Critiques // Critique • « Tête à claques »» de Jean Lambert au Tarmac

Critique • « Tête à claques »» de Jean Lambert au Tarmac

Avr 06, 2012 | Aucun commentaire sur Critique • « Tête à claques »» de Jean Lambert au Tarmac

Critique de Solveig Deschamps

À  voir en famille, en enfant, en adulte.

1975 : Naissance des « Ateliers de la colline » (collectif d’artistes plasticiens, graphistes et metteurs en scène) à Seraing à la frontière de Liège (Belgique), banlieue industrielle qui se meurt.

Leur envie : Entrainer les enfants dans une démarche artistique à travers l’écriture, la création plastique.

1978 : Jean Lambert crée son premier spectacle «  Petite chose ».

1982 : Ils sont désormais reconnus officiellement comme compagnie professionnelle pour l’Enfance et la jeunesse, ce qui leur permet de diffuser leurs spectacles dans toute la communauté européenne.

2012 : Ils sont au Tarmac pour « Tête à claques »  qu’ils ont déjà joué plus de 400 fois, rien à voir avec les 400 coups de Truffaut, mis à part que l’histoire qui s’y raconte et celles d’enfants qui essayent de s’en sortir. Un univers qui ressemble plus à celui des frères Dardenne, ils ne sont pas belges pour rien.

Les jumeaux Piron

Stef et Mika. Ce sont eux à qui le village a envie de donner des claques. Les autres enfants surtout, œil complice des adultes qui laissent faire, d’autant que Mika donne l’impression d’avoir la caboche en désordre, que la misère des Piron les exclue irrémédiablement. Et puis il y a la superbe moto déglinguée achetée par le papa, l’accident, la mort,  Gina la maman (poupée incroyablement émouvante) toute seule avec deux boulots pour survivre et eux, les jumeaux à l’abandon qui rêvent d’être riches, leurs bêtises grosses et petites, la méchanceté des autres et Champion le coq, leur ami, cloué à la porte pendant le grand repas organisé par Gina en espoir de (re) conciliation avec le village. Et la prison, et l’établissement spécialisé et l’âge adulte.

«  Il faut oublier, non il faut raconter… »

Jean Lambert raconte magnifiquement cette souffrance d’enfance. C’est physique, clownesque, grotesque, drôle et douloureux De la tôle ondulée, une estrade, des toiles peintes figurant le café  et l’usine, des roues de vélo et les grosses poupées de chiffon, naïves, au cœur de l’art brut à travers lesquelles l’histoire va se dire. Univers sorti des mains et de la tête de Dominique Renard chapeau ! Chapeau ! Chapeau bas à vous les deux comédiens-manipulateurs, Quantin Meert et Fabrice Murgia. Et vous jolie Vanessa Lequeux qui organisez la « vie du plateau » vous chapeautez avec une telle fraicheur !

Et bien sûr que c’est à partir de neuf ans, ils en ont de la chance nos petits de pouvoir assister à ce spectacle. Faut pas les laisser aller tout seul, nous les grands, il faut y aller même tout seul.

N’empêche que c’est dommage qu’il n’y ait pas de bière au bar du Tarmac, parce qu’on aurait bien aimé en boire une  avec eux.

Tête à claques

Conception et mise en scène de Jean Lambert

Univers graphique et poupées de Dominique Renard

Avec Quantin Meert, François Sauveur et exceptionnellement mardi 10 (à 14h30) et mercredi 11 (à 10h), David Murgia et Fabrice Murgia

La vie du plateau de Vanessa Lequeux

Lumière de  Zénon Doryn

Son de Mathieu Lesage

Partitions originales d’Aurélie Dorzée et Tom Theuns

Scénographie de Daniel Lesage et Saher Emran

Maquillage et nez de Dominique Brevers

Impression toile de Vincent Vervinckt

Décor de Sylvain Thiry de Christophe Swerdtfergers et Radouane Gammoudi

Du 4 avril au 14 avril 2012

Mardi 14h30 – mercredi 10h et 19h30 – Jeudi 14h30 – vendredi 14h30 et 19h30 – samedi 16h

Le TARMAC – La scène internationale francophone

159 avenue Gambetta 75020 Paris

Métro Saint-Fargeau

Réservations : 01 43 64 80 80

www.letarmac.fr

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