© Johannes Plenio (DR)

ƒ article de Solveig Deschamps

Premier pas, celui qui va les mettre en lumière, ils n’en sont plus tout à fait aux balbutiements de leur art, ils vont quitter l’école où on leur a enseigné, pour certains, le chant lyrique et la musique, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon (CNSMD) et pour les autres, le théâtre, à l’École Nationale Supérieure d’Art et Technique du Théâtre (ENSAAT) et ce soir ils vont nous montrer ce qu’ils ont dans le ventre dans une création écrite pour eux et mise en scène par leurs professeurs.

« Allez les cocos, en place ! »

Romain Nicolas, ancien de l’ENSATT, est l’auteur de cette histoire un peu folle, celle de cette équipe artistique qui a pour projet de monter « Il Flaminio » dernier opéra de Pergolèse, qui va devenir au fil des répétitions « Lampedusa on the beach » ou, comment détourner une œuvre pour la rendre contemporaine envers et contre tout. Un texte qui s’étire un peu malgré une écriture ubuesque où les mots se déforment, deviennent truculents, il faut bien ça pour que « Le nopéra » puisse « foirer » l’air de « rin » mais que va en penser « la prêche » ?

Sacrée gageure de réunir tous ces jeunes de disciplines différentes sur un plateau… Il ne s’agit pas uniquement de les mettre en scène, il faut aussi les rendre uniques dans une aventure où la rencontre des arts renforce l’importance du groupe, mettre en évidence les particularités de chacun et donner envie aux spectateurs et aux professionnels de les retrouver sur d’autres scènes… Ils ont un théâtre à leur disposition, cela semble évident mais la suite leur apprendra que c’est loin d’être le quotidien des artistes et des techniciens (ici certains sont également élèves de l’ENSAAT)…

Ils sont jeunes et plein d’allant, ils ont travaillé dur et avec sérieux. Déjà on pressent ceux qui… Les très bons et aussi les bons… et aussi ceux qui sont en devenir… Il y a cette force fragile chez les chanteurs, émouvante… Ils semblent tellement jeunes, d’où vient cette idée qu’un chanteur lyrique ne peut pas avoir vingt ans ? Il y a cette fougue chez les acteurs avec un jeu qui, chez certains, semble déjà un peu trop ancré dans un savoir-faire, comme un petit manque de grain de folie. Et il y a les musiciens… On aurait aimé qu’ils sortent de la fosse d’orchestre, qu’ils participent à la vie du plateau.

Une soirée chrysalide, qu’il faut prendre pour ce qu’elle est, une sortie d’école, peut-être un peu trop encadrée avec des élèves un peu trop sages… mais pour eux tout est encore à construire, à rêver, à inventer, à détester, à abandonner, à résister, à vivre…

*titre emprunté à vers de Jean Racine, Phèdre, acte IV, scène I

Projet audacieux ! Détestable pensée !, réalisation Léa Carton de Grammont, Marion Lévêque, Christian Schiaretti

Texte  Romain Nicolas
Musique  Pergolèse, Il Flaminio

Jeu Sabrina BenNjima, Jules Benveniste, Lou Bernard-Baille, Pierre Bidard, Vincent Chappet, Juliette Gharbi-Verdier, Julien Lopez, Hélène N’Suka, Iris Pucciarelli, Camille Seitz, Erwan Vinesse

Chant :

Jours impairs  Julien Henric, Adèle Lorenzi-Favart, Lucie Curé, Amandine Ammirati, Hyeyoung Kim, yaxiang Lu

Jours pairs  Eymeric Mosca, Anaïs Perrier-Cornet, Ramya Roy, Chloé Jacob, Marie Tendraien, Sergio Villegas Galvain

Préparation musicale  Agnès Melchior

Chef d’orchestre  Pierre-Louis De Laporte

Orchestre  Fédérica Basilico, Salomé Desnoues, Charlotte Gerbitz, Fanny Goubault, Martyna Grabowska, Colin Heller, Danican Papasergio, Galel Sanchez, Vladislas Bechlitch-Szonyi, Maguelonne Carnus-Gourgues, Thomas Guyot, Michel Souppaya, Guillemette Tual, Gustavo Martinez, Jérémy Nastasi, Camille Leblond

Son  Louise Brancardi, Simon d’Anselme de Puisaye, Philippe Roiron

Lumières  Mathilde Domarie, Sarah Éger

Costumes  Claire Fayel, Ella Simon-Bot

Scénographie  Sherazad Dermé, Margaux Folléa

Du 11 au 20 avril 2019 

Mardi, mercredi, vendredi, samedi 20h

Jeudi 19h30

Dimanche 15h30

Durée 2h20

Théâtre National Populaire

Grand théâtre, salle Roger-Planchon

8 Place Lazare-Goujon
69100 Villeurbanne

Réservation au 04 78 03 30 00

www.tnp-villeurbanne.com

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