault, Marc Paquien semble fasciné par la figure d’Antigone écrite par Jean Anouilh en 1944. Un personnage qui résonne comme un séisme dans un contexte de Guerre mondiale et s’inscrit alors dans l’Histoire tant « elle nous projette face à nos questionnement et idéaux ».
Aujourd’hui, cet enfant de la conviction n’a pas pris une ride.
C’est évidemment un cadeau de pouvoir transposer Antigone dans les méandres de notre Histoire politique, sociale et philosophique.
Ces profonds principes pour lesquels elle s’enflamme et la violence avec laquelle elle les défend ne peut laisser aucun metteur en scène indifférents car elle « prend en charge notre propre histoire, nos révoltes et nos actes de résistances contemporaines » reflétant ainsi depuis l’écriture de Sophocle en passant par Jean Anouilh jusqu’à aujourd‘hui, le tourbillon dans lequel notre société est prise.


Face à ces propos, on s’attend à y voir une version tout à fait engagée, passionnée et encore différente des mises en scènes précédentes de cette pièce ainsi qu’un décor et des costumes qui offrent encore des images nouvelles à cette histoire! Sortir des sillons pour avoir l’impression que Marc Paquien ne se serait pas contenté de lire la pièce et en dégager les enjeux…!

Ouverture du rideau.

Assis devant un mur métallisé qui semble faire référence à la skéné grecque avec trois entrées découpées dans le mur, les onze comédiens dévisagent le public. Une sorte d’introduction silencieuse comme pour apaiser d’avance les tourments de cette histoire.
Des costumes gris, noir, blanc, Antigone aux cheveux courts, Ismène en robe rouge, des chaises en bois qui ne vont pas avec l’ensemble des couleurs et une petite référence au théâtre antique ; ce mur qui plombe la scène et paraît déjà étouffer les comédiens…tout cela jusqu’ici n’est pas très original pour une mise en scène qui annonçait « une voix vibrer de toute sa force ».
Le chœur est une femme introduisant les personnages une cigarette à la bouche. La prise de nicotine n’est nécessaire ni à l’image et ne sert pas plus le texte ; il se trouve que la comédienne s’en sort très bien toute seule!
Des mots par contre, que l’on écoute et que l’on peut considérer comme une prise de recul sur la tragédie d’Antigone pour parler de cette pièce au présent.
La mise en scène proposée tente une mise en abyme du texte, avec d’un côté le chœur qui se rapproche le plus possible du public dans un style très naturaliste, puis les comédiens qui se retrouvent bloqués dans une hyper-théâtralisation permanente de ces émotions qui ne méritent pas d’être vécues comme de l’hystérie.
On aurait préféré que Marc Paquien respecte ses engagements d’un bout à l’autre de la proposition afin de donner le sentiment de présenter un travail abouti, du moins en apparence !
Finalement, durant toute la pièce, la mise en scène semble juste s’être égarée en chemin…

Antigone de Jean Anouilh
Mise en scène de Marc Paquien assisté de Lydie Seleban
Collaboration artistique : Diane Scott
Décor de Gérard Didier et réalisé par les ateliers Marigny
Costumes : Claire Risterucci
Lumières : Dominique Bruguière
Son : Xavier Jacquot
Avec : Véronique Vella, Bruno Raffaelli, Françoise Gillard, Clotilde de Bayser Benjamin Jungers , Nâzim Boudjenah, Marion Malenfant , Laurent Cogez, Carine Goron , Maxime Taffanel

Du 14 septembre au 24 octobre 2012
du mercredi au samedi à 20h,
16h les dimanches et 19h les mardis

Théâtre du vieux colombier
21 rue du Vieux-Colombier
Paris 6e
01 44 39 87 00/01
metro : Saint Sulpice, Sèvres Babylone

http://www.comedie-francaise.fr/la-comedie-francaise-aujourdhui.php?id=547

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