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Sallinger, de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Léa Sananes, au Théâtre Les Déchargeurs

Sep 12, 2017 | Commentaires fermés sur Sallinger, de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Léa Sananes, au Théâtre Les Déchargeurs

Article de Nicolas Brizault

 

Sallinger a un sujet intéressant, une famille, aux Etats-Unis, qui se déchire, se noie, se cogne, hurle et s’efface, ou tente de le faire, après le suicide du fils préféré, le Rouquin. Les sujets sont multiples, la famille, bien évidemment, les Etats-Unis, oui, le sexe, la guerre, l’alcool, la nuit, les personnalités folles et élastiques d’une fratrie new-yorkaise presque défaite. Bernard-Marie Koltès a du quelque part laisser jaillir son talent impromptu, nous en sommes certains, mais là, jeu, mise en scène, lumières effacent tout, ne donnent aucune envie au spectateur de laisser une once d’intelligence le pénétrer.

Sur huit interprètes, trois s’en sortent, Mark Alberts, Thom Lefevre et surtout Baudouin Sama qui apporte réellement un vrai travail, avec une voix ne passant pas dans la même phrase de la colère noire à une sorte d’étrange guimauve doucereuse, ponctuée de quelques soupirs étonnants avant de reprendre colère noire, guimauve, soupirs, etc. Non, avec Baudouin Sama naît un personnage, Henry, et on a l’impression que Koltès, enfin, apparaît, bouge, se relève. Là, on est enfin davantage pénétré par l’écriture, le mouvement, l’essence tremblante d’un théâtre un peu plus vrai. La seconde partie du fort long spectacle est plus vivante, rythmée, emballée. L’ennui moins présent.

La mise en scène semble avoir aussi oublié la taille minuscule de la salle, en plaçant des personnages allongés au niveau du premier rang, invisibles dès le deuxième ou alors ayant eu la bonne idée de « pénétrer » dans la salle : dans ce cas-là, l’éclairage était inexistant ou bien terrassant pour le spectateur. Et là, vraiment, Koltès était allé voir ailleurs s’il y était, discrètement, se disant que la musique sur scène était bien, oui, vraiment, qu’un peu plus n’aurait pas fait de mal, mais que tous ces petits pets de travers, sur presque deux heures, terrassés parfois par des hurlements proches des borborygmes, endormis la syllabe d’après, non, vraiment non.

 

Sallinger, de Bernard-Marie Koltès

Mise en scène Léa Sananes
Scénographie et lumières Arn’o
Compositeur Mark Alberts
Regard chorégraphique Shérone Rey

Avec Mark Alberts, Claire Devere, Thom Lefevre, Mégane Martinel, Juliette Raynal, Baudouin Sama, Marie Sanson, Gabriel Tamalet

Coréalisation Les Déchargeurs / Rocking-Chair
En partenariat avec Crous Culture et Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Tous les lundis, à 19h, du 11 septembre au 18 décembre 2017
Durée : 1h50
Réservations : 01 42 36 00 50

Théâtre Les Déchargeurs
3 rue des Déchargeurs
75001 Paris
Métro : Lignes 1, 4, 7, 11, 14, station Châtelet, sortie rue de Rivoli
RER : Lignes A, B, D, station Châtelet / Les Halles
Bus arrêt Rivoli Pont Neuf : 21, 67, 69, 72, 74, 76, 81, 85
Bus arrêt Châtelet : 38, 47, 58, 70, 75, 96
www.lesdechargeurs.fr

 

 

 

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