© Pierre Grosbois
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault
Tristesse et joie dans la vie des girafes. Un spectacle déconcertant, voir inquiétant au début, on croit bêtement venir rire et s’étouffer de niaiserie jeunette et là, un ennui régulier s’abat sur nous. Etrange, étrange. Au Portugal, une petite fille a perdu sa maman, papa cherche du travail, un poids régulier issu des notes de la fillette. On ne comprend pas trop, on suit, entraîné plus ou moins. Et puis vient la clé, une des clés pour le moins, l’ours en peluche qui parle selon ses dimensions, tout petit dans les bras de la fillette il ne dit rien curieusement et dit « bordel enculé fait chier » quand il est grand, se plaint, de tout, de la vie, de la situation du pays, des gens, veut crever pour sans doute s’amuser plus.
La vie se développe alors, encore mieux qu’avec la gamine seule, ou avec son père adorable mais débordé de chagrins et de soucis financiers. La liberté apparaît, le jugement se construit. Le rire est là, la réflexion, le sérieux arrive, au travers d’une mini fugue où casse de banque, fabrique d’armes, risque de pédophilie et enfin passage superbe à un âge adulte, ou du moins ado bien dans sa peau, ayant enterré maman et un peu mieux compris le monde. Aucune lourdeur, juste des battements de cœur, des souvenirs qui cessent d’être trop vivant. Même Tchekhov apparaît, le dictionnaire s’offre et la vie des girafes explique tout, quasiment.
Le texte de Tiago Rodrigues est extrêmement construit, riche et qui plus est traduit par Thomas Quillardet lui-même, qui en a saisit et exploité toutes les finesses. La mise en scène ultra construite, celle qui nous faisait peur au début, semblant trop rigide, nous guide, nous prend par la main, les pas trop petits et les très grands, et tente de nous faire comprendre tout ce qui nous passe sous le nez, très souvent.
Le décor lui-même, bouge, grandit, se métamorphose, apparaît, et nous expose aussi, avec une efficacité splendide et sympathique, tout ce que l’on ne pensait pas trouver au tout début. Niaiseries et complexités absurdes restent au sol, écrasées et invisibles et l’enfance s’efface avec joie vers d’autres aventures. Nous n’avons plus peur, avançons !
© Pierre Grosbois
Tristesse et joie dans la vie des girafes, texte de Tiago Rodrigues
Traduction et mise en scène Thomas Quillardet
Scénographie Lisa Navarro
Lumières Sylvie Melis
Régie générale Titouan Lechevalier
Régie son Damien Rottier
Régie lumières Lauriane Duvignaud
Costumes Frédéric Gigout
Assistante à la mise en scène Claire Guièze
Avec Marc Berman,
Jean-Toussaint Bernard, Maloue Fourdrinier, Christophe Garcia
Du 29 au 1er décembre 2018, à 19h
Durée 1h20
La Villette, Grande Halle
211, avenue Jean Jaurès
75019 Paris
T+ 01 40 03 75 75
Le Festival d’Automne
TOURNEE :
Le 6 Décembre 2018
Théâtre du Fil de l’eau / Ville de Pantin
20, rue Delizy
93 500 Pantin
T. 01 49 15 41 70
Du 14 au 18 Décembre 2018
T2G – Théâtre de Gennevilliers
41 avenue Grésillons
92230 Gennevilliers
Billet des Auteurs de Theatre
Editions Mandarines
Paroles francophones
Théâtre du Rond Point
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