Critique de Dashiell Donello
© Arnold Gendron
Au menu ce ne sont que des guerres, des dégâts planétaires
Cela part d’un bon sentiment. On a vingt ans. On brûle du désir d’autrui, de l’utopie, de sauver la misère, d’être un centre d’accueil pour indigent, de faire la révolution et l’on se retrouve avec dix ans de plus en Père Noël, dans les oubliettes de la raison, à faire des colis avec du chocolat pourri, parce que les enfants miséreux n’ont que faire de la qualité. C’est Noël. On est animateur d’un centre commercial. Alors on chante… Alors on chante :
« … Au menu ce ne sont que des guerres, des dégâts planétaires… »
Malgré cela, les avis ont changé. On pense à la rentabilité et tans pis si c’est capitaliste. Il faut bien bouffer. La preuve, la rue gronde sa révolte. Alors on s’engueule, on se tape dessus… Et on chante… On chante :
« … Au menu ce ne sont que des guerres, des dégâts planétaires… »
Bien sûr rien de nouveau sous le soleil de la révolte, cependant on a envie de défendre le Groupe Krivitch pour son engagement et les aider à avancer plus loin dans une destination qui pourrait aboutir à un théâtre de combat
Ce théâtre manque cruellement. Il est précieux et rare. Il faudrait pour cela une écriture qui ne soit pas aussi stéréotypée et une mise en scène aussi volontaire. Le volontarisme épuise vite les situations et devient cliché. C’est bien d’être énergique, mais sans maîtrise du jeu le texte est boulé et nous essouffle. Nous avons besoin de respirer avec vous ! Les apartés au public ne sont pas toujours judicieux. Les noirs à chaque petit segment de texte, ne sont pas une obligation. La commune humanité, oui. Une critique de la société, oui. Mais, déstructurer ne veut pas dire oublier le sens du récit. Par exemple le groupe Indics (très bon), n’est utilisé que pour venir faire un Rapp, alors qu’on les auraient bien vus eux aussi en père Noël, ce qui permettrait une harmonisation vraiment théâtrale dans l’objectif révolté. Des petites gaucheries qui vont vite partir, si Ludovic Pouzerate ne voit pas son texte comme une œuvre intouchable, et sa mise en scène bornée au mot fin. Alors courage ! C’est presque là ! Vous avez une troupe de talent. On vous fait confiance.
Brûle
De et mise en scène : Ludovic Pouzerate
Avec : Stéphane Brouleaux, Étienne Parc, Antoine Brugiere, Elsa Hourcade, Clément Victor, Bertrand Barré et Les Indics
Conseil dramaturgique : Guillaume CLAYSSEN
Lumière : Romuald Lesne
Son et vidéo : Jean-François Domingues
Scénographie : Florence Placais
Costumes : Virginie Alba, Julia Bourlier, Mariko Mizoumo
Régie générale : Xavier Lescat
Du 21 au 31 mars 2012 à 20 heures 30
Espace Confluences
190 Boulevard Charonne 75011 Paris
Réservation : 01 40 24 16 46 ou resas@confluences.net
Métro : Philippe Auguste ou Alexandre Dumas.