Article de Camille Hazard

© Adel Abdessemed

Conférence de presse tenue ce matin, à l’Institut du Monde Arabe, par le directeur du festival Olivier Py.

Depuis 70 ans, le Festival d’Avignon attire des milliers de spectateurs du monde entier, venus se rassembler par curiosité ou amour du spectacle.

Chaque année et pendant trois semaines, le Festival nous encourage à rire ensemble, à pleurer ensemble, à nous interroger, à discuter, enfin tout simplement à partager du temps, ensemble.

Cette année, deux thèmes se dégagent fortement du programme : l’impuissance politique et la montée des nationalismes. Deux thématiques lourdes de sens qui n’ont pas échappé à bon nombre de compagnies françaises et étrangères.

Si nous retrouvons dans la programmation, quelques noms d’artistes familiers du festival (Ivo Van Hove, Angélica Liddell, Krystian Lupa, Thomas Joly…), Olivier Py renforce sa volonté de présenter des compagnies qui ne sont jamais venues à Avignon. Ainsi plus de 60 % des artistes programmés cette année, fouleront les plateaux du festival pour la première fois. Une prise de risque à saluer lorsqu’on sait que parfois, un spectacle est programmé avant même l’aboutissement de sa création.

Durant ces semaines d’effusion artistique, le public aura le plaisir de retrouver des grands noms du théâtre mais surtout de découvrir un vivier de compagnies étrangères prêtes à en découdre ! De Paris à Athènes, de Bruxelles à Damas en passant par Stokholm, Beyrouth, Moscou, Téhéran, Montréal et Santiago du Chili, le théâtre se met en branle pour bousculer nos idées. Et comme le rappelle très justement Olivier Py « Nous désirons hautement que le triste spectacle du monde et de notre impuissance trouve une contradiction sur la scène faite d’émerveillement et de courage ».  

Cette année encore, des rendez-vous sont mis à l’honneur : les ateliers de la pensée, La Nef des images, Fictions & émissions (…). Nous pourrons découvrir également l’artiste Adel Abdessemed et son exposition de bas reliefs contemporains Surfaces. C’est à lui qu’on doit l’affiche de cette 70^e édition. Et non, qu’on ne s’y méprenne pas ! Il ne s’agit pas de l’illustration d’un âne mais du cheval de Turin que Nietzsche a regardé avant de sombrer dans la folie. Ce cheval encore attaché apparaît sur l’affiche en pleine ruade ; belle métaphore de notre condition d’impuissance et de révolte…

L’avant programme est désormais disponible sur le site du festival.

Bonne lecture !

Festival d’Avignon
Du 6 au 24 juillet 2016
www.festival-avignon.com

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