Critique de Solveig Deschamps –

Rugby : nom masculin singulier – Rugbywoman : nom féminin singulier

Quinze joueuses de rugby à XV de l’Athlétic Club Bobigny (Top 10), 93 rugby ou du rugby club Soisy Andilly Margency (3ème division).

Quinze portraits en image et restitués en parole par une comédienne.

Judith Depaule,  qui a conçu et mis en scène cette création tente de nous raconter quels sont les enjeux qui poussent aujourd’hui les femmes à pratiquer le rugby à XV.
Elle a été l’assistante de Cantarella, anime des ateliers avec des détenus et des primo-arrivants et signe plusieurs mises en scène «Même pas morte », « Corps de femme le marteau »…

Va t-il y avoir un but ?

Une comédienne sur un gazon synthétique habillée en rugbywoman, un écran central, quatre petits écrans de chaque côté de la scène. On y voit Stéphanie puis Eugénie,  Claire, Joanna, Karine…
Une apparition avec arrêt sur image – une posture de rugby de la comédienne qui devient le porte voix de la joueuse. Et c’est tout, et c’est tout de même un peu systématique… presque sans but.

Essai non transformé

On assiste à une succession de témoignages, très insipides, comme si la pratique du rugby pour une femme allait de soi, aucune allusion au regard de l’autre, de l’homme, aucun questionnement sur la féminité, sur la difficulté voire l’interdiction que les femmes ont eu à pratiquer certains sports…
Même si une voix enregistrée nous rapporte les propos du colonel Crespin en 1969, alors directeur national de l’éducation physique et des sports : « Le rugby est contre-indiqué pour les joueurs filles et les femmes pour des raisons physiologiques évidentes. Cette pratique présente des dangers sur le plan physique et sur le plan moral… Aussi, je vous demande instamment de ne pas aider les équipes de rugby féminin… ».

On aurait aimé un beau match, de l’énergie, du combat… On aurait aimé aussi du théâtre, et ne pas se dire que Johanna Korhals Altes n’a pas le beau rôle dans cette aventure, toute empêchée qu’elle est de mettre du corps à ces corps.

Corps de Femme 2
Conception, scénographie, conception, mise en scène : Judith Depaule
Prise de vues : Denis Gaubert et Jordane Chouzenoux
Lumière : Bruno Pocheron
Musique : Laurent Dailleau
Vidéo : Olivier Heinry
Costumes : Ultra Petita
Assistante mise en scène : Maylis Laharie.
Avec : Johanna Korthals Altes et l’image des joueuses de l’Athletic Club Bobigny 93 Rugby et du Rugby Club Soisy-Andilly-Margency 95

Du 17 au 23 Janvier 2011

Nouveau Théâtre de Montreuil – Centre Dramatique National
Salle Maria Casarès, 63 rue Victor Hugo, 93 100 Montreuil – Réservations 01 48 70 48 90
www.nouveau-theatre-montreuil.com

Autour de « Que deviennent les femmes ? »
Modèles de Pauline Bureau
Pour l’instant je doute de Marie Fourquet

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