Critiques // Rhein, chorégraphie de Marine Chesnais aux Ateliers de Paris Carolyn Carlson, Festival June Events

Rhein, chorégraphie de Marine Chesnais aux Ateliers de Paris Carolyn Carlson, Festival June Events

Juin 14, 2019 | Commentaires fermés sur Rhein, chorégraphie de Marine Chesnais aux Ateliers de Paris Carolyn Carlson, Festival June Events

 

© Roxanne Gauthier

 

ƒƒƒ article de Toulouse

Heureuse découverte qu’est de rencontrer le travail de Marie Chesnais, danseuse et chorégraphe de ce spectacle captivant intitulé Rhein et qui, pour reprendre ses mots, nous propose une « étude chorégraphique sur le rythme ».

La scène relève d’un dispositif à première vu simple, mais tout à fait singulier : cinq cadres métalliques où sont suspendus dix gongs. Ils sont à la fois, instruments, vibrations, et miroirs qui réfléchissent à bien des moments les percées cuivrées de lumière venant des projecteurs. Car dans Rhein il s’agit de danse mais aussi de musique. En effet, Marine Chesnais s’accompagne tout au long d’un « soud healer » qui signe cette création musicale riche et métissée de textures sonores très diverses, du folklorise à l’électro.

Le voyage chorégraphique qu’on nous propose à travers une grammaire tout aussi large et éclectique est sincèrement réjouissant. Sa danse, tantôt teintée d’accents qui semble chercher dans le folklore indien et parfois le voguing ou les danses de clubing, a mille visages. Elle nous paraît tout en rupture rythmiquement, variant les vitesses, d’une célérité extrême au slow-motion (qui rappelle le travail de Gisèle Vienne que nous ne nous étonnons pas de rencontrer dans les regards extérieurs de ce spectacle). Dans sa peau d’or et ce costume tout à fait splendide, elle semble une divinité tombée du ciel et explore un paysage paganique très intéressant. Tout le spectacle semble en effet sculpté par des mythologies et un langage quelque peu tribal, chamanique, qui fait de la scène un espace de rituel et renvoie, à de lointain échos, à l’univers chatoyant du Sacre du Printemps. On peut notamment faire allusion à ce fragment quasi-final du spectacle, où la danseuse semble entrer dans une ultime danse, qui synthétise tout le vocabulaire chorégraphique qu’elle vient de parcourir, frise la transe, et rappel à évidemment la danse de l’élu au moment du sacrifice.

Mais c’est avant tout un travail très profond et subtil sur la notion du vibratoire. Une vibration sonore qui se concrétise à travers ce dispositif aux dix gongs, et qui constitue une réelle expérience cosmique et sensorielle pour le spectateur. Mais aussi une vibration du mouvement car, malgré les différents contrepoints que peut proposer la chorégraphe, une chose indescriptible et invisible fait que sa danse garde une certaine constance, une force de vibration qui vient, elle aussi, nous impacter de plein fouet, et faire trembler au plus profond les os de notre squelette.

 

Rhein, conception & chorégraphie : Marine Chesnais
Création musicale : Swann
Regards extérieurs : Moustapha Zian, Gisèle Vienne et Daniel Dobbels
Création lumière : Jérôme Houlès

Le 12 juin à 19h30

 

Atelier de Paris / CDCN
Cartoucherie

2 route du Champ de Manœuvre

75012 Paris

 

Réservation au : 01 417 417 07

www.atelierdeparis.org

 

 

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