© Félicie Barbey

ƒ article de Florent Mirandole

Apprécie-t-on autant la danse lorsqu’elle est exécutée sans musique ? La question peut paraître naïve pour une grande partie des danseurs professionnels, rompus aux exercices quotidiens sans musique. Mais côté spectateur, les sens s’entremêlent parfois, au point de ne plus savoir ce que de la danse ou de la musique nous a le plus ému.  La chorégraphe DD Dorvillier et le musicien Sébastien Roux posent avec franchise la question avec Only One of Many.

Prenant le sujet à bras le corps, les deux artistes procèdent à une étude comparée d’un mouvement exécuté avec, puis sans musique. Les deux artistes/chercheurs poussent d’ailleurs la problématique plus loin encore, en introduisant deux versions dansée, avec une, puis trois danseuses, et deux versions musicales, construitent d’abord autour d’une seule note, puis avec une partition « écrite » par un algorithme.

Qu’en ressort-il ? Que la danse est plus agréable avec de la musique ? Pas nécessairement. Le spectacle des trois danseuses seules sur leur plateau blanc, sans musique, ne faisant entendre que le frottement de leur main sur le sol, est peut être le plus intéressant. Le spectateur rentre davantage dans l’expérience personnelle de la danseuse, l’accompagne dans ses mouvements, ressent, presque physiquement, les efforts produits. Au risque de nous éloigner de la dimension artistique de la danse, cette version nous donne une vision du travail fourni par des professionnelles.

Le travail de DD Dorvillier et de Sébastien Roux sur les autres séquences restent tout aussi conceptuel, mais peine à séduire par leur audace. Lorsqu’arrive au centre de la scène le haut-parleur suspendu pour la première séquence minimaliste, une certaine appréhension s’empare de nous. Appréhension justifiée. La répétition d’une seule note peine, malgré les circonvolutions intellectuelles qui l’entourent, à susciter une émotion forte. A noter toutefois que la chorégraphie, hachée, heurtée, arrive parfois à sortir de belles inventions, notamment avec Katerina Andreou.

Only One of Many

Chorégraphe  DD Dorvillier
Compositeur  Sébastien Roux assisté de Charles Bascou

Interprètes  Katerina Andreou, DD Dorvillier, Ayse Orhon

Créateur lumière  Thomas Dunn
Directeur technique  Nicolas Barrot
Chargée de production  Laura Aknin
Costumes  Annabelle Locks
Stagiaires  Emilie Gregersen, Félicie Barbey

Production  human future dance corps / Stanza
Coproduction  gmem-CNCM-marseille, Pôle Arts de la Scène – Friche la Belle de Mai, CCN Ballet de Marseille, les Spectacles vivants – Centre Georges Pompidou
Résidences  CSC Garage Nardini (Bassano del Grappa, Italie), BUDA Arts Center (Courtrai, Belgique), gmem-CNCM-marseille, CCN Ballet de Marseille
Accueil studio  La Ménagerie de Verre dans le cadre de Studiolabs, et du CND, Pantin

Avec le soutien de la DRAC Île-de-France dans le cadre de l’aide à la création, de la Fondation Nuovi Mecenati et du DICRéAM (CNC)

Centre Georges Pompidou
Place Georges Pompidou
75001 Paris

Du 24 au 26 novembre 2016 à 20h30
Réservations : 01 44 78 12 33
www.centrepompidou.fr

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