© Valérie Frossard
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault
Grande et belle surprise, aussi douce qu’acérée. Allant aux Abbesses sans connaître le travail d’Amala Dianor, on s’imagine tout savoir, Hip Hop ici et là, ça tourne et recommence et ainsi de suite ? Preuve déjà que l’on ne connaît rien au Hip Hop, et que l’on va voir ce spectacle tout à fait innocemment. Et l’on est emporté. Trois danseurs là, devant nous, à la fois dans le silence, silence apporté par une musique magnifique d’Awir Leon, et trois danseurs qui nous apprennent à découvrir un rythme, rythme ici déconcertant, de la beauté même qui pousse vers la réflexion, l’introspection puis l’explosion, une joie certaine en fait. Amala Dianor a parfaitement choisi le titre de ce spectacle-ci, Quelque part au milieu de l’infini. C’est parfaitement là que nous sommes, parfaitement là que nous souhaiterions rester. Délicatesse et force entre ces trois hommes.
Le premier spectacle, vingt minutes de mise en bouche si l’on peut dire, ce New School, déjà annonçait ce qu’Amala Dianor savait faire, voulait dire. Le « Whaou » intérieur était tout proche, avec la terrible envie de jaillir vraiment, pour dire « vraiment, du Hip Hop ? » Oui, du Hip Hop, du Hip hop si bien connu qu’il peut être merveilleusement repensé, ressenti, et du coup être là, quelque part de façon aussi forte que lente, et l’inverse.
Le résultat d’un travail comme celui d’Amala Dianor, si l’on peut se permettre d’en attendre un ? Eh bien non seulement de découvrir le sien plus avant, mais encore, plus fort et bouleversant ce soir, là, dans le noir, avant de redécouvrir la rue des Abbesses, se dire que le Hip Hop nous manque, vraiment, qu’il faut de ce pas, si l’on peut dire, le découvrir, s’en nourrir s’en doute, s’en trouver heureux vraiment.
Quelque part au milieu de l’infini, Chorégraphie d’Amala Dianor
Assistante chorégraphe Rindra Rasoaveloson
Musique Awir Leon
Scénographie Samson Milcent
Lumières Fabien Lamri
Vidéo Olivier Gilquin et Constance Joliff
Costumes Julie Couturier
Avec Ladji Kone, Amala Dianor, Pansun Kim, en alternance avec Saido Lehlouh
Durée 45 minutes
New School, Chorégraphie d’Amala Dianor
Musique Awir Leon
Lumières Samson Milcent
Avec Link Berthomieux, Sandrine Lescourant, Admir Mirena
Durée 20 minutes
Théâtre de la Ville – Théâtre des Abbesses
31 rue des Abbesses
75018 Paris
T: 01 42 74 22 77
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