© Martin Argyroglo

ƒƒ article de Hoël  Le Corre

Toujours à la recherche de l’inattendu, de l’accident et des mouvements qui en découlent, le Galactik Ensemble présente son deuxième opus, Zugzwang. Derrière ce titre intriguant se cache un déplacement au jeu d’échecs : quand un joueur est contraint de jouer alors qu’il préférerait clairement passer son tour car il sait que sa situation va empirer… Evidemment, avec ces cinq acrobates imprévisibles, pas question, non plus, de pouvoir « passer son tour », et ce même si, effectivement, on imagine aisément que la situation ne va pas aller en s’améliorant… Pour notre plus grand plaisir !

Dès le début de la représentation, nous sommes plongés dans le monde aussi loufoque qu’impressionnant du Galactik Ensemble : des décors mobiles, qui se déploient sous nos yeux surpris et amusés. Des tables, des chaises, passant de la 2D à la 3D en une seconde, de façon assez magique, même si, littéralement, les ficelles nous sont dévoilées. Puis ce sont les éléments de décoration qui prennent vie, étant de vraies personnes : un tableau, la tapisserie, une plante verte, etc. A partir de là, le ton est donné, on est quelque part entre les jeux l’enfance et les mécaniques huilées des films comiques.

Il est difficile de décrire ensuite ce qu’il se passe, tant les accidents se succèdent dans des tableaux enchaînés à un rythme effréné sans véritable autre fil rouge que celui du : débrouille-toi face à ce qui arrive ! Arrange-toi avec les déséquilibres ! Car oui, pour le Galactik Ensemble, tout mouvement est issu de situations concrètes. Ce qui donne naissance à des acrobaties tantôt proches de la chorégraphie tantôt paraissant totalement improvisées. Comme si le corps réagissait instinctivement à des situations données. Et quelles situations ! Une maison mobile qui empêche toute activité quotidienne, comme refaire son lacet ou tout repos possible ; une table sur coussins d’air qui fait gicler les gobelets dans tous les sens ; des espèces de trous d’air à même les murs, qui aspirent un à un les interprètes de ce ballet incessant et hilarant.

On apprécie également les moments plus posés, comme cette scène où l’un d’entre eux tente d’accrocher un tableau de Bruegel sans succès sous le regard attentif des quatre autres qui suivent éperdument des yeux ledit tableau, comme un chat pourrait suivre une mouche, faisant prendre à leurs corps des postures des plus improbables et donc poétiques…

Alors oui, on pourra regretter parfois un léger manque d’histoire, de dramaturgie, mais on ne pourra être qu’impressionnés face à l’obligation des acrobates à être « là »,  afin de rendre légères des situations graves, dans un présent où le danger est partout. L’adaptation de ces cinq hommes à l’univers friable et aux complications qui les entoure est en soi savoureux !

© Martin Argyroglo

Zugzwang, Création collective du Galactik Ensemble
De et avec : Mathieu Bleton, Mosi Espinoza, Jonas Julliand, Karim Messaoudi, Cyril Pernot

Direction technique : Victor Fernandes
Technique Plateau : Charles Rousseau
Construction, création machinerie : Franck Breuil
Création Lumière: Romin Caramalli
Créateur sonore et musique : Thomas Laigle
Communication et graphisme: Maëva Longvert
Regard scénographique / Pop-Up : Mathilde Bourgon
Regards extérieurs : Marie Fonte – Lorca Renoux
Production et diffusion : Léa Couqueberg
Administration de production : Emilie Leloup

Remerciements : Dimitri Jourde, Dimitri Szypura, Léna Emeriau-Bonjour, Rémi Dubot, Sylvain Marquet, Gaëtan Chataigner

Durée estimée : 1 h

Du 21 au 30 janvier 2022 à 20 h, du mercredi au samedi à 20 h et le dimanche à 16 h

Le Monfort Théâtre – Paris
106 rue Brancion
75015 Paris

Téléphone : 01 56 08 33 88

reservation@lemonfort.fr

www.lemonfort.fr

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