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Lo Faunal, de Pol Jiménez et As If I Could Stay There For Ever, de Tânia Carvalho, au Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, Paris

Juil 10, 2025 | Commentaires fermés sur Lo Faunal, de Pol Jiménez et As If I Could Stay There For Ever, de Tânia Carvalho, au Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, Paris

 

© Rui Palma

 

ƒƒ article d’Emmanuelle Saulnier

Les castagnettes un instrument ringard du flamenco tradi, du folklore espagnol et portugais populaire ? Si c’est l’image que vous en avez, c’est que vous n’avez jamais vu Pol Jiménez en jouer !

Le danseur ne peut renier sa formation de danse espagnole traditionnelle et de flamenco grâce à laquelle il a reçu de nombreux prix d’interprétation, mais il s’en est largement détaché pour proposer une danse conceptuelle nourrie par des influences multiples. Lo Faunal apparaît comme un solo de fusion ou de sédimentation. Tantôt, rythmé comme un trip solitaire de rave, tantôt comme celui d’un rituel africain, succédant aux mouvements circulaires hypnotiques proches d’un derviche tourneur, la danse de Pol Jiménez s’enchaîne avec des pas que ne renieraient pas les adeptes du folklore russe. Tout en imposant sa propre technique, le danseur offre sa sensualité, voire sa lascivité, dont l’érotisme au sol se fait plus explicite, dans un costume blanc transparent, la bouche entrouverte et avec des déhanchés surprenants. Ce costume d’ailleurs énigmatique semble dire beaucoup des contradictions de sa danse aussi libre que réglée, à la fois affranchie et contrainte, comme une camisole qui enferme avec ses lanières à demi visibles, rendant le corps prisonnier d’un rythme et d’un mouvement qui paraissent ne jamais vouloir s’arrêter, comme celui d’un cheval dans son manège, qui tourne jusqu’à ce que ses jambes en tremblent d’épuisement.

Lo Faunal a de quoi déconcerter, et s’il n’est pas comparable à son modèle Nijinski, il marque incontestablement les esprits en renouvelant l’image du faune et de la danse espagnole.

Tânia Carvalho quant à elle, débutait le programme par son court solo As If I Could Stay There For Ever repris 20 ans après sa création. C’est la pièce la plus intime de la chorégraphe portugaise, une fidèle du Théâtre de la Ville, qui y a déployé des chorégraphies plus complexes dans leur construction, notamment Xylographie avec le ballet de Lyon. Dans son solo, la danseuse lisboète en robe noire moulante et talons hauts esquisse de manière assez statique sur le plateau des torsions de buste et mouvements de bras saccadés, difficiles à décoder, si ce n’est ceux d’une femme peut-être entre deux âges qui se cherche, et offre sans pudeur ses tourments. Une danse qui n’offre pas d’originalité particulière mais qui peut toucher les âmes torturées.

 

© Albert Rué

 

Lo Faunal, de Pol Jiménez

Chorégraphie : Pol Jiménez

Mise en scène et chorégraphie : Bruno Ramri

Scénographie : Bruno Ramri et Maria Monseny

Composition et collage musical : Jaume Clotet

Lumières : Lucas Tornero

Création costumes : Maria Monseny

Réalisation costumes : Brodats Paquita

Conception graphique : Sergi Mayench

Responsable diffusion : Patty Maestre

Mastering musique : Gerard Porqueres

 

Avec : Pol Jiménez

Durée : 30 mn

 

As If I Could Stay There For Ever, de Tânia Carvalho

Chorégraphie, musique, lumières, costumes : Tânia Carvalho

Avec : Tânia Carvalho

Durée : 10 mn

 

Les 28 et 29 juin à 17h

  

Théâtre de la Ville – Sarah Bernardt

2, place du Châtelet

75004 Paris

T+01 42 74 22 77

www.theatredelaville.com

 

 

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