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Ronald Subliminal, de Catherine Lefeuvre, mise en scène de Gaël Lefeuvre et Jean Lambert-wild au Théâtre de l’Épée de Bois, à la Cartoucherie, Paris

Oct 06, 2025 | Commentaires fermés sur Ronald Subliminal, de Catherine Lefeuvre, mise en scène de Gaël Lefeuvre et Jean Lambert-wild au Théâtre de l’Épée de Bois, à la Cartoucherie, Paris

© Tony Guillou

 

ƒƒ article de Sylvie Boursier  

Un jour la célèbre chaîne McDonald’s eut l’idée, pour fidéliser les familles et en particulier les enfants, de commander un spectacle baptisé Bozo’s Circus (le cirque de Bozo) avec une troupe pour accompagner Ronald, l’emblème de la marque. On pouvait y voir des personnages ressemblant à des hamburgers par exemple. Aujourd’hui, Ronald McDonald est l’une des trois icônes publicitaires les plus connues dans le monde.

Rebaptisé Subliminal par Jean Lambert-wild, comme les messages sibyllins destinés aux consommateurs de hamburgers ou comme la pauvre loque qu’il est devenu, Ronald git sur un quai de gare, assis sur un banc, tel un cachalot échoué sur la berge. Le clown s’est brûlé les ailes à l’hôtel de la malbouffe et ne sert plus à rien. Gramblanc (Jean Lambert-wild) tente de le ressusciter avec l’aide d’un Auguste musicien (Jeremy Simon). Mais c’est sans compter avec la puissance du marketing, alias la pétulante Miss Freak (Aimée Lambert-wild) qui nous en met plein la vue à coup d’anglicismes publicitaires, suivie de l’adorable cochon Pompon.

Gramblanc déploie tous les artifices de son art, la musique, l’acrobatie, la mise en scène, le jeu, le chant, le maquillage et le costume pour réveiller le gros nain affalé sur le banc et distraire le public. Il nous prend à témoin, nous sollicite, fait la manche mais on sent bien que le cœur n’y est pas ; c’est un dernier tour de piste avant la mort du cirque, des clowns. Voilà un spectacle qui ne vise pas le monumental, mais va à l’essentiel, aucun contenu n’est plus clair que le rire et les larmes. On pense à Fellini qui, dans Les Clowns méditait sur la solitude et la vieillesse. Ronald Subliminal   commence dans la gaieté et s’achève sur un requiem, sans cesser d’être un poème. « À quoi sert une chanson si elle est désarmée ? […] », chantait Julien Clerc, « Je veux être utile à vivre et à rêver. »

Ces quatre-là ont la fragilité de l’éphémère, le souffle de Beckett porte le veilleur, le dormeur, l’accordéoniste et la dompteuse. Regardez-les !

 

© Tony Guillou

Ronald Subliminal, texte de Catherine Lefeuvre

Mise en scène de  Gäel Lefeuvre et Jean Lambert-wild 

Scénographie : Jean Lambert-wild et Gaël Lefeuvre 

Réalisation de la statue de l’Auguste Ronald :Gaël Lefeuvre  

Régie générale, son et lumière : Maël Baudet 

Signature de Gramblanc : Jean Lambert-wild   

Régie générale son et Lumière : Maël Baudet 

Souquenille de Gramblanc dessinée par :  Stéphane Blanquet 

Avec : Jean Lambert-wild, alias alias le clown Gramblanc, Jérémy Simon, alias l’Auguste Dorémi, Aimée Lambert-wild, alias Miss Freak

 

Durée : 1h

Du 2 au 18 octobre 2025, à 19h les jeudis et vendredi, à 14h le samedi

 

Théâtre de l’Épée de Bois

Route du Champ de Manœuvre

75012 Paris

Réservations :

www.epeedebois.com

 

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