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Les Sept Planches de la ruse, chorégraphie d’Aurélien Bory, au 104

Nov 14, 2015 | Commentaires fermés sur Les Sept Planches de la ruse, chorégraphie d’Aurélien Bory, au 104

ƒƒarticle de Florent Mirandole

 

©Compagnie III

©Compagnie III

 

Sous un soleil couchant, une femme assise sur un gigantesque carré en bois joue un air aux sonorités asiatisantes sur un instrument à corde. Progressivement une troupe d’acrobates vaguement menaçante entoure le carré et pousse méthodiquement de chaque côté jusqu’à déplacer les blocs de différentes tailles qui composent ensemble un carré. Des interstices se forment progressivement, dans lesquels la femme finit par être engloutie.

L’étrange beauté qui se dégage de cette scène d’ouverture rappelle toute la singularité de l’esthétique du chorégraphe Aurélien Bory. Se saisissant d’un objet apparemment anodin, le Tangram, un jeu chinois dont l’objectif est de former le plus de motifs possibles avec ses 7 pièces, le chorégraphe y mêle sa poésie géométrique et son imaginaire aérien pour créer un spectacle aux premiers abords séduisant. Le metteur en scène a manifestement pris un plaisir presque enfantin à créer à partir de ces gigantesques blocs tour à tour des montagnes, des machines ou encore des pyramides monumentales. Les images sont fortes, spectaculaires.

Au milieu de ces paysages à mi chemin entre 2001 l’Odyssée de l’espace et Dune, la troupe escalade, virevolte et finit par jouer avec l’équilibre précaire sur lesquels reposent ces immenses blocs. Ainsi le tableau des acrobates perchés au sommet des pyramides artificielles demeure fascinant, tout comme la lente ascension sonore des chants chinois dans une salle plongée dans le noir. La troupe déploie ici tout son art, enrichi par les pointes d’humour d’Aurélien Bory.

Toutefois la pièce souffre de la disparition progressive des acrobates au profit du seul jeu de Tangram. Si la pièce patine très vite du fait de la lenteur des déplacement, « Les Sept Planches de la ruse » finit vraiment pas tourner dans le vide lorsque le jeu finit par devenir le seul motif de la pièce et éclipser les acrobates relégués au rôle de manutentionnaires. La pièce se révèle au final un peu répétitive, malgré les quelques éclats esthétiques.

 

Les Sept Planches de la ruse
Conception, scénographie et mise en scène Aurélien Bory
Collaboration artistique Pierre Rigal
Assistants à la mise en scène (en alternance) Evita De Ayguavives, Hugues Cohen
Lumières Arno Veyrat
Composition musicale Raphaël Wisson
Son Stéphane Ley
Musique additionnelle Arvo Pärt
Costumes Sylvie Marcucci

Avec Sun Ruichen, Yu Yingchun, Ding Hong, Jiang Huimin, An Liming, Chen Jianhui, Liu Yu, Qu Aiguo, Wang Wentao, Zhang Benchuan, Cao Yuhua, Liu Xueyong, Liu Yuanzhi, Song Chao

Du 12 au 21 novembre 2015

Le 104
5 rue Curial – 75019 Paris
Métro Riquet
Réservation 01 53 35 50 00
www.104.fr

 

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