© Emilia Stéfani-Law
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault
Neus Asencio, Clara Palau, Danny Ranieri, Raúl Roca, Ian de la Rosa, Sandra Soro et Leyre Tarrason Corominas. De 20 à 60 ans. Ce n’est pas le sexe qui donne le genre. Ces neuf-là pourrons vous le dire. Ils sortent les uns après les autres, d’une immense toile presque vierge, en fond de scène, sur laquelle apparaissent de temps en temps fleurs ou papillons, avant de redevenir blanche, plus ou moins.
Ils, elles, inversement. Le corps né d’une façon, qui ne correspond pas à l’essence de l’âme. Un homme avec des seins, le sexe d’une femme, des robes de petites filles et des poupées. Les mêmes clichés opposés pour une femme, qui bien sûr doit jouer au foot, sinon poing dans la gueule, insultes. Psychiatres.
Pourtant, peu à peu, leur réalité devient de plus en plus saine, réelle, certaine. Alors, il faut changer, renaître, autrement. Se débarrasser d’éléments qu’ici ou là on pouvait encore apprécier plus qu’aimer parfois. Même pas devenir, surtout pas, mais naître comme il faut, comme il faut pour toi, pour moi. La paix arrive et les insultes tombent. Enfer… ou beauté : ton gamin à qui tu viens de dire, en plein supermarché, que tu es une femme, te propose d’en profiter pour aller acheter des fringues de nana avec toi, papa.
Puis tu dragues enfin une femme, un homme, tu n’oses pas trop et tu y vas. Bonheur, tout petit encore, mais tout de même. Dans un bar, le barman fait une réflexion entre mecs, entre vous deux, sur les nanas autour de vous. La joie, la force, la paix.
Ne rêvons pas, la souffrance, les questions, les douleurs, les parents si éloignés sont là en premier. Les copains et les copines aussi. Et toi, cette essence, oui, évidente, tu en fais quoi, c’est quoi ? Les médecins, les opérations, « les » douleurs. La naissance en direct, quasiment.
Neus Asencio, Clara Palau, Danny Ranieri, Raúl Roca, Ian de la Rosa, Sandra Soro et Leyre Tarrason Corominas. Des hommes et des femmes, plongés dans la liberté, qui nous racontent avec une sobriété superbe, magique, comment ils sont parvenus à leur évidence d’aujourd’hui. Une mise en scène fort simple, belle, ces tours, ces apparitions, disparitions, une lenteur dans laquelle ils et elles plongent toute leur vérité, pour nous. Des visages sereins, des corps, des jobs, des âmes qui ont eu le courage, de se dire, en tout premier, je suis une femme, je suis un homme. Bravo, chapeau bas.
© Emilia Stéfani-Law
TRANS (MÉS ENLLÀ), mise en scène de Didier Ruiz
Collaboration artistique Tomeo Vergés
Assistante à la mise en scène Mónica Bofill
Scénographie Emmanuelle Debeusscher
Costumes Marie Negretti
Création lumières Maurice Fouilhé
Musique Adrien Cordier
Images Lu Aschehoug, Garance Bigo, Clothilde Evide, Aurore Fénié, Arthur Gaillon, Anne Hirsch, Yu-Heng Lin et Julia Nuccio
Vidéo Zita Cochet
Participation à la distribution Àngels Nogué i Solà
Traduction et surtitrage Julien Couturier/PANTHEA
Avec Neus Asencio, Clara Palau, Danny Ranieri, Raúl Roca, Ian de la Rosa, Sandra Soro et Leyre Tarrason Corominas
Du 04 au 10 février 2019
A 20h00
Le dimanche 17h
Durée 1h10
Théâtre de la Bastille
76 rue de la Roquette
75011 Paris
Réservation 01 43 57 42 14
ou accueil@theatre-bastille.com
Evènement supplémentaire
Samedi 9 février à 21 h 30 suite au spectacle TRANS (Més Enllà)
Avec Laurie Laufer, psychanalyste, professeure à l’Université Paris Diderot, Diane Leriche, coprésidente de l’association Acceptess-T et Didier Ruiz metteur en scène.
Entrée libre
Réservation auprès de l’accueil 01 43 57 42 14
ou accueil@theatre-bastille.com
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