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Portraits Hôtel, par la Compagnie des Lumas, la Compagnie Y, la Compagnie CALC et le Collectif Marthe, déambulation en hôtels à Lyon

Sep 22, 2022 | Commentaires fermés sur Portraits Hôtel, par la Compagnie des Lumas, la Compagnie Y, la Compagnie CALC et le Collectif Marthe, déambulation en hôtels à Lyon

ƒƒ article de Victoria Fourel

Sur la programmation du Théâtre du Point du jour, on vous propose une expérience hors les murs. Mais entre quatre murs quand même. On vous propose d’entrer dans un lieu ouvert à tous les vents mais aussi immensément intime. Quatre portraits en hôtel seront proposés à tour de rôle, quatre courtes pièces en chambres pour entrer discrètement dans des histoires feutrées ou mystérieuses.

Parlons d’abord de la contrainte technique, qui est un enjeu passionnant à elle toute seule. Espace confiné, distance quasi nulle entre comédiens et spectateurs, partitions courtes… Il est essentiel d’y aller. À l’essentiel. Le jeu et l’écriture sont forcément précis, concis, on doit aussitôt entrés dans ce tout petit espace de jeu se sentir pleinement dans une intimité, on doit aussitôt avoir envie de comprendre, de savoir, notre curiosité doit être piquée. De même, pour éviter l’écueil de l’espace trop quotidien, de la normalité et du manque de cadre théâtral, un travail sur l’éclairage, sur le son, sur l’espace doit être fait. Le pari est réussi, tant on est happé, tant l’expérience est intéressante. Et tant les possibilités semblent infinies, aussi.

Il y a aussi la différence de ces expériences. Les quatre portraits vus ce soir-là n’auraient peut-être pas la même saveur vue dans un autre sens. De même, le ton est si unique d’une chambre à l’autre, qu’on ne peut s’empêcher de voir des liens entre les histoires, de s’imaginer rester un peu plus longtemps pour savoir ce qui pourrait se passer… À l’heure des escape-games et autres murder parties, être plongés dans une chambre d’hôtel que l’on a pas commandée pour y entendre les confessions, les peurs et les solitudes est complètement dans l’air du temps.

Lorsque l’on entre et on sort de toutes petites pièces pendant 1 h 15 environ, on ne peut que constater une chose : l’atmosphère est capitale. La moiteur ou la froideur, l’amour ou la mort, tout est une question d’atmosphère. Pour les comédiens, il devient capital d’être tout de suite concentré, de rentrer en lien sans éviter le regard, de tout de suite prendre la lumière, et toute la place dans cette chambre au bord du Rhône. Joués hors des cadres, ces portraits nous donnent envie d’en chercher d’autres, et de faire toujours davantage descendre le théâtre de la scène.