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Arkhéion #4 à la Maison de la Poésie

Avr 29, 2011 | Aucun commentaire sur Arkhéion #4 à la Maison de la Poésie

Critique de Dashiell Donello

Avec cette quatrième forme, Wilfried Wendling artiste en résidence à la Maison de la Poésie, propose un projet construit autour d’archives visuelles et sonores de l’Ina, avec en point d’orgue la poésie.

Un Big Bang poétique et technologique

Arkheion (Archives en grec) est une performance déambulatoire dans les caves de la Maison de la poésie.

Avec cette construction d’archives, le spectateur se fait : voyeur, écouteur et met en scène son propre spectacle. Il choisit son sentier musical et poétique. Et conçoit un rêve sonore et lumineux. D’aucun ne verra, n’y n’entendra ce qu’un autre pourrait voir et entendre. Chaque promeneur se raconte sa marche intérieure. Dans chaque salle, un musicien apparaît ou disparaît, dans une source de graffiti lumineux. Des haut-parleurs, font lien avec d’autres musiciens, dans une dissonance de notes mêlés à l’électronique alphabétique qui écrit sa partition sur des murs démiurges et omniscients. Cette synchronisation d’un quatuor en expansion joue un Big Bang où la lumière sculpte les notes. Est-ce le gazouillis des instruments ou la musique des oiseaux ? Est-ce des déportés à cordes ou des violons à rayures ? Sommes-nous au centre de l’origine ou à l’origine du présent ? Les questions restent en suspens, car voilà le quatuor sidéral qui s’appelle et se recompose en Cyprien Busolini, alto, Irène Lecoq, violon, Deborah Walker, violoncelle et Charlotte Testu, contrebasse. Maintenant nous sommes tous à l’abri poétique. Wilfried Wendling, le concepteur, nous offre en point d’orgue le poète.

Je, c’est les autres

Avec le poète un songe acoustique joue les mots. Tout l’espace est une lumière abstractive. Un écho pour l’écriture. Une voix susurre : « Laurence dit le monde va vite. C’est l’ère de la vitesse, le temps motorisé. » La poésie est vivante, elle s’appelle Laurence Vielle, habite à Bruxelles et chaque jour reprend le chemin là où elle l’avait laissé. Car elle marche pour écrire son poème. On l’écoute. C’est une merveilleuse diseuse qui rythme la phrase, articule les consonnes et souffle les voyelles. Elle saccade les mots et chante. Elle dit ouf ! Elle est en état de marche pour flâner, rêver, rire, pleurer, prier, parler, chanter, et pour marcher pour rien. Car dit-elle, quand je suis morte, je ne marche pas. Tout le contenu de son sac à dos est un poème pour autrui. Avec Laurence Vielle, Je, c’est les autres. Sa poésie est humaine, profonde et lucide :
« Je me perds dans la vie qui se raconte à moi »

Sa poésie est populaire dans le grand sens du terme. Elle rêve d’un toit pour tous. Pour pas crever de froid. Merci Laurence, nous avons eu grand plaisir de vous rencontrer.

(…) et pour l’arrêter
pour l’arrêter
il faut qu’on lui coupe
faut qu’on lui coupe
les
pieds.

Arkhéion #4
Convergences des multiples
Conception : Wilfried Wendling
Poètes en alternance : Laurence Vielle (du 27 au 30 avril), Florence Pazzottu (du 4 au 8 mai), Aurélie Loiseleur (du 11 au 15 mai), Sophie Loizeau (du 18 au 22 mai), Valérie Rouzeau (du 25 au 29 mai)
Quatuor à cordes : Cyprien Busolini (alto), Irène Lecoq (violon), Deborah Walker (violoncelle), Charlotte Testu (contrebasse)

Du 27 avril au 29 mai 2011

Maison de la Poésie
Passage Molière,157 rue Saint Martin,75 003 Paris – Réservations 01 44 54 53 00
www.maisondelapoesieparis.com

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