Critiques, Lectures, Paroles d'Auteurs // « Ma pauvre chambre de l’imagination » de Tadeusz Kantor. Editions Les Solitaires Intempestifs

« Ma pauvre chambre de l’imagination » de Tadeusz Kantor. Editions Les Solitaires Intempestifs

Mar 26, 2015 | Commentaires fermés sur « Ma pauvre chambre de l’imagination » de Tadeusz Kantor. Editions Les Solitaires Intempestifs

ƒƒ lecture de Camille Hazard

 

ma-pauvre-chambre-de-limagination-kantor-par-lui-meme

 

Ce recueil de textes sur Kantor et par Kantor lui-même, est une bonne percée dans le monde théâtral du metteur en scène, scénographe, auteur, plasticien qui devint un des plus grands théoriciens du théâtre jusqu’à aujourd’hui. Disparu en 1990, ses pièces comme La Classe morte, Wielopole Wielopole, sont toujours montées, ses écrits, découverts, lus et relus par les apprentis comédiens, scrutés et analysés par les metteurs en scènes et dramaturges actuels…

La préface de Jean-Pierre Thibaudat retrace en quelques lignes, les étapes importantes de la vie de Kantor ; canevas et repères concrets pour qui pénètre la première fois, la vie et l’œuvre de l’artiste.

 

 « Je veux parvenir à la vérité,
à sa couche la plus profonde, brute,
rejetant et refusant tout
« ornement »
dont on veut
la vêtir, la travestir, la parer… »

A travers dix textes courts, l’ouvrage réunit des réflexions emblématiques de l’auteur, qui ont conduit à ses théories novatrices. On retrouve l’histoire de la chaise et comment, au fil des années, cet objet utilitaire et à priori sans « intérêt » artistique, deviendra objet exposé comme une identité propre, une existence indépendante sur un plateau ; « C’était l’acte pur d’être assis, sans raison, qui en fait, s’accroissait, se propageait et parasitait tout, acte gratuit et magnifique. »
Puis la naissance du théâtre zéroen 1963, amenant un peu plus tard, le théâtre impossible et le théâtre de la mort, entrainant elle-même la question de la réalité et de l’illusion au théâtre : « le théâtre ne peut se réaliser que dans un lieu qui n’est pas préparé pour la perception de l’art, c’est-à-dire partout. Partout où il n’y a pas de fauteuils, de salle, de scène ni de rampe. »
Son besoin constant de tester les limites du réalisme et de l’illusion, la volonté de désacraliser de ce qui entoure le théâtre mais qui n’est pas théâtre, pousse Kantor, lors du spectacle Les mignons et les guenons, à priver les acteurs de leur lieu de représentation, de la salle de théâtre, et les fait se retrancher et jouer dans le vestiaire avec les « restes » du spectacle.
Un autre texte rapporte le lien très étroit et intime qui lie Kantor metteur en scène, aux auteurs et à leurs écrits comme principalement, Witkiewicz.

Une multitude de pistes et de recherches qui animent Kantor se dessinent dans ses écrits. Bien sûr ce livre ne prétend pas concentrer la pensée kantorienne dans son ensemble et sa complexité mais assure une découverte authentique à travers ses propres écrits.

 

Ma pauvre chambre de l’imagination 
De Tadeusz Kantor
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection du Désavantage du vent
105 pages, 13,00€
www.solitairesintempestifs.com

Be Sociable, Share!

comment closed