© Joseph Banderet

ƒƒƒ article d’Isabelle Blanchard

Sur un texte de Carole Fréchette, le collectif Le prélude évoque l’engagement collectif, le choix, l’envie de vivre ensemble, de créer un monde meilleur.

C’est en sachant d’où l’on vient que l’on peut imaginer où l’on veut aller. Le collectif rappelle l’histoire de ces dernières luttes menées dans la rue, lieu de reprise de la parole et de lutte du peuple. Le premier pas dans la rue tel le premier pas vers l’humanité.

Nous sommes donc menés, renvoyés vers nos expériences collectives avec tendresse, les premières luttes, les premières rencontres, les premiers engagements politiques mais aussi avec effroi dans l’évocation de la répression, de la guerre, de la fuite, de la petite fille brûlée au napalm au Vietnam. Et malgré tout, plus fort que tout, voici l’envie qui rejaillit d’être ensemble, d’être acteurs, de nos vies, de nos sociétés.

Les mots sont beaux les images évocatrices et émouvantes.

Le spectacle se déroule en deux temps, en premier lieu la réminiscence. Les acteurs, au sein du public devenu cortège de manifestation, mènent la cadence, passant une perche au-dessus de nous comme pour mieux nous inciter à prendre la parole, nous souvenir nous aussi. Ainsi sont énumérés les marches, les luttes, les figures emblématiques depuis le siècle dernier. Et ces noms, ces dates résonnent, et on entend les souvenirs du public, ses exclamations…

Dans un deuxième temps le public est assis et assiste de loin au spectacle. Visuellement très réussi, mais de plus en plus éloigné des spectateurs, ce qui provoque un sentiment de coupure, presque d’abandon comme si une barrière se traçait entre l’histoire racontée et nous.

L’idée de départ est très belle. Revivre et nous faire revivre nos moments collectifs, questionner la possibilité de trouver une cause, une envie d’être ensemble est d’actualité. Mais il est parfois difficile de se sentir intégré au spectacle et finalement notre rôle de spectateur nous est rappelé à l’infini avec les règles à respecter pour bien suivre, les indications tout au long du spectacle : restez là, venez ici, asseyez-vous, laissez-moi passer.

Les mots sont forts, questionnant, les scènes telles des arrêts sur image, des photos, sont belles et saisissantes, l’équipe est enthousiaste et nous embarque mais à un moment on est lâché, on est laissé de côté et étrangement ce qui est prôné, questionné par le spectacle (l’engagement collectif, la cause commune) n’est pas vécue par nous, spectateurs.

Route 1, texte de Carole Fréchette

Mise en scène Fanny Imber et Maxime Coudour

Avec Teddy Bogaert, Maxime Coudour, Lucie Dordoigne, Rachel Huet-Bayelle, Lyazid Khimoum et Fanny Imber

Regard chorégraphique Nans Martin

Graphisme Nekro

Le 8 juin à 15h30 et 18h00 et le 9 juin à 16h30 et 19h00

Tout public à partir de 8 ans

Durée 45 mn

Festival Parade(s)

dans les rues de la ville
92000 Nanterre

Informations au 01 41 37 94 20

parades@mairie-nanterre.fr

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