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article de Nicolas Brizault

Comment ne pas sembler trop négatif en disant tout de suite que l’ennui est immédiat face à ces trois danseurs, Ordinateur, Alex Mugler et Carlos Gabriel Martinez, l’un dans le coupé-décalé, le suivant s’étalant dans un voguing plus que limite et le dernier faisant rebondir les danses urbaines mexicaines. Les « peu importe », « et alors ? », sans doute beaucoup d’autres expressions lassées nous dépassent et sont victorieuses. Donc oui, l’ennui est immédiat face à ces trois danseurs. Les idées se sont fait la malle, mises en scène apparemment par Monika Gintersdorfer, du collectif transnational La Fleur.

Trio (for the beauty of it), débute en se délassant dans le fade, dans une facilité déconcertante. Quelques pas de danse, malaisés et mal venus, quelques signes sur lesquels se tartinent presque des mots pour faire comme si, accompagnés par les sons divers et parfois surprenants de Timor Litzenberger, dont on se demande tout du long ce qu’il fait sur scène, à quoi peut-il servir « visuellement »…  Ces trois danseurs tentent de nous transmettre un message, oui, ils se donnent du mal et nous en donnent aussi, rien ne fonctionne. Des pas lourds et sans liens entre eux, sauf ceux d’Ordinateur peut-être, qui ici ou là s’emportent, s’envolent et nous avec. Notons qu’en 2016, il a reçu le titre de meilleur danseur de Côte d’Ivoire. C’est indéniable ici. Sinon du maladroit répétitif, de la grossièreté évidente, des essais non-stop comme ceux d’Alex Mugler tentant de rendre la salle folle, de la faire se lever et gesticuler, sans succès. L’impression générale pourrait être celle d’une salle d’attente en fin de journée, avec des enfants sûrs d’eux transformant les magazines inutiles de la table basse en confetti.

Vers la fin, surprise énorme, d’éventuels « moments » se créent, du talent semble poindre. Plof ! non, l’ennui nous rassérène, il n’était pas bien loin, il avait eu besoin d’air, c’est tout. Ce trio est présenté comme un amas de stars dans chacun de leur domaine. Des corps décalés, des voix fausses, rien d’explosif. Leur joie est sympathique, oui, ils s’amusent bien. Ils ont une chance folle et on les envie, en tâchant de trouver de la beauté quelque part.

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Trio (for the beauty of it), de La Fleur, Monika Gintersdorfer, Carlos Martinez, Alex Mugler, Ordinateur
Avec Carlos Martinez, Alex Mugler, Ordinateur, Timor Litzenberger
Musique : Timor Litzenberger
Costumes : Bobwear, Arturo Lugo

Du 28 septembre au 1er octobre 2022 à 20 h 30
Grande salle

Durée 1 h 30

Autour du spectacle, un Workshop coupé-décalé avec le danseur Ordinateur – samedi 1er octobre de 14 h 30 à 16 h 30

Trio (for the beauty of it) sera le 4 octobre à 20 h à l’Espace 1789 à St Ouen

Le Monfort Théâtre

106 rue Brancion

75015 Paris

P+ 01 56 08 33 88

www.lemonfort.fr

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