À l'affiche, Critiques // Le testament de la tante Caroline, opérette en un acte d’Albert Roussel, livret de Nino, direction musicale Dylan Corlay, mise en scène de Pascal Neyron, avec l’Orchestre des Frivolités Parisiennes

Le testament de la tante Caroline, opérette en un acte d’Albert Roussel, livret de Nino, direction musicale Dylan Corlay, mise en scène de Pascal Neyron, avec l’Orchestre des Frivolités Parisiennes

Juin 08, 2019 | Commentaires fermés sur Le testament de la tante Caroline, opérette en un acte d’Albert Roussel, livret de Nino, direction musicale Dylan Corlay, mise en scène de Pascal Neyron, avec l’Orchestre des Frivolités Parisiennes

© Pierre Michel

ƒƒƒ article de Nicolas Brizault

Alléluia, tante Caroline est morte, euh… pardon, De Profundis pour sûr. Voici plus ou moins le thème de cette opérette d’Albert Roussel, Le testament de la tante Caroline, avec un livret de Nino (ou plus clairement Michel Veber), datant de 1932-1933, créé à Olomouc, en Moravie-Bohême, puis mis en scène à Paris par George Pitoëff à l’Opéra-Comique, créant un scandale face à un public dont l’âme pure et quasi sainte se senti profondément outragé…

Donc tante Caroline est morte, très âgée certes mais peu importe, on ne la connaissait pas. Et puis elle menait une vie de demi-mondaine, rendez-vous compte ! Ces trois nièces sont venues tout de même, ça se fait et on peut échanger quelques nouvelles, pourquoi pas boire un verre. Ces trois sœurs ? Une quasi-religieuse, voyant le bon dieu partout et aidant les pauvres qu’elle voit sans doute de loin, puis deux autres femmes très bien sous tous rapports, mariées, sans défauts… apparents. Oh, tante Caroline habitait un fort bel et grand appartement dites-moi… Le notaire arrive, et… en plus des petites cuillers en argent, tableaux et bien fonciers… 40 millions, Alléluia bis ! Sauf que tante Caroline, histoire de s’amuser post-mortem, lègue tout cela au fils d’une de ces nièces. Damned, elles n’en ont pas. Juste un an pour régler l’affaire !!!

Albert Roussel souhaitait « une sorte d’opéra bouffe dont les personnages sont complètement grotesques et devraient être joués sans crainte d’exagérer leurs effets. » C’est réussi par cette mise en scène de Pascal Neyron, nous surprenant dès le début, avant même le lever de rideaux, lorsqu’un prêtre – le directeur musical, Dylan Corlay – et des acolytes débarquent dans la salle, au premier rang, nous font lever et enterrent la vieille dans la fosse d’orchestre !

Le public est attrapé immédiatement donc, textes et chants l’enlèvent par leurs qualités, le rire est permanent, le rythme, la rapidité et la sournoiserie, les surprises aussi !

Musique et livret rebondissent. Cette critique des codes sociaux nous emporte. Le poids, le sens de ces sœurs cupides, de leurs maris stupides, et la légèreté sympathique des domestiques (sans compter un toubib « cupido-cupidonesque » – le fric et les femmes – et un notaire, copie agrandie d’un futur Columbo) sont parfaitement offerts. Le thème de cette opérette ne s’est donc pas effacé… pour un sou.

Un plaisir certain est aussi repérable dans doute l’équipe, jusqu’à l’orchestre si on a la chance de l’apercevoir. La scénographie est excellente aussi, grandiose avec presque rien, piquante et recherchée. Bref, comme le dit Pascal Neyron : « De quoi pouvoir rire à un enterrement. »

 

© Pierre Michel

 

 

Le testament de la tante Caroline, opérette en un acte d’Albert Roussel
Livret Nino
Direction musicale Dylan Corlay
Mise en scène Pascal Neyron
Avec l’Orchestre des Frivolités Parisiennes

Chef de chant Benjamin Laurent
Conseillers musicaux Christophe Mirambeau, Pierre Girod
Scénographie Caroline Ginet
Costumes Sabine Schlemmer
Assistante à la mise en scène Elisabeth de Ereno
Fabrication Natacha Markoff, LFE, Luc Fivian

Maquillages Fanny Jakubowicz, Flor Jaimes Abanto

Assistante accessoires Adèle Kleinpeter-Cornand
Assistant scénographie Pierre Pouillot

Avec Marie Perbost, Fabien Hyon, Marion Gomar, Charles Mesrine, Marie Lenormand, Romain Dayez, Lucile Komitès, Aurélien Gasse, Till Fechner

Violons I Thibault Maudry, Clémentine Bousquet, Clara Jaszczyszyn, Stéphanie padel, Laetitia Ringeval, Antoine Paul
Violons II Florian Perret, Hugo Boulanger, Satoko Takahashi, Matthias Piccin
Altos Hélène Barre, Oriane Pocard-Kieny, Matthieu Bauchat
Violoncelles Florent Chevallier, Pablo Tognan, Michael Tafforeau
Contrebasses Sylvain Courteix, Rémi Demangeon
Flûte Julien Vern
Hautbois Damien Fourchy
Clarinette Mathieu Franot
Basson Benjamin El Arbi
Cor Cédric Muller
Trompette Jocelyn Mathevet
Trombone Marc Abry
Timbales Pierre Michel
Percussions Benoît Maurin

Décor construit par les ateliers du Théâtre de l’Union Alain Pinochet, Claude Durand

 

Du 6 au 13 juin 2019

Mardi 11 juin à 19h

Mercredi 12 et jeudi 13 juin à 20h

 

Grande Salle, durée 1h30

 

Prélude : 

Le musicologue François Lafon présente l’œuvre une heure avant la représentation, en salle Christian-Bérard de 19h à 19h30.

mercredi 12 juin 2019, entrée libre

 

 

L’Athénée, théâtre Louis Jouvet

Square de l’Opéra Louis-Jouvet

7 rue Boudreau

75009 Paris

 

Renseignements 01 53 05 19 19

www.athenee-theatre.com

 

Reprises :

7 novembre 2019 au Théâtre Impérial de Compiègne

21 novembre 2019 au Théâtre de Rungis

 

 

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