À l'affiche, Critiques // Petit Psaume du matin, par Josef Nadj et Dominique Mercy, dans le cadre de Paris Quartier d’été

Petit Psaume du matin, par Josef Nadj et Dominique Mercy, dans le cadre de Paris Quartier d’été

Juil 23, 2016 | Commentaires fermés sur Petit Psaume du matin, par Josef Nadj et Dominique Mercy, dans le cadre de Paris Quartier d’été

ƒƒ article de Florent Mirandole

PetitPsaumeMatin

© DR

Josef Nadj et Dominique Mercy se retrouvent pour jouer à nouveau Petit Psaume du matin. Pendant une petite heure, les deux danseurs vont renouer avec leur petit rituel chorégraphique là où ils l’avaient laissé il y a plus de quinze ans, lors de la création de la pièce au Festival d’Avignon. Les deux géants reprennent leur dialogue, leur échange, dans ce petit écrin chorégraphique. Car cette pièce est d’abord un dialogue à deux, un dialogue du quotidien, comme lorsqu’on prend le temps de divaguer ensemble. Malgré l’âge de la pièce, on retrouve une liberté et une insouciance dans les déplacements.

Du psaume, les deux danseurs conservent effectivement l’idée de tradition, de rituel. Une table, quelques chaises, le plateau nous entraîne très vite dans l’intimité de deux personnages. Se succèdent alors une série de petites scènes du quotidien, interprétées par les deux comédiens. Ici on ne loue pas de divinité, mais le repas quotidien, ou la séance de rasage. C’est attachant, délicat, poétique.

Cette modernité vient peut-être du format de la pièce, courte et un peu improvisée, caractéristiques des pièces A Vif lancées par Avignon et basées sur la rencontre improvisée de deux artistes. Les deux comédiens s’amusent ainsi à marier leur culture, leur savoir-faire, plus qu’à confronter leur technique. Parfois chacun s’isole, mène son pas de danse. Ainsi les pas de Dominique Mercy restent uniques, tout en faux relâchement et en précision. Ce mélange d’inspiration et de drôlerie fonctionne la plupart du temps. Des tableaux tendrement loufoques se créent sous nos yeux, comme ces deux hommes aux lèvres peintes lorsqu’ils décident de se raser.

Cette pièce est un dialogue, mais aussi un recueillement. Du Psaume, les deux danseurs ont également conservé la poésie. Ici pas de motifs religieux, mais plutôt spirituels, apportés par les différents morceaux musicaux. Chaque « verset » de ce psaume nous plonge immédiatement dans un univers à part, indien, raegea, classique… Il faut un esprit propice au voyage, prêt à s’échapper pour apprécier cette petite pièce. Discrète, sensible, les petits moments sont intimes et délicats. La pièce n’a pas évolué, mais on conserve l’impression que les deux danseurs s’amusent et improvisent parfois. Il ne faut pas ici chercher de formes chorégraphiques révolutionnaires, mais un fragment de sensibilité des deux danseurs.

Petit psaume du matin
Chorégraphie Josef Nadj
Danseurs Dominique Mercy et Josef Nadj
Musiques traditionnelles Cambodge, Macédoine, Roumanie, Égypte, Hongrie
Musiques additionnelles Michel Montanaro (extrait de Maria, Igor Stravinsky, Tango – Éditions Alphonse Leduc et Compagnie)
Lumières Rémi Nicolas assisté de Xavier Lazarini
Costumes Bjanka Ursulov
Une partie de ce spectacle a été créée au Festival d’Avignon 1999 dans le cadre du Vif du Sujet – Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD)
Du 18 au 23 juillet 2016 à 20h

Centre culturel irlandais 
5, Rue des Irlandais – 75005 Paris
Rer B, Luxembourg
Réservation 01 44 94 98 02
www.quartierdete.com

Be Sociable, Share!

comment closed